HANNAH

HANNAH

Hannah (Charlotte Rampling) est une sexagénaire qui se retrouve désemparée lorsque son mari (André Wilms) est incarcéré, probablement pour un délit infamant dont elle subit aussi les conséquences : ses voisins l’évitent et son fils Nicolas (Simon Bisschop) ne veut plus la voir. Contrairement à son fils, elle continue d’aimer son mari et ne veut pas croire à sa culpabilité. Seule, il lui faut vivre et ce n’est pas facile après quarante années vécues avec un homme à ses côtés. Petit à petit elle se réinstalle dans une routine et elle arrive à rompre momentanément son isolement grâce aux lectures collectives de la petite troupe théâtrale dont elle fait partie. Mais sa vie est un long tunnel dont l’issue est incertaine.

« Hannah explore les tourments d’une femme qui ne veut pas accepter la réalité. Elle est prisonnière de son sens de la loyauté et du dévouement, et paralysée par son manque d’assurance et d’autonomie. Son désespoir me touche profondément parce que j’ai conscience de combien le monde est impitoyable envers elle et peut-être aussi parce que je me reconnais dans certains de ses aspects. Ce dont je suis certain, c’est que par ce film je voulais me sentir proche d’elle, lui tenir la main, l’encourager et la rassurer. Par-dessus tout je voulais qu’elle soit visible, que sa souffrance soit perceptible et que l’on assiste à ses efforts pour se redéfinir toute seule. »

Andrea Pallaoro, 74.Mostra di Venezia

Andrea Pallaoro (Trento, 1982) a fait des études de cinéma au California Institute of Arts et à l’Hampshire College. Il vit aux États-Unis. Il a débuté par un court-métrage, Wunderkammer (2009) suivi en 2013 par son premier long-métrage Medeas. Son second film, Hannah, est le premier volet d’une trilogie centrée sur les femmes. À suivre…