Story of PIZZICATA
PIZZICATA
Pizzicata signifie pincement, morsure. Ce terme s’applique, dans les Pouilles, autour d’Otrante, aux femmes victimes de la piqûre de la tarentule, cette araignée méditerranéenne, qui selon la tradition provoque des convulsions. Traditionnellement, on soigne ces femmes en les faisant danser jusqu’à épuisement sur les rythmes obsédants de la “pizzica”.
Été 1943. Un avion américain qui survolait les Pouilles est abattu. Le jeune pilote Tony Morciano (Fabio Frascaro), blessé, est recueilli par Carmine Pantaleo (Cosimo Cinieri), un paysan qui vit dans une ferme isolée avec ses trois filles. Cosima (Chiara Torelli), la cadette, le soigne et Tony guérit. Fils d’émigrants de la région, il retrouve peu à peu ses racines et s’adapte si bien à la vie de la ferme que Carmine décide de le faire passer pour un de ses neveux. Tony et Cosima s’éprennent l’un de l’autre, mais Carmine a promis Cosima à Pasquale (Paolo Massafra), le fils d’un riche propriétaire foncier. Cosima se trouve écartelée entre l’obéissance qu’elle doit à son père et l’amour qu’elle éprouve pour Tony. Lorsque Donato (Lamberto Probo), le frère de Cosima, rentre du front, Carmine décide d’organiser une grande fête, avec banquet, musique et danse. Les “pizziche” se succèdent. Cosima danse avec Tony et provoque la jalousie de Pasquale. Les passions se déchaînent, l’affrontement est inévitable.
« Je m’intéresse à la culture populaire du Salento depuis 1989, lorsque j’ai tourné Saint Paul et la tarentule, un documentaire sur le tarentisme pour l’École de Cinéma de Munich. Depuis, je suis pris de passion pour la “pizzica”, une danse du Salento. La “pizzica” n’est pas la seule musique populaire du Salento mais c’est celle qui me fascine le plus. Cette danse a été le début d’une catharsis qui m’a permis de découvrir beaucoup de choses sur ma terre, sur mes relations avec les autres et sur moi-même. Quand j’étais gosse, mes parents m’envoyaient souvent dans les campagnes pour travailler avec mes frères et les employés de mon père. J’ai vécu les derniers moments de ce monde paysan. Une expérience qui a marqué toute ma vie. À cette époque, mon père organisait tous les ans chez nous une grande fête pour la fin des vendanges, où il invitait une troupe de trente musiciens et tout le village. Quand la troupe avait fini de jouer, il y avait toujours trois personnes avec un tambourin et un harmonica qui entamaient une “pizzica”. Les danseurs étaient pour la plupart des paysans âgés ; les plus fascinants étaient Luigi Scarcella et sa femme Abbondanza. Beaucoup étaient soûls et leur danse n’avait rien de rituel. Scarcella méprisait cette façon de danser et m’expliquait que l’art de la “pizzica” consiste à montrer son amour pour une femme soit par des pas traditionnels, soit en créant pour elle de nouveaux mouvements correspondant à sa propre personnalité. Ces divergences d’interprétation de la “pizzica” symbolisent pour moi la différence entre le populaire et le traditionnel, la fête de village et la fête rituelle, le folklore et la culture méditerranéenne. »
Edoardo Winspeare, Dossier de presse Les films du Paradoxe
- RéalisationEdoardo Winspeare
- ScénarioEdoardo Winspeare
- ImagePaolo Carnera
- MontageCarlotta Cristiani
- MusiqueJérôme Harley, Officina Zoè, Canzoniere di Terra d'Otranto
- Producteur (s)Andrea Bentivoglio, Simona Bentivoglio, Dieter Horres, Edoardo Winspeare
- ProductionsClassic, Horres Film & TV Production München
- Distribution FranceLes films du Paradoxe
- InterprètesCosimo Cinieri, Chiara Torelli, Fabio Frascaro, Anna Dimitri, Ines D&39;Ambrosio, Paolo Massafra, Lamberto Probo, Giuseppe Mighali, Cinzia Marzo, Tania Maggio
- Année1996
- Durée1h 33
- Pays de productionItalie, Allemagne
- FormatVOST
- CitationDans la danse, il faut s’effleurer sans se toucher, c’est tout le charme.