Story of COSÌ RIDEVANO
Par un matin d'hiver 1958,deux frères, Giovanni et Pietro, originaires de Sicile, émigrent à Turin. L'Italie vit le début de son miracle économique et Turin est la ville de tous les espoirs. Giovanni, l'aîné, est analphabète. Son souhait le plus cher est de pousser Pietro, son cadet, à faire des études. Il rêve de le voir instituteur. Cette idée tourne en une véritable obsession. La peur de l'exploitation ouvrière le confine dans l'idée que seule l'instruction donnera à son jeune frère une position sociale que lui ne connaîtra jamais. Complexé par son manque d'éducation, Giovanni est prêt à tous les sacrifices pour donner à son frère la chance de gravir la marche qui sépare les bourgeois des ouvriers. Mais les choses ne prennent pas la tournure espérée. Pietro se révèle trop fragile pour répondre aux attentes de son aîné. Giovanni, par des voies obliques, finit tout de même par se faire une place au soleil.
L'insertion dans la métropole et le besoin d'une reconnaissance sociale, en cette période de mutations économiques et de changements de mentalité ont causé la perte des racines et le dépaysement. Les deux frères n'en tirent qu'une douleur profonde.
"Ma famille a émigré pendant deux générations. Mon grand père n 'est jamais rentré d'Argentine, tandis que mon père et mon oncle en sont revenus en mauvaise santé. L'histoire se répète et les immigrés sont ce que nous avons été. Nous avons été les Roumains, les Marocains, les Albanais d'aujourd'hui. Il ne faut jamais l'oublier. L'immigration est ce qu'il y a de plus nécessaire au monde pour notre culture si elle veut tenter de survivre. Je cultive l'utopie qu'un jour on n'émigre plus mais que quotidiennement on puisse se rencontrer partout, toutes races confondues. Ce qui peut nous paraître aujourd'hui un sacrifice sera demain une richesse. L'avenir du monde n'est pas multiracial mais interracial : des cultures différentes en perpétuelle confrontation partout sur la planète. Pourquoi faut-il protéger ses propriétés par des barrières ? L'Occident ne peut se barricader derrière la défense de ses emplois et de ses richesses. Il doit plutôt réfléchir à l'investissement que représente l'avenir d'un monde sans frontières. En partageant tout ce qu'il a gagné ces dernières années. "
Gianni Amelio,
propos recueillis par Marco Spagnoli, cinema.it
COSÌ RIDEVANO
MON FRÈRE
Par un matin d'hiver 1958,deux frères, Giovanni et Pietro, originaires de Sicile, émigrent à Turin. L'Italie vit le début de son miracle économique et Turin est la ville de tous les espoirs. Giovanni, l'aîné, est analphabète. Son souhait le plus cher est de pousser Pietro, son cadet, à faire des études. Il rêve de le voir instituteur. Cette idée tourne en une véritable obsession. La peur de l'exploitation ouvrière le confine dans l'idée que seule l'instruction donnera à son jeune frère une position sociale que lui ne connaîtra jamais. Complexé par son manque d'éducation, Giovanni est prêt à tous les sacrifices pour donner à son frère la chance de gravir la marche qui sépare les bourgeois des ouvriers. Mais les choses ne prennent pas la tournure espérée. Pietro se révèle trop fragile pour répondre aux attentes de son aîné. Giovanni, par des voies obliques, finit tout de même par se faire une place au soleil.
L'insertion dans la métropole et le besoin d'une reconnaissance sociale, en cette période de mutations économiques et de changements de mentalité ont causé la perte des racines et le dépaysement. Les deux frères n'en tirent qu'une douleur profonde.
"Ma famille a émigré pendant deux générations. Mon grand père n 'est jamais rentré d'Argentine, tandis que mon père et mon oncle en sont revenus en mauvaise santé. L'histoire se répète et les immigrés sont ce que nous avons été. Nous avons été les Roumains, les Marocains, les Albanais d'aujourd'hui. Il ne faut jamais l'oublier. L'immigration est ce qu'il y a de plus nécessaire au monde pour notre culture si elle veut tenter de survivre. Je cultive l'utopie qu'un jour on n'émigre plus mais que quotidiennement on puisse se rencontrer partout, toutes races confondues. Ce qui peut nous paraître aujourd'hui un sacrifice sera demain une richesse. L'avenir du monde n'est pas multiracial mais interracial : des cultures différentes en perpétuelle confrontation partout sur la planète. Pourquoi faut-il protéger ses propriétés par des barrières ? L'Occident ne peut se barricader derrière la défense de ses emplois et de ses richesses. Il doit plutôt réfléchir à l'investissement que représente l'avenir d'un monde sans frontières. En partageant tout ce qu'il a gagné ces dernières années. "
Gianni Amelio,
propos recueillis par Marco Spagnoli, cinema.it
- RéalisationGianniAmelio
- ScénarioGianni Amelio
- ImageLuca Bigazzi
- MontageSimona Paggi
- MusiqueFranco Piersanti
- Producteur (s)Vittorio et Rita Cecchi Gori, Mario Cotone
- ProductionsCecchi Gori Group, Pacific Pictures
- Distribution FranceDiaphana Distribution
- InterprètesEnrico Lo Verso, Francesco Giuffrida, Calogero Caruana, Roberto Marzo, Davide Negro, Giorgio Pittau, Pasqualino Vona
- Année1998
- Durée2h 04
- Pays de productionItalie
- FormatVOST