Story of È STATO IL FIGLIO
Busu (Alfredo Castro) tue le temps dans un bureau de poste. Il rompt sa solitude en racontant des histoires aux gens qui attendent. Le bruit d’une collision lui rappelle celle de la famille Ciraulo, une histoire sinistre de violence et de mort dans un quartier populaire de Palerme pendant les années 1970 à cause d’une éraflure sur une carrosserie.
Nicola (Toni Servillo), le père, est ferrailleur. Il travaille en compagnie de son fils Tancredi (Fabrizio Falco), un garçon timide, un bon à rien selon lui. Pas comme son neveu Masino (Piero Misuraca), un petit caïd qui sait se faire respecter. C’est lui qui était la cible des tueurs maladroits qui l’ont manqué mais ont abattu Serenella, la fille cadette et bien-aimée de Nicola Ciraulo. L’immense douleur est vite adoucie par la perspective des 220 millions de lires que l’État va leur verser selon les termes de la loi d’aide aux familles des victimes de la mafia. La famille Ciraulo a l’impression d’avoir gagné le gros lot ! Mais que faire de tout cet argent qui par ailleurs tarde à venir ? Loedana (GiseldaVolodi) voudrait une nouvelle cuisine, Tancredi un nouveau téléviseur, mais Nicola décide de s’acheter une Mercedes au volant de laquelle il parade dans le quartier. Un soir Masino convainc Tancredi de subtiliser les clés pour aller faire une virée en ville, et là l’irréparable arrive, une éraflure. Lorsque le lendemain Nicola s’en aperçoit, le drame éclate. Il serait irrémédiable sans le bon sens de Nonna Rosa (Aurora Quattrocchi).
Tout l'art de Servillo et Ciprì est de laisser subsister en ce personnage de Nicola Ciraulo une minuscule étincelle d'humanité qui empêche qu'on le prenne à la légère. Ce n'est pas un de ces monstres à la Dino Risi, que l'on montrait au peuple pour lui donner bonne conscience. C'est le représentant légitime de ce peuple que Ciprì présente à l'écran.
Plus le film avance vers son inexorable conclusion (annoncée dès le prologue), plus le ciel de Palerme se plombe. Le décor de la cité de logements sociaux où vivent les Ciraulo ressemble de plus en plus à un pénitencier où les détenus n'auraient pas commis d'autre crime que d'être pauvres. Un peu à notre insu, la colère de Cipri nous a guidés de l'amusement sceptique que provoque la farce à l'indignation que suscite la tragédie.
Thomas SOTINEL, Le Monde, 1erjanvier 2013
È STATO IL FIGLIO
MON PÈRE VA ME TUER
Busu (Alfredo Castro) tue le temps dans un bureau de poste. Il rompt sa solitude en racontant des histoires aux gens qui attendent. Le bruit d’une collision lui rappelle celle de la famille Ciraulo, une histoire sinistre de violence et de mort dans un quartier populaire de Palerme pendant les années 1970 à cause d’une éraflure sur une carrosserie.
Nicola (Toni Servillo), le père, est ferrailleur. Il travaille en compagnie de son fils Tancredi (Fabrizio Falco), un garçon timide, un bon à rien selon lui. Pas comme son neveu Masino (Piero Misuraca), un petit caïd qui sait se faire respecter. C’est lui qui était la cible des tueurs maladroits qui l’ont manqué mais ont abattu Serenella, la fille cadette et bien-aimée de Nicola Ciraulo. L’immense douleur est vite adoucie par la perspective des 220 millions de lires que l’État va leur verser selon les termes de la loi d’aide aux familles des victimes de la mafia. La famille Ciraulo a l’impression d’avoir gagné le gros lot ! Mais que faire de tout cet argent qui par ailleurs tarde à venir ? Loedana (GiseldaVolodi) voudrait une nouvelle cuisine, Tancredi un nouveau téléviseur, mais Nicola décide de s’acheter une Mercedes au volant de laquelle il parade dans le quartier. Un soir Masino convainc Tancredi de subtiliser les clés pour aller faire une virée en ville, et là l’irréparable arrive, une éraflure. Lorsque le lendemain Nicola s’en aperçoit, le drame éclate. Il serait irrémédiable sans le bon sens de Nonna Rosa (Aurora Quattrocchi).
Tout l'art de Servillo et Ciprì est de laisser subsister en ce personnage de Nicola Ciraulo une minuscule étincelle d'humanité qui empêche qu'on le prenne à la légère. Ce n'est pas un de ces monstres à la Dino Risi, que l'on montrait au peuple pour lui donner bonne conscience. C'est le représentant légitime de ce peuple que Ciprì présente à l'écran.
Plus le film avance vers son inexorable conclusion (annoncée dès le prologue), plus le ciel de Palerme se plombe. Le décor de la cité de logements sociaux où vivent les Ciraulo ressemble de plus en plus à un pénitencier où les détenus n'auraient pas commis d'autre crime que d'être pauvres. Un peu à notre insu, la colère de Cipri nous a guidés de l'amusement sceptique que provoque la farce à l'indignation que suscite la tragédie.Thomas SOTINEL, Le Monde, 1erjanvier 2013
- RéalisationDaniele Ciprì
- ScénarioDaniele Ciprì, Massimo Gaudioso, d’après le roman de Roberto Alajmo
- ImageDaniele Ciprì
- MontageFrancesca Calvelli
- MusiqueCarlo Crivelli
- Producteur (s)Alessandra Acciai, Giorgio Magliulo, Carlo Degli Esposti, Fabio Conversi
- ProductionsPassione S.r.l., Rai Cinema, Palomar S.p.A., Babe Films, avec la contribution du MiBAC et le soutien d'Apulia Film Commission
- Distribution FranceBellissima Films
- InterprètesToni Servillo, Giselda Volodi, Alfredo Castro, Aurora Quattrocchi, Fabrizio Falco, Benedetto Raneli, Giacomo Civiletti, Piero Misuraca, Manuela Lo Sicco, Alessia Zammitti, Matteo Rizzo, Pier Giorgio Bellocchio
- Année2012
- Durée1h 30
- Pays de productionItalien, France
- FormatVOST
- CitationJe connaissais un homme qui, pour une éraflure sur une voiture, a tué son père