Story of LA CADUTA DEGLI DEI
LA CADUTA DEGLI DEI
LES DAMNÉS
Dans les Damnés, Visconti renoue avec le parti-pris de Senso et imbrique, dans la trame historique de la prise du pouvoir par Hitler, la peinture de la décomposition d'une famille. Le film est un mélodrame baroque proche parfois de l'expressionisme. Helmut Berger, à l'époque inconnu, y fait une composition remarquable. [...]
Parallèlement à la montée du nazisme, nous assistons, selon un mouvement symétrique mais inversé, à la décadence d'une famille de puissants maîtres de forges, les Von Essenbeck. Le film débute lors de l'anniversaire du patriarche Joachim. Il sera interrompu, nous sommes le 27 février 1933, par l'annonce de l'incendie du Reichstag. Les jeux sont faits et Joachim, jusqu'alors hostile aux nazis, annonce qu'il nomme à la vice présidence son neveu, le baron Konstantin, un dignitaire SA. Dans la nuit suivante, Joachim sera assassiné. On accusera Herbert, son gendre qui ne cache pas ses idées libérales. Il devra s'enfuir. Par ce crime, c'est le jeune Martin, le fils de Sophie qui devient le patron des aciéries. Sophie croit triompher car Martin est un être faible et déséquilibré. Docilement il accepte de nommer à la direction des aciéries l'amant de sa mère, Frédérick Bruckman. De plus, le massacre des SA durant "la nuit des longs couteaux" débarrasse Sophie de Konstantin. Mais Martin tombé dans les griffes du SS Aschenbach qui le manipule habilement, comprend la trahison de sa mère. Il décide alors de se venger : après avoir possédé Sophie, il organise une parodie de mariage et contraint les époux au suicide. Aveuglés par la défense de leurs intérêts, les Essenbeek, à l'instar de la grande bourgeoisie allemande, avaient porté les nazis au pouvoir. Ils allaient être broyés par l'impitoyable folie meurtrière du régime, à l'image du monde des Nibelungen qui donne son nom au film.
Alain Sanzio et Paul-Louis Thirard, Luchino Visconti cinéaste, Ed Persona
« Mon idée était de faire l'histoire d'une famille au sein de laquelle arrive des crimes qui restent pratiquement impunis. »
Luchino Visconti
- RéalisationLuchino Visconti
- ScénarioNicola Badalucco, Enrico Medioli, Luchino Visconti
- ImageArmado Nannuzzi, Pasqualino De Santis
- MontageRuggero Mastroianni
- MusiqueMaurice Jarre
- Producteur (s)Alfredo Levy, Ever Haggiag
- ProductionsPegaso Film, Italnoleggio, Praesidens, Eichberg GMBH
- InterprètesDirk Bogarde, Ingrid Thulin, Helmut Griem, Helmut Berger, Renaud Verley, Umberto Orsini, Charlotte Rampling, Florinda Bolkan, Reinhard Kolldehoff, Albrecht Schoenhals, Nora Ricci, Irina Vanka, Karin Mittendorf, Valentina Ricci
- Année1969
- Durée2h 30
- Pays de productionItalie, Allemagne, Suisse