PIANESE NUNZIO, 14 ANNI A MAGGIO

PIANESE NUNZIO, 14 ANNI A MAGGIO

Lorenzo Borrelli, nouveau curé du quartier Sanità de Naples, est un de ces prêtres antimafia qui luttent contre le crime et qui, souvent, ont payé de leur vie leur engagement. Travaillant avec les habitants du quartier pour tisser un nouveau rapport basé sur la compréhension - tous le considèrent comme un point de référence précis et important. Lorenzo, organise fréquemment des rencontres de catéchisme libres et ouvertes à tous les jeunes. Il s'attache particulièrement à Nunzio, un adolescent de treize ans, un garçon difficile au caractère renfermé, qui trouve en lui un être compréhensif. La mafia saisit l'occasion de se débarrasser de cet ennemi dangereux. Elle pousse la police àouvrir une enquête sur le prêtre, obligeant Nunzio à porter plainte. C'est le mois de mai. Dans quelques jours, Nunzio fêtera ses 14 ans. Nous sommes en semaine sainte. Lorenzo Borrelli est en train de célébrer le chemin de croix sur la route principale de ce vaste quartier. Il pleut.

Tout le monde est au courant de l'engagement social de certain prêtres dans des zones 'à risques' de notre pays, où la vie n'est qu'un hasard et où les rapports sociaux sont codifiés par la délinquance organisée. Ces prêtres sont peu nombreux, isolés, mais dotés d'une force et d'une ténacité pour le moins insolites. Ils ont déclaré la guerre aux complicités, à la corruption, àla peur, la loi du silence et aux violences par lesquelles le crime tisse depuis toujours sa toile.

Dans les faits, ces prêtres mènent une action de résistance et de révision des consciences, réfléchie et courageuse. Dans les zones où il n'y a que le vide et le désordre, depuis leurs chaires, ils lancent de véritables campagnes sociales contre le pouvoir exorbitant de l'illégalité. Ce faisant, ils sortent souvent du cadre de leur mission sacerdotale, ce qui leur crée de nombreuses inimitiés parmi les puissants clans mafieux, mais aussi des rappels à l'ordre secs et officiels de la part de leur hiérarchie.

J'ai senti le besoin de parler de ces petits curés, et de l'un d'eux en particulier, Lorenzo Borelli, 35 ans chargé d'une paroisse dans un quartier du centre populaire de Naples... De nos jours, je crois qu'il est nécessaire que le cinéma, ou du moins une infime partie d'un certain cinéma, ait la possibilité de porter témoignage de leur action, de leurs luttes et de leurs existences trop souvent silencieuses et solitaires. Nous vivons dans un pays qui change très rapidement, mais qui a peu trop tendance à les oublier".

Antonio Capuano