ORA O MAI PIÙ

ORA O MAI PIÙ

David est un étudiant modèle de l'une des plus prestigieuses universités ita­liennes, la Normale de Pisé. La physique l'éloigne un peu des considérations terre-à-terre de la vie quotidienne ; de fait, il est beaucoup plus à l'aise dans des problèmes abstraits sur les grands systèmes. Il partage sa chambre avec un camarade un peu dandy aux idées plutôt conservatrices.

Nous sommes en juin 2001 et David prépare son dernier examen. Dans les couloirs de la fac, il croise une fille qui lui

glisse un tract et s'en va. Sans trop savoir pourquoi, il la suit et il se retrouve dans une salle où se tient une A.G. du collectif étudiant. David ouvre de grands yeux sur un monde dont il ignorait l'existence et où Viola, c'est ainsi que se nomme la fille, l'introduit. D'abord pour briller à ses yeux, puis de plus en plus par conviction, David se trouve mêlé aux activités du collectif, et il suit ses nouveaux amis à la recherche d'un bâtiment à occuper pour y installer leur " centro sociale ". Il devient le bras droit de Luca, le leader du groupe, qui est aussi le copain attitré de Viola et dans le trio les relations sont parfois tendues.

Les vacances approchent, ainsi que la réunion du G8 à Gênes. Les jeunes préparent activement leurs banderoles et affûtent leurs slo­gans. Le matin où ils prennent le train pour Gênes, David doit passer son examen. Il promet qu'il les rejoindra aussitôt après. À Gênes, c'est l'enfer. Le jeune Carlo Giuliani est tué par un policier. Beaucoup de jeunes contestataires sont arrêtés sans ménagement, incarcérés et maltraités. David n'arrive même pas à approcher de la ville, il est aussi­tôt emmené dans la sinistre caserne de Bolzaneto... Lorsqu'il en sort, sa vision du monde et de la vie est profondément changée.

" Le titre fait référence au moment des choix. C'est la phrase qui résonne dans la tête de David... Le film est son petit roman de formation, la découverte de la vie, de l'amour, de l'engagement. À travers l'expérience subjective de David, je raconte aussi le monde de la contestation et ce qui est arrivé dans la caserne de Bolzaneto, la partie cachée des journées du G8, l'un des événements les plus occul­tés par les médias. D'ai reconstruit l'histoire à partir d'interviews à de très nombreux jeunes. On ne voit jamais ce qui se passe dans les rues de Gênes ; je l'ai juste évoquég râce aux enregistrements des chro­niques que Radio Popolare et Radio Gap m'ont permis d'utiliser. "

Lucio Pellegrini