Story of I BAMBINI CI GUARDANO
Le petit Prico (Luciano De Ambrosis) a sept ans. Dans un parc public il voit sa mère Nina (Isa Pola), qui l'a laissé jouer seul, rejoindre un homme sur un banc. Le soir, elle le borde comme elle le fait tous les soirs, mais le lendemain matin, Prico, son père Andrea (Emilio Cigoli) et leur gouvernante découvrent qu'elle est partie. La rumeur contraint son père à le confier à une tante, puis à une grand-mère, mais leur mauvaise volonté et leurs médisances l’obligent à le reprendre auprès de lui. Bouleversé, l'enfant tombe malade. Nina, alertée, revient pour veiller sur lui et accepte à contrecœur de reprendre la vie conjugale. Mais au cours d'un séjour dans une station balnéaire avec Prico, elle revoit Roberto (Adriano Rimoldi), son amant qui n'a jamais cessé de la solliciter, et elle finit par s'enfuir avec lui. Abandonné cette fois-ci pour de bon, Andrea n’a pas la force de faire face à ses devoirs de père : il place Prico dans un pensionnat religieux et se suicide.
D’une histoire banale qui pourrait n’être qu’un mélodrame convenu, De Sica tire un film profond et accablant pour toute une structure sociale. Le cinéaste situe son histoire dans le cadre de la petite bourgeoisie, cette petite bourgeoisie que le fascisme a tant flattée dans tant de productions lénifiantes. De Sica, au contraire, décape un univers en le soumettant au regard d’un enfant qui dans son innocence même n’épargne aucune attitude mensongère. […] De Sica et Zavattini font preuve d’un singulier courage en développant leur drame selon trois axes formellement bannis de l’écran italien de ces années : l’enfance malheureuse, les couples désunis, le suicide. Le film dénonce l’ordre moral ambiant et ses ravages, il met à nu une société qui sécrète une répression sexuelle particulièrement vive à l’égard de l’individu et notamment de la femme qui doit demeurer dans son état de vierge ou d’épouse. Dans l’atmosphère pesante du fascisme finissant, c’est précisément contre la répression sexuelle que se sont manifestés les premiers films (Ossessione de Visconti, Quatre pas dans les nuages de Blasetti) qui annoncent la venue du néoréalisme.
Jean A. Gili, préface au DVD (Tamasa Diffusion), octobre 2012
I BAMBINI CI GUARDANO
LES ENFANTS NOUS REGARDENT
Le petit Prico (Luciano De Ambrosis) a sept ans. Dans un parc public il voit sa mère Nina (Isa Pola), qui l'a laissé jouer seul, rejoindre un homme sur un banc. Le soir, elle le borde comme elle le fait tous les soirs, mais le lendemain matin, Prico, son père Andrea (Emilio Cigoli) et leur gouvernante découvrent qu'elle est partie. La rumeur contraint son père à le confier à une tante, puis à une grand-mère, mais leur mauvaise volonté et leurs médisances l’obligent à le reprendre auprès de lui. Bouleversé, l'enfant tombe malade. Nina, alertée, revient pour veiller sur lui et accepte à contrecœur de reprendre la vie conjugale. Mais au cours d'un séjour dans une station balnéaire avec Prico, elle revoit Roberto (Adriano Rimoldi), son amant qui n'a jamais cessé de la solliciter, et elle finit par s'enfuir avec lui. Abandonné cette fois-ci pour de bon, Andrea n’a pas la force de faire face à ses devoirs de père : il place Prico dans un pensionnat religieux et se suicide.
D’une histoire banale qui pourrait n’être qu’un mélodrame convenu, De Sica tire un film profond et accablant pour toute une structure sociale. Le cinéaste situe son histoire dans le cadre de la petite bourgeoisie, cette petite bourgeoisie que le fascisme a tant flattée dans tant de productions lénifiantes. De Sica, au contraire, décape un univers en le soumettant au regard d’un enfant qui dans son innocence même n’épargne aucune attitude mensongère. […] De Sica et Zavattini font preuve d’un singulier courage en développant leur drame selon trois axes formellement bannis de l’écran italien de ces années : l’enfance malheureuse, les couples désunis, le suicide. Le film dénonce l’ordre moral ambiant et ses ravages, il met à nu une société qui sécrète une répression sexuelle particulièrement vive à l’égard de l’individu et notamment de la femme qui doit demeurer dans son état de vierge ou d’épouse. Dans l’atmosphère pesante du fascisme finissant, c’est précisément contre la répression sexuelle que se sont manifestés les premiers films (Ossessione de Visconti, Quatre pas dans les nuages de Blasetti) qui annoncent la venue du néoréalisme.
Jean A. Gili, préface au DVD (Tamasa Diffusion), octobre 2012
- RéalisationVittorio De Sica
- ScénarioCesare Zavattini, Vittorio De Sica, Cesare Giulio Viola, Margherita Maglione, Adolfo Franci, Gherardo Gherardi, d’après le roman Pricò de Cesare Giulio
- ImageGiuseppe Caracciolo, Romolo Garroni
- MontageMario Bonotti
- MusiqueRenzo Rossellini
- Producteur (s)Franco Magli
- ProductionsScalera Film, Invicta Film
- Distribution FranceTamasa Distribution
- InterprètesLuciano De Ambrosis, Isa Pola, Emilio Cigoli, Adriano Rimoldi, Giovanna Cigoli, Jone Frigerio, Maria Gardena, Dina Perbellini, Nicoletta Parodi, Tecla Scarano
- Année1943
- Durée1h 20
- Pays de productionItalie
- FormatVOST
- CitationC’est bien d’une famille dont il a besoin