I VITELLONI
LES VITELLONI
Dans une petite station balnéaire de Romagne la saison estivale se termine. Fausto (Franco Fabrizi), le joli cœur, Alberto (Alberto Sordi), le bouffon au visage poupin, Leopoldo (Leopoldo Trieste) qui rêve d’impossibles succès littéraires, le paresseux Riccardo (Riccardo Fellini) et le sensible Moraldo (Franco Interlenghi) qui espère toujours trouver le courage de fuir vers la capitale, traînent leur ennui et passent leurs journées à se prélasser dans les cafés et à faire des farces puériles. Sandra, la sœur de Moraldo, est enceinte de Fausto et celui-ci se résigne au mariage de réparation. De retour de son voyage de noces il accepte une place de vendeur dans un magasin d’articles religieux appartenant à un ami de son beau-père. Vaniteux et superficiel, Fausto ne peut s’empêcher de faire la cour à la femme de son patron. Il est découvert et Sandra s’enfuit de la maison avec leur bébé. Tous les amis participent à sa recherche et finissent par la retrouver chez le père de Fausto qui châtie son fils à coups de ceinturon.
Les « vitelloni » reprennent leur vie habituelle. Seul Moraldo, sans rien dire à personne, trouve la force de prendre le train, coupant ainsi net avec son passé. Pour ses amis rien n’a changé et ne changera jamais.
« Cinq jeunes romagnols qui refusent de grandir et qui traînaillent leurs journées dans l’ennui, en retardant infiniment le moment où il faudra affronter le passage à la vie d’adulte. Il y a le dragueur, l’homme à femmes et puis l’intellectuel, le joueur, l’infantile, le faux sage. Pendant la saison balnéaire ils ont quelques éclairs de vitalité anémique, qui s’éteignent dès les premiers signes de l’automne et qui sombrent en hibernation pendant près de huit ou dix mois, se fondant quasiment dans la grisaille hivernale de la Riviera romagnole. Personne n’a parlé de ces « vitelloni » italiens mieux que Fellini. Personne n’a mis en scène comme il a su le faire ce mélange incroyable de velléité, d’infantilisme, d’apitoiement sur soi et d’incurie par lesquels la province italienne éternelle perpétue ses rites propres, son immobilisme et ses liturgies lasses et prétentieuses. »
Gianni Canova, critique cinématographique et historien du cinéma
Rétrospective Federico Fellini – Villerupt, octobre 2018
La traduction littérale du titre italien serait « Les gros veaux ». Avec ce film, Fellini inventa un néologisme. Le mot vitelloni est passé dans le langage courant pour désigner des jeunes gens fainéants, sans métier, sans projet, des grands adolescents qui vivent aux crochets de leurs parents.

Federico Fellini (Rimini, 1920 – Rome, 1993) est l'un des plus illustres réalisateurs de l'histoire du cinéma.
Journaliste, scénariste, notamment de Rossellini, coréalisateur avec Alberto Lattuada de Luci del varietà (1950, Les feux du music-hall), il réalise en 1952 Lo sceicco bianco (Le cheik blanc) et il se démarque assez rapidement du courant néoréaliste et par la suite son œuvre foisonnante sera marquée du sceau de l'onirisme .
D'une filmographie exceptionnelle on retiendra une Palme d'or, La dolce vita (1960), quatre films oscarisés : La strada (1954), Le notti di Cabiria (1957, Les nuits de Cabiria), Otto e mezzo (1963, Huit et demi), Amarcord (1973), et aussi I vitelloni (1953), Roma (1972, Fellini Roma), Il Casanova di Federico Fellini (1976, Le Casanova de Fellini ), La città delle donne (1980, La cité des femmes), E la nave va (1983, Et vogue le navire ), Ginger e Fred (1986, Ginger et Fred), Intervista (1987).
En 1993 un Oscar d'honneur pour l'ensemble de son œuvre lui a été décerné.
BANDE ANNONCE

FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Federico Fellini
Scénario : Federico Fellini, Ennio Flaiano, Tullio Pinelli
Image : Carlo Carlini, Otello Martelli, Luciano Trasatti
Montage : Rolando Benedetti
Musique : Nino Rota
Producteur (s) : Lorenzo Pegoraro
Productions : Cité Films, Peg-Films
Distribution France : Tamasa Distribution
Vente à l’étranger :
Interprètes : Franco Interlenghi, Alberto Sordi, Franco Fabrizi, Leopoldo Trieste, Riccardo Fellini, Leonora Ruffo, Jean Brochard, Carlo Romano, Enrico Viarisio, Paola Borboni, Claude Farell, Lída Baarovà
Année : 1953
Durée : 1h 43
Pays de producion : Italie, France