IL GATTOPARDO
LE GUÉPARD
Mai 1860. Garibaldi et ses Chemises Rouges débarquent en Sicile. Tancredi (Alain Delon), le neveu préféré de Don Fabrizio, prince de Salina (Burt Lancaster), s’enrôle au côté des révoltés afin de contrôler la situation. Malgré les bouleversements, le prince effectue avec sa famille le voyage annuel dans la résidence de campagne à Donnafugata. Un plébiscite est en cours pour l’annexion de la Sicile au royaume de Piémont Sardaigne, et le prince vote pour ; Au même moment il apprend que sa fille Concetta est amoureuse de Tancredi. Mais les espoirs de celle-ci s’envolent rapidement lorsque Angelica Sedara (Claudia Cardinale), la fille du maire Don Calogero (Paolo Stoppa), un propriétaire foncier qui a fait fortune, apparaît. Dès qu’il la voit, Tancredi est subjugué par sa beauté. Don Fabrizio se rend compte que cette alliance entre la nouvelle bourgeoisie et l’aristocratie sur le déclin est l’un des changements qu’il est nécessaire d’accepter. Cette alliance sera consacrée au cours d’un grand bal donné à Palerme au cours duquel l’aristocratie fête l’échec de la révolution. Mais le prince n’est pas dupe. Il s’éloigne en méditant sur la signification des événements en cours qui marquent la fin du monde qui est le sien.
« Seul Visconti, communiste et aristocrate, pouvait doser avec tant de subtilité le degré de scepticisme et de nostalgie poétique du prince face aux problèmes sociaux et politiques de l’époque […] C’est de Visconti le plus équilibré, le plus mesuré, le plus pur et le plus soigné. »
Alberto Moravia, L’Espresso, 7 avril 1963
La longue séquence du bal, qui nécessita 36 jours de tournage et qui nous offre en bande-son une valse inédite de Verdi, constitue l’une des scènes les plus admirables de ce film historique, d’après le roman posthume de Giuseppe Tomasi di Lampedusa. Visconti signe une splendide illustration du passage de la Sicile du règne des Bourbons à celui de la maison de Savoie et de l’alliance conservatrice entre deux mondes la bourgeoisie et l’aristocratie, afin que tout « change pour que rien ne change ».

Luchino Visconti (1906, Milan – Rome, 1976), issu d'une famille noble, est l'un des plus importants réalisateurs de l'histoire du cinéma et son œuvre est d'une richesse remarquable. En 1936,, il travaille pour Jean Renoir comme assistant et costumier sur Les bas-fonds et Partie de campagne. En 1942 il réalise son premier film, pièce maitresse du néo-réalisme, Ossessione (Les amants diaboliques). Suivront La terra trema (1948, La terre tremble), adapté des Malavoglia de Giovanni Verga, et Bellissima en 1951. Senso (1954) marque un tournant dans sa filmographie. Suivront : Le notti bianche (1957, Les nuits blanches), Rocco e i suoi fratelli (1960, Rocco et ses frères), Il Gattopardo (1963, Le Guépard), Vaghe stelle dell'Orsa (1965, Sandra), Lo straniero (1967, L'étranger). Les trois films suivants constituent une téralogie allemande : La Caduta degli Dei (1969 Les damnés), Morte a Venezia (1971, Mort à Venise), Ludwig (1973, Ludwig-Le crépuscule des Dieux). Affaibli après un avc, il tourne ses deux derniers films : Gruppo di famiglia in un interno (1974, Violence et passion) et L'Innocente (1976, L'innocent).
Parrallélement, Visconti a monté une quarantaine de créations théâtrales et une dizaine de mises en scène lyriques.
BANDE ANNONCE

FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Luchino Visconti
Scénario : Suso Cecchi D'Amico, Enrico Medioli, Pasquale Festa Campanile, Massimo Franciosa, Luchino Visconti, d’après le roman de Giuseppe Tomasi di Lampedusa
Image : Giuseppe Rotunno
Montage : Mario Serandrei
Musique : Nino Rota
Producteur (s) : Goffredo Lombardo
Productions : Titanus, S.G.C., S.N. Pathé Cinéma
Distribution France : Pathé Distribution
Vente à l’étranger :
Interprètes :
Burt Lancaster, Claudia Cardinale, Alain Delon, Rina Morelli, Paolo Stoppa, Romolo Valli, Lucilla Morlacchi, Pierre Clémenti, Mario Girotti, Serge Reggiani, Ivo Garrani, Giuliano Gemma
Année : 1963
Durée : 2h57
Pays de producion : Italie, France