Story of FERIE D’AGOSTO
« Au début le scénario était complètement bancal. Il était écrit sur deux registres différents, celui de Tchekhov et celui des pochades des frères Vanzina. C’est un défaut qu’on a éliminé en rendant sympathiques les personnages qui nous étaient instinctivement antipathiques et vice versa. »
Paolo Virzì :« J’ai l’impression de m’être aventuré sur un terrain qui pour moi était complètement nouveau et mystérieux. Je l’ai fait en refusant toute identification et sans modifier mon jugement qui reste globalement négatif. La difficulté résidait dans le fait d’aborder ces personnages avec une sorte d’empathie et de commisération. »
Paolo Virzì, après des débuts intéressants avec La bella vita, a une approche de la comédie (grâce aussi à la présence de Sabrina Ferilli) beaucoup plus fructueuse et certainement mieux conçue que celle, par exemple, du cinéma commercial de Vanzina. Situé à Ventotene, terre désolée, autrefois lieu de résidence surveillée pour les opposants au fascisme, devenue un lieu de villégiature à la mode, Ferie d'Agosto explore la banalité, le mauvais goût, la petitesse culturelle et morale, les vices et les manies petite-bourgeoises d'une classe moyenne en plein développement (rampante au cours des années 80, incertaine et retirée dans les années 90), qui aspire au Jacuzzi à la maison, au 4x4 Cherokee, à la ferme rénovée à Capalbio, aux sports d'hiver à Cortina, aux boîtes à la mode, en somme à tous les symboles de la richesse, parmi lesquels les tant désirées vacances d'été dans un lieu, rendu célèbre par les revues de papier glacé et où véritablement, on ne peut pas ne pas aller. Dans cet Eden du repos mérité et riche, Virzì rassemble deux Italie sociologiquement et territorialement différentes : l'une boutiquière (et de droite), l'autre intellectuelle (et de gauche). Mais à Ventotene au mois d'août, les divisions entre droite et gauche, berlusconiens et progressistes se dissolvent. La distinction est désormais seulement virtuelle, et cette sympathique comédie raconte beaucoup sur l'Italie d'aujourd'hui. Une Italie très individualiste, mesquine, qui s'occupe de l'essentiel ; où tout est nivelé à l'enseigne de la consommation, de la mode et de la propriété. Claudio Siniscalchi, Rivista del Cinematografo, juin 1996FERIE D'AGOSTO
Sur la petite île de Ventotene, Sandro Mollo (Silvio Orlando), journaliste à L’Unità, passe les vacances d’été en compagnie d’un groupe d’amis progressistes qui se veulent non conventionnels et sans préjugés. Il y a Cecilia (Laura Morante), son actuelle compagne avec sa fillette Martina, Mauro (Silvio Vanucci), un acteur, ex-mari de Cecilia et père de Martina, Francesca (Antonella Ponziani), l’ancienne fiancée de Sandro, Betta et Graziella, deux amies de Cecilia, et Roberto (Gigio Alberti), chargé de relations officielles, selon ses dire, en Afrique et à Cuba. La maison voisine est occupée par un autre groupe de vacanciers plus représentatif de la moyenne bourgeoisie qui est composé de Ruggero Mazzalupi (Ennio Fantastichini), un armurier romain, sa femme Luciana (Paola Tiziana Cruciani) et leur fille Sabrina, sa belle-sœur, la belle et provocante Mariza (Sabrina Ferilli) ainsi que de l’époux de cette dernière, Marcello (Piero Natoli), un ancien chanteur de night-club, reconverti en gérant de parfumerie et redevable de 50 millions de lires à Ruggero.
Entre les deux groupes les motifs d’irritation et les disputes ne manquent pas, mais il semblerait que la nuit chacun se laisse guider par les sentiments et les motivations qui lui sont propres…
Francesco Bruni (scénariste) :
« Au début le scénario était complètement bancal. Il était écrit sur deux registres différents, celui de Tchekhov et celui des pochades des frères Vanzina. C’est un défaut qu’on a éliminé en rendant sympathiques les personnages qui nous étaient instinctivement antipathiques et vice versa. »
Paolo Virzì :
« J’ai l’impression de m’être aventuré sur un terrain qui pour moi était complètement nouveau et mystérieux. Je l’ai fait en refusant toute identification et sans modifier mon jugement qui reste globalement négatif. La difficulté résidait dans le fait d’aborder ces personnages avec une sorte d’empathie et de commisération. »
Paolo Virzì, après des débuts intéressants avec La bella vita, a une approche de la comédie (grâce aussi à la présence de Sabrina Ferilli) beaucoup plus fructueuse et certainement mieux conçue que celle, par exemple, du cinéma commercial de Vanzina. Situé à Ventotene, terre désolée, autrefois lieu de résidence surveillée pour les opposants au fascisme, devenue un lieu de villégiature à la mode, Ferie d'Agosto explore la banalité, le mauvais goût, la petitesse culturelle et morale, les vices et les manies petite-bourgeoises d'une classe moyenne en plein développement (rampante au cours des années 80, incertaine et retirée dans les années 90), qui aspire au Jacuzzi à la maison, au 4x4 Cherokee, à la ferme rénovée à Capalbio, aux sports d'hiver à Cortina, aux boîtes à la mode, en somme à tous les symboles de la richesse, parmi lesquels les tant désirées vacances d'été dans un lieu, rendu célèbre par les revues de papier glacé et où véritablement, on ne peut pas ne pas aller. Dans cet Eden du repos mérité et riche, Virzì rassemble deux Italie sociologiquement et territorialement différentes : l'une boutiquière (et de droite), l'autre intellectuelle (et de gauche). Mais à Ventotene au mois d'août, les divisions entre droite et gauche, berlusconiens et progressistes se dissolvent. La distinction est désormais seulement virtuelle, et cette sympathique comédie raconte beaucoup sur l'Italie d'aujourd'hui. Une Italie très individualiste, mesquine, qui s'occupe de l'essentiel ; où tout est nivelé à l'enseigne de la consommation, de la mode et de la propriété.
Claudio Siniscalchi, Rivista del Cinematografo, juin 1996
- RéalisationPaolo Virzì
- ScénarioFrancesco Bruni, Paolo Virzì
- ImagePaolo Carnera
- MontageCecilia Zanuso
- MusiqueMario Iaquone
- Producteur (s)Vittorio Cecchi Gori, Rita Rusic
- ProductionsCecchi Gori Group - Tiger Cinematografica
- Vente à l’étrangerMediaset
- InterprètesSilvio Orlando, Sabrina Ferilli, Ennio Fantastichini, Laura Morante, Antonella Ponziani, Piero Natoli, Paola Cruciani, Gigio Alberti, Silvio Vannucci, Rocco Papaleo, Raffaella Lebboroni, Oumar Ba
- Année1996
- Durée1h 50
- Pays de productionItalie
- FormatVOST
- CitationMais qu’est-ce que je vous ai fait ? – Ce que vous m’avez fait ? C’est ce que ceux comme vous ont fait à ce pays !