Story of SATURNO CONTRO
Davide, écrivain de contes pour enfants, et son compagnon, Lorenzo, un publicitaire jeune et ambitieux, ont pour habitude de réunir autour de leur table un cercle d'amis qui se retrouvent pour partager leur quotidien. Il y a là Antonio, un banquier en pleine crise existentielle, et sa femme Angelica, psychologue de renom ; une traductrice turque prolixe et indiscrète, Neval, et son mari, un policier timide ; Sergio, un homosexuel quinquagénaire, amer et sarcastique ; Roberta, une jeune femme passionnée d'astrologie, et Paolo, diplômé en médecine, qui vient de se découvrir bisexuel. Leurs relations semblent ritualisées par une longue fréquentation et c'est sans aucune fausse pudeur que dans le cadre rassurant de cette "famille", au sens le plus large du terme, ces quadragénaires se livrent, qu'ils font le bilan de leur amitié, de leurs sentiments et de leurs vies.
Au cours d'un de leurs joyeux dîners, Lorenzo tombe subitement dans le coma. Il est transporté d'urgence à l'hôpital où tous ses amis sont à son chevet, hélas sans espoir. La fin est inéluctable, ils s'y préparent. Puis commence le long travail de deuil.
« Ferzan Özpetek a réalisé là son film le plus risqué : pas à cause des références au Pacs ou à l'acharnement thérapeutique, mais à cause de l'exhibition des sentiments à l'état pur, obligeant ainsi le spectateur à réfléchir à l'amour, l'amitié, la douleur, la mort et les séparations sans médiation lénifiante. Les sentiments étaient au centre de ses autres films, mais Özpetek les montrait au travers d'intrigues complexes et en déléguant au personnage féminin la tâche de résoudre le mystère. Ici, rien de tout cela. [...]
Conscients du risque encouru, Özpetek et son scénariste Gianni Romoli ont soigné le réalisme des dialogues et les coupures des scènes. Ils se permettent même une note d'humour amer avec le personnage de l'infirmière en chef interprétée par Milena Vukotic. Le scénario a aussi le mérite d'homogénéiser dans un travail choral des comédiens de formation différente. C'est ainsi que des acteurs expérimentés (Buy, Favino, Fantastichini) dialoguent avec des personnages issus de la télé (Angiolini, Argentero, Tommaso) ainsi qu'avec l'ineffable Serra Yilmaz. Cela dit, il faut admettre que le film baisse un peu après la césure de l'hôpital. Mais Özpetek rebondit dans le final en traduisant l'amitié et la solidarité retrouvées par une partie de ping-pong douloureusement joyeuse qui semble une citation inversée de la partie de tennis sur laquelle s'achevait Blow up d'Antonioni. »
Roberto Nepoti, La Repubblica, 23 02 2007
SATURNO CONTRO
Davide, écrivain de contes pour enfants, et son compagnon, Lorenzo, un publicitaire jeune et ambitieux, ont pour habitude de réunir autour de leur table un cercle d'amis qui se retrouvent pour partager leur quotidien. Il y a là Antonio, un banquier en pleine crise existentielle, et sa femme Angelica, psychologue de renom ; une traductrice turque prolixe et indiscrète, Neval, et son mari, un policier timide ; Sergio, un homosexuel quinquagénaire, amer et sarcastique ; Roberta, une jeune femme passionnée d'astrologie, et Paolo, diplômé en médecine, qui vient de se découvrir bisexuel. Leurs relations semblent ritualisées par une longue fréquentation et c'est sans aucune fausse pudeur que dans le cadre rassurant de cette "famille", au sens le plus large du terme, ces quadragénaires se livrent, qu'ils font le bilan de leur amitié, de leurs sentiments et de leurs vies.
Au cours d'un de leurs joyeux dîners, Lorenzo tombe subitement dans le coma. Il est transporté d'urgence à l'hôpital où tous ses amis sont à son chevet, hélas sans espoir. La fin est inéluctable, ils s'y préparent. Puis commence le long travail de deuil.
« Ferzan Özpetek a réalisé là son film le plus risqué : pas à cause des références au Pacs ou à l'acharnement thérapeutique, mais à cause de l'exhibition des sentiments à l'état pur, obligeant ainsi le spectateur à réfléchir à l'amour, l'amitié, la douleur, la mort et les séparations sans médiation lénifiante. Les sentiments étaient au centre de ses autres films, mais Özpetek les montrait au travers d'intrigues complexes et en déléguant au personnage féminin la tâche de résoudre le mystère. Ici, rien de tout cela. [...]
Conscients du risque encouru, Özpetek et son scénariste Gianni Romoli ont soigné le réalisme des dialogues et les coupures des scènes. Ils se permettent même une note d'humour amer avec le personnage de l'infirmière en chef interprétée par Milena Vukotic. Le scénario a aussi le mérite d'homogénéiser dans un travail choral des comédiens de formation différente. C'est ainsi que des acteurs expérimentés (Buy, Favino, Fantastichini) dialoguent avec des personnages issus de la télé (Angiolini, Argentero, Tommaso) ainsi qu'avec l'ineffable Serra Yilmaz. Cela dit, il faut admettre que le film baisse un peu après la césure de l'hôpital. Mais Özpetek rebondit dans le final en traduisant l'amitié et la solidarité retrouvées par une partie de ping-pong douloureusement joyeuse qui semble une citation inversée de la partie de tennis sur laquelle s'achevait Blow up d'Antonioni. »
Roberto Nepoti, La Repubblica, 23 02 2007
- RéalisationFerzan Özpetek
- ScénarioFerzan Özpetek, Gianni Romoli
- ImageGianfilippo Corticelli
- MontagePatrizio Marone
- MusiqueNeffa
- Producteur (s)Tilde Corsi, Gianni Romoli
- ProductionsR&C Produzioni, , AFS Film (Istanbul), UGC-YM (Paris), avec le concours d' Eurimages
- Distribution FranceUGC
- InterprètesPier Francesco Favino, Stefano Accorsi, Margherita Buy, Milena Vukotic, Serra Yilmaz, Lunetta Savino, Isabella Ferrari, Luca Argentero, Filippo Timi, Luigi Diberti, Michelangelo Tommaso, Ennio Fantastichini, Ambra Angiolini
- Année2007
- Durée1h 50
- Pays de productionItalie, France, Turquie
- CitationPour moi, ce n'est pas la sexualité des gens qui compte mais les gens eux-mêmes, leurs droits.