Story of GIANNI E LE DONNE
GIANNI E LE DONNE
GIANNI ET LES FEMMES
Gianni (Gianni Di Gregorio), la soixantaine éclatante, fait preuve d’un dévouement exceptionnel : il est au service de son épouse (Elisabetta Piccolomini), femme active débordée, de sa fille adorée (Aylin Prandi), du fiancé de sa fille qui a élu domicile chez lui, et surtout de sa vieille mère, noble déchue qui s’obstine à vivre au-dessus de ses moyens. Un jour, son ami Alfonso lui ouvre les yeux : tous les hommes de sa génération, malgré leurs airs respectables, ont une maîtresse. Gianni tente alors de changer les choses…
Il y a Gabriella (Gabriella Sborgi), l’inaccessible, désirée de longue date, Valeria (Valeria Cavalli), son merveilleux premier amour, la sublime Kristina (Kristina Cepraga), aide à domicile de sa mère, et l’infinité des femmes qui peuplent le monde… Gianni, tel un vieux moteur qui se remet en marche, fait du boucan, de la fumée, mais peine à passer la seconde.
La première qualité de cette comédie est de rappeler qu'en Italie, il y a une autre manière d'aimer les femmes que celle de Silvio Berlusconi, qui était en plein "Rubygate" lorsqu'elle est sortie dans son pays d'origine. Tout en se moquant de ses concitoyens (et de lui-même), de ces mâles qui se teignent les cheveux ou filent voir une prostituée à Vespa, Gianni Di Gregorio pose un regard attendri sur la culture de son pays, sur ces vieux beaux qui refusent le passage du temps, ne se résignent pas à ne plus être regardés par les femmes, à être devenus transparents.
Le film critique un certain machisme mais rappelle aussi ce qui unit chacun de ces pathétiques messieurs à leurs mères, ces mammas possessives, fussent-elles comme ici portées à les sadiser. Gianni courtise donc Cristina, la bonne de sa mère, l'inaccessible cantatrice Gabriella, son premier amour Valeria, ainsi que la voisine, dont il pourrait être le grand-père. Ses aventures mort-nées sont déclinées "à l'italienne", entre humour et cruauté. Gianni et les femmes accomplit une performance relativement rare : que le second épisode d'un film à succès soit à la hauteur du précédent. En effet, il s'agit de la suite du Déjeuner du 15 août, qui révéla en 2008 Gianni Di Gregorio. (...)
La recette de ce deuxième opus est la même que celle du premier, qui était tourné dans le propre appartement du cinéaste : entre l'autofiction et l'autodérision, avec des comédiens amateurs pour la plupart, avec Gianni Di Gregorio lui-même dans le rôle-titre, et dans la tradition des Alberto Sordi, Ugo Tognazzi. "Gianni est devenu une sorte de masque, dit-il, c'est moi un peu transfiguré. Il a ma nature timide, soumise. Je me considère comme un homme quelconque, normal, et j'espère rendre quelque chose d'universel." Gianni, c'est lui ; pour les autres, qui se reconnaîtra ?
Jean-Luc Douin, Le Monde, 1er juin 2011
- RéalisationGianni Di Gregorio
- ScénarioGianni Di Gregorio, Valerio Attanasio
- ImageGogò Bianchi
- MontageMarco Spoletini
- MusiqueStefano Ratchev, Mattia Carratello
- Producteur (s)Angelo Barbagallo
- ProductionsBibi Film Tv, Rai Cinema, Isaria Productions
- Distribution FrancePyramide distribution
- InterprètesGianni Di Gregorio, Valeria Bendoni, Alfonso Santagata, Aylin Prandi, Elisabetta Piccolomini, Valeria Cavalli, Kristina Cepraga, Lilia Sborgi, Michelangelo Ciminale, Teresa Di Gregorio
- Année2011
- Durée1h30
- Pays de productionItalie