LA MAFIA NON È PIÙ QUELLA DI UNA VOLTA

LA MAFIA NON È PIÙ QUELLA DI UNA VOLTA

Palerme 23 mai 2017, la ville se lève. C’est le 25ème anniversaire de l’assassinat de Giovanni Falcone par Cosa Nostra. Letizia Battaglia, palermitaine,
classe 1935, l’une des plus grandes photographes italiennes qui dans les années 70 et 80 a illustré les pages sombres des guerres de mafia. Cette
femme demande aux gens de la rue leurs émotions à ce propos ; les réponses sont abruptes, ils s’en moquent. Elle sillonne les commémorations qui aujourd’hui lui semblent bien éloignées de la peine sincère ressentie alors, et bien ridicules. Le réalisateur suit un autre personnage, haut en
couleur, Francesco Mira, dit Ciccio, célèbre organisateur de fêtes de rue à Palerme. Cette année-là, Ciccio doit organiser dans le quartier ZEN 2,
un événement particulier en hommage à Falcone et Borsellino, étrange pour quelqu’un qui a l’habitude de côtoyer les mafieux. Lorsque Letizia
s’y rend le 19 juillet, elle demande aux habitants s’ils viendront à la fête, eux répondent qu’ils ont mieux à faire. Un climat qui frise bien souvent
l’absurde et le surréel.

« Ce film est la suite inévitable de Belluscone. Una storia siciliana, présentée à Venise en 2014. Je dois admettre qu’il n’a pas du tout été facile, cinq ans plus tard, de raconter de nouveau une histoire avec, une fois de plus, les chanteurs néo-mélodiques et la mafia. Mon sentiment, cependant, est
que je suis allé plus loin que dans mon film précédent. Dans une région où la distinction entre le bien et le mal, entre mafia et anti-mafia, a complètement disparu et où tout désormais a sombré dans un spectacle sans fin et sans aucun sens. »

Franco Maresco, Biennale Cinema