FRATELLI E SORELLE

FRATELLI E SORELLE

Gloria découvre, après vingt-deux ans de mariage, que son mari la trompe. C'est pour elle un véritable choc et elle ne sait à qui s'adresser, ni où trouver du réconfort.

Elle décide de traverser l'océan avec ses deux fils adolescents, Matteo et Francesco, pour aller rejoindre sa sœur qui vit à Saint-Louis. Matteo ne tardera pas à s'intégrer, à faire des connaissances, tandis que pour Francesco tout est beaucoup plus difficile, que ce soit ses rapports avec son père ou avec sa mère qui, à l'aide de sa sœur, cherche du réconfort dans de nouvelles amitiés.

Ainsi, Francesco se retrouve tout à coup seul et reste l'unique point de référence de cette famille qui, tout récemment encore, pouvait passer pour une famille heureuse. Aujourd'hui, tout est fini, tout est détruit. Les rapports de Francesco avec son frère se compliquent à cause de toute une série de malentendus et de jalousies et il ne lui reste plus désormais qu'à s'enfermer de plus en plus dans son propre univers. Mais, au moment où il allait perdre définitivement l'illusion de voir sa famille réunie à nouveau, il retrouve la solidarité de son frère, qui va lui permettre de continuer à espérer.

L'an passé, Pupi Avati (né à Bologne en 1938) était en compétition à Cannes avec Bix, une déclaration d'amour pour le jazz - Pupi Avati a été clarinettiste dans un groupe - qu'il avait déjà exprimée dans Jazz band (1978) et Dancing Paradise (1981). Cette année, en présentant Fratelli e sorelle à Venise, il renoue avec un autre thème qui lui est cher : la famille. Histoire de garçons et de filles (1989) évoquait un mariage dans les années trente, Fratelli e sorelle est une histoire d'aujourd'hui, une histoire d'un couple désuni et de leurs enfants.

« Par ce film j'ai essayé de dire tout ce que je sais sur la famille. La famille d'aujourd'hui, parcourue par une quantité énorme d’égoïsmes que la mentalité actuelle n'ose même plus stigmatiser. Cette famille qui chancelle sous les coups des mille et une morales que chacun de ses membres utilise selon ses besoins : des alibis préfabriqués et qui apaisent les consciences en toute circonstance, j'ai essayé de dire ce que je sais de ces enfants un peu particuliers qui n'arrivent pas à garder le rythme et qui se retrouvent à la traîne. Pour toujours laissés pour compte. Ils sont surtout victimes de ce ballottement schizophrène et absurde que j'essaye de raconter. Ceux qui s'aperçoivent qu'à partir d'un certain moment de leur vie ils sont éliminés. Ceux qui au lieu de vivre vont regarder vivre. Ils vont suivre le match depuis la touche sans que personne ne s'intéresse à eux. C'est à ces jeunes gens "fragiles" que je dédie mon film. À l'injustice qu'ils ont endurée. »

Pupi Avati