Story of DUE LETTERE ANONIME
Eté 1943. Bruno rentre du front russe et il découvre que Gina, sa fiancée, ne l’a pas attendu. Elle l’a quitté pour Tullio, un ouvrier typographe qui travaille dans la même imprimerie qu’elle. Tout à leur problème de cœur, aucun des trois ne saisit vraiment la portée de l’armistice proclamé le 8 septembre. Mais la liesse populaire pour la fin de la guerre cède bientôt devant l’occupation allemande. L’imprimerie où travaillent Gina et Tullio passe sous le contrôle de l’occupant, dont Tullio devient l’homme de confiance. Bruno et un ami, tous deux résistants, arrivent à s’infiltrer parmi les ouvriers dans le but de dérober le matériel nécessaire à leur œuvre de propagande. Tullio les aide, entre autres pour assurer ses arrières le jour où les Allemands seront partis, mais sournoisement il les dénonce. Les résistants sont arrêtés et conduits à la prison de Regina Coeli. Nous sommes en mars 1944 et les Allemands préparent les représailles pour l’attentat de Via Rasella. Aux Fosses Ardéatines, trois cents otages vont être exécutés. Gina comprend enfin la véritable nature de Tullio.
Due lettere anonime est une œuvre équilibrée, concise, efficace dans la peinture du contexte historique et impitoyable dans celle des caractères. La comparaison avec Rome ville ouverte, sorti la même année, tourne à l’avantage du film de Camerini, même si la critique a montré qu’elle préférait la rhétorique monochromatique de Rossellini. Pourtant le film du réalisateur plus âgé offre un foisonnement de faits et un panorama humain autrement réaliste et complexe. Mais c’est peut-être là le motif de son insuccès.
Le film arrive en effet à rendre de façon très convaincante la dialectique entre la brutalité des SS, les fanfaronnades de certains allemands qui se livrent à toutes sortes de trafics, des romains mesquins et collabos, une population désarmée et attentiste, et une minorité héroïque de résistants. La réalité n’est pas manichéenne et simplifiée, divisée entre des bons et des méchants ; toutes les nuances de l'esprit humain trouvent place dans cette oeuvre importante bien qu’oubliée.
En outre, Camerini et Perilli choisissent comme protagoniste non pas un héros de la résistance mais une femme du commun, sans convictions politiques précises, amoureuse d'un collabo, qui ne prend que lentement conscience de la situation, préférant toutefois dans le final la vengeance individuelle à la bataille partisane.
Giuseppe Rausa, Storia del cinema italiano, 2003
DUE LETTERE ANONIME
DEUX LETTRES ANONYMES
Eté 1943. Bruno rentre du front russe et il découvre que Gina, sa fiancée, ne l’a pas attendu. Elle l’a quitté pour Tullio, un ouvrier typographe qui travaille dans la même imprimerie qu’elle. Tout à leur problème de cœur, aucun des trois ne saisit vraiment la portée de l’armistice proclamé le 8 septembre. Mais la liesse populaire pour la fin de la guerre cède bientôt devant l’occupation allemande. L’imprimerie où travaillent Gina et Tullio passe sous le contrôle de l’occupant, dont Tullio devient l’homme de confiance. Bruno et un ami, tous deux résistants, arrivent à s’infiltrer parmi les ouvriers dans le but de dérober le matériel nécessaire à leur œuvre de propagande. Tullio les aide, entre autres pour assurer ses arrières le jour où les Allemands seront partis, mais sournoisement il les dénonce. Les résistants sont arrêtés et conduits à la prison de Regina Coeli. Nous sommes en mars 1944 et les Allemands préparent les représailles pour l’attentat de Via Rasella. Aux Fosses Ardéatines, trois cents otages vont être exécutés. Gina comprend enfin la véritable nature de Tullio.
Due lettere anonime est une œuvre équilibrée, concise, efficace dans la peinture du contexte historique et impitoyable dans celle des caractères. La comparaison avec Rome ville ouverte, sorti la même année, tourne à l’avantage du film de Camerini, même si la critique a montré qu’elle préférait la rhétorique monochromatique de Rossellini. Pourtant le film du réalisateur plus âgé offre un foisonnement de faits et un panorama humain autrement réaliste et complexe. Mais c’est peut-être là le motif de son insuccès.
Le film arrive en effet à rendre de façon très convaincante la dialectique entre la brutalité des SS, les fanfaronnades de certains allemands qui se livrent à toutes sortes de trafics, des romains mesquins et collabos, une population désarmée et attentiste, et une minorité héroïque de résistants. La réalité n’est pas manichéenne et simplifiée, divisée entre des bons et des méchants ; toutes les nuances de l'esprit humain trouvent place dans cette oeuvre importante bien qu’oubliée.
En outre, Camerini et Perilli choisissent comme protagoniste non pas un héros de la résistance mais une femme du commun, sans convictions politiques précises, amoureuse d'un collabo, qui ne prend que lentement conscience de la situation, préférant toutefois dans le final la vengeance individuelle à la bataille partisane.
Giuseppe Rausa, Storia del cinema italiano, 2003
- RéalisationMario Camerini
- ScénarioMario Camerini, Carlo Musso, Vittorio Nino Novarese, Ivo Perili, Turi Vasile
- ImageMassimo Terzano
- MontageBaccio Bandini
- Producteur (s)Carlo Ponti, Franco Piperno
- ProductionsLux Film, Ninfa Film
- InterprètesClara Calamai, Andrea Checchi, Carlo, Ninchi, Otello Toso, Dina Sassoli, Enrico Bode, Vittorio Duse, Stefano Fossari, Enrico Luzi, Armando Martelli, Piero Pastore, Pina Piovani, Giovanna Scotto, Peppino Spadaro,
- Année1945
- Durée1h 30
- Pays de productionItalie