LA GRANDE GUERRA
LA GRANDE GUERRE
Alors que l’Italie s’est engagée dans le conflit mondial, Giovanni Busacca (Alessandro Gassman), le milanais, et Oreste Jacovacci (Alberto Sordi), le romain, font connaissance au centre de recrutement. Après la période des classes, ils se retrouvent dans un convoi qui monte au front sur le Carsio dans le Frioul. Les deux combinards multiplient les astuces pour échapper au feu. Mais, petit à petit, la réalité de la guerre rattrape les deux tire-au-flanc et leurs bouffonneries s’effacent sous le déluge des obus. Caporetto, le régiment est décimé ; retraite sur le Piave. Chargés de transmettre un message à un poste avancé, les deux compères décident sur le chemin du retour de passer la nuit dans une grange échappant ainsi à l’assaut autrichien. Au petit matin ils sont faits prisonniers. Dans un sursaut de bravoure ils refusent de livrer le secret militaire à l’ennemi et finissent héroïquement devant le peloton d’exécution.
« Faire jouer à Gassman et à Sordi le rôle de deux soldats de la Grande guerre, rappelle le cinéaste, semblait un blasphème terrible. Montrer des soldats misérables, pouilleux, affamés, ignorant du « pourquoi » de la guerre, commandés par des officiers incompétents, faisait l’effet d’une révolution. Même si, au fond, le film se bornait à refléter ce qui était de notoriété publique. »
Monicelli a été le premier à détruire la rhétorique patriotarde, à présenter la Grande guerre dans toute sa réalité, c’est-à-dire comme un carnage où les idéalismes n’avaient pas cours. Uomini contro de Rosi approfondira dialectiquement le sujet. L’authenticité dans la définition des caractères de Jacovacci-Sordi et de Busacca-Gassman, les heureuses trouvailles pour reconstruire le cadre de l’époque, le souffle choral de l’histoire, impressionnèrent le jury de Venise. La grande guerra obtint le Lion d’Or ex-aequo avec Il generale della Rovere de Rossellini ressuscité.
Aldo Tassone, Le cinéma italien parle, Edilig, 1982
Une fresque démythifiante et polémique sur la Première Guerre mondiale : malgré le ton de comédie, la guerre est vue avec un réalisme cruel. (cinematheque.fr)
Sous le comique apparent, La Grande Guerre est sans aucun doute le grand film européen sur la première guerre mondiale. (iletaitunefoislecinema.com)

Mario Monicelli (Rome, 1915 - Rome, 2010) est l'un des maîtres de la comédie à l'italienne. Assistant-réalisateur, scénariste, il réalise, à partir de 1949, en collaboration avec Steno 8 films dont 4 avec Totò. En tournant avec des acteurs tels que Sordi, Gassman ou Mastroianni, il a réalisé des films majeurs du cinéma italien, comédies picaresques ou tragédies caustiques.
Filmographie partielle : Guardie e ladri (1951, Gendarmes et voleurs), I soliti ignoti (1958, Le pigeon), La grande guerra (1959, La grande guerre), I Compagni (1963, Les camarades), L'armata Brancaleone (1966, L'armée Brancaleone (1966), Amici miei (1975, Mes chers amis ), Romanzo popolare (1974, Romances et confidences), Un borghese piccolo piccolo (1977, Un bourgeois tout petit petit), Il marchese del Grillo (1981, Le marquis s'amuse), Parenti serpenti (1992, Une famille formidable)
BANDE ANNONCE

FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Mario Monicelli
Scénario : Agenore Incrocci [Age], Furio Scarpelli, Luciano Vincenzoni, Mario Monicelli inspiré de la nouvelle Due eroi (1955) de Luciano Vincenzoni
Image : Guiseppe Rotunno, Roberto Gerardi, Leonida Barboni
Montage : Adriana Novelli
Musique : Nino Rota
Producteur (s) : Dino De Laurentiis
Productions : Dino De Laurentiis Cinematografica , Gray Film
Distribution France : René Chateau Video
Vente à l’étranger :
Interprètes : Alberto Sordi, Vittorio Gassman, Silvana Mangano, Folco Lulli, Bernard Blier, Romolo Valli, Livio Lorenzon, Nicola Arigliano, Tiberio Murgia, Mario Valdemarin, Achille Compagnoni
Année : 1959
Durée : 2h 09
Pays de producion : Italie, France