SOGNI D’ORO
Michele Apicella est un jeune réalisateur qui a connu le succès avec son premier film. De présentation en débat, il est poursuivi par un critique tenace qui lui reproche son intellectualisme. Tout en suivant son film jusque dans des localités perdues, Michele prépare son film suivant, La maman de Freud. Il apprend occasionnellement que son producteur produit aussi le film d’un débutant, Giorgio Cimino, une comédie musicale sur les luttes des étudiants et des ouvriers en 68. Il en est fort irrité et transporte son énervement sur le plateau, ce qui ne favorise pas l’avancement du tournage.
Michele a un cauchemar récurrent. Il se voit prof de lettres dans un lycée, amoureux d’une de ses élèves, Silvia, qui ne daigne même pas lui accorder un regard. Le film est au montage. Michele est invité à participer à un jeu télévisé où il aura pour adversaire Giorgio Cimino et à la dernière épreuve il est battu. Les cauchemars envahissent aussi ses journées. Il suit Silvia, toujours plus désespéré. Au moment de l’avant-première, ses hallucinations le reprennent.
« Film en expansion, dans lequel passent la crise existentielle de l’auteur, la souffrance de la création, la difficile relation au milieu professionnel, l’ego envahissant qui donne au protagoniste l’impression d’être le seul cinéaste digne de ce nom, Sogni d’oro vaut aussi pour la mise à nu d’une structure névrotique faite d’incapacité à couper le cordon ombilical qui le relie à l’enfance. En privé, le protagoniste redevient un gamin qui étale un tapis vert sur le sol de sa chambre pour jouer au football avec une petite balle et des bois miniature. Le Freud qu’il met en scène est un vieillard qui a encore besoin d’un baiser de sa maman pour s’endormir ; lui-même, au comble du déchirement entre l’amour et la haine vis-à-vis d’un être paralysant, se laisse aller aux pires excès, libérant une violence jusque là contenue contre l’auteur de ses jours. Ainsi, adulte infantile n’ayant pas résolu son complexe d’Œdipe, le cinéaste est condamné à considérer les femmes comme inaccessibles, ne les rejoignant que dans ses rêves, des rêves qui tournent au cauchemar… »
Jean A. Gili, Nanni Moretti, Rome, Gremese, 2001

Nanni Moretti (Brunico, 1953). Scénariste, réalisateur, acteur, mais aussi producteur et distributeur à travers sa société Sacher. Avec ses deux premiers films à la fin des années 1970, il fait une entrée remarquée dans le monde du cinéma et il devient rapidement l’un des réalisateurs italiens les plus connus de sa génération. Dans nombre de ses films, il apparaît sous les traits d'un alter ego nommé Michele Apicella. Habitué des festivals, plusieurs de ses films ont été récompensés (Sogni d’oro, Grand prix du jury à Venise, La messa è finita, Ours d'argent à Berlin, Caro diario, Prix de la mise en scène à Cannes, La stanza del figlio, Palme d'or à Cannes).
Filmographie : Io sono un autarchico (1976, Je suis un autarcique), Ecce Bombo (1978), Sogni d'oro (1981), Bianca (1983), La messa è finita (1985, La messe est finie), Palombella rossa (1989), Caro diario (1994, Journal intime), Aprile (1998), La stanza del figlio (2001, La chambre du fils), Il caimano (2006, Le Caïman), Habemus papam (2011), Mia madre (2015), Santiago, Italia (2018)
BANDE ANNONCE

FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Nanni Moretti
Scénario : Nanni Moretti
Image : Gianni Sbarra
Montage : Roberto Perpignani
Musique : Franco Piersanti
Producteur (s) : Renzo Rossellini
Productions : Opéra Film - Produzione s.r.l. et la Rai Radiotelevisione Italiana
Distribution France : Le Pacte
Vente à l’étranger :
Interprètes : Nanni Moretti, Piera Degli, Esposti, Laura Morante, Alessandro Haber, Gigio Morra, Dario Cantarelli, Nicola Di Pinto, Claudio Spadaro, Remo Remotti, Miranda Campa, Sabina Vannucchi, Giampiero Mughini, Chiara Moretti, Mario Cipriani, Oreste Rotundo, Shara Di Nepi, Luigi Moretti, Tatti Sanguineti, Mario Garriba
Année : 1981
Durée : 1h 45
Pays de producion : Italie