DIMENTICARE VENEZIA

DIMENTICARE VENEZIA

OUBLIER VENISE

Non loin de Venise, Marta ex-chanteuse d'opéra, vit avec sa nièce adoptive Anna, et Claudia amie d'enfance d'Anna. Ces deux jeunes filles qui vivent avec Marta ont une relation amoureuse. Un jour, le frère de Marta qui vit à Milan vient lui rendre visite, accompagnéde son jeune ami qui partage sa vie. Dans le cadre magique qui leur rappelle leur enfance, couvés par l'affection mater­nelle de "tante Marta", ils oublient tous le temps qui passe et ils cherchent à per­pétuer leur jeunesse en se reflétant dans leurs partenaires.

Mais un jour, Marta meurt subitement. Avec elle disparaît la protection qui leur avait donné l'illusion de pouvoir rester jeunes à jamais. La féerie est brisée. Tous pren­nent conscience du temps qui a passé et se trouvent devant la nécessité d'af­fronter la vie.

« Le sujet du film est le passage du temps, le conflit entre maturité et immaturité. Oublier Venise signifie oublier le passé, oublier les eaux maternelles. Je crois que nous tous aimerions nous accrocher à notre jeunesse. Mais, tandis qu'une famille, des enfants, des grands enfants n'arrivent que trop tôt à pousser la majorité d'entre nous dans le courant du temps, dans d'autres cas (ceux de mon film par exemple] le défi semble possible. On croit pouvoir arrêter les années et clouer la réalité au-delà de notre porte. Mais alors, c'est justement le sens de l'irréalité qui va devenir un nouveau tourment. »

Franco Brusati

Classé auteur de comédies "à l'italienne", Brusati surprend avec Oublier Venise, méditation sur le passage du temps et l'acceptation de la vieillesse, dont la résonance bergmanienne est accentuée par la présence au générique d'Erland  Josephson. Le cinéaste confirme cette veine introspective avec Il buon soldato et Lo zio indegno, films qui permettent de mieux cerner la personnalité d'un homme profondément désespéré.

Jean A. Gili, Dictionnaire du cinéma italien