Story of IL CRISTO PROIBITO
IL CRISTO PROIBITO
LE CHRIST INTERDIT
Bruno, a fait la guerre sur le front russe, où il été fait prisonnier. Interné dans un camp, il a attendu plusieurs années avant de quitter l'URSS et rentrer dans son village de Toscane. Il est animé d'une idée fixe : venger son frère, partisan, qui a été fusillé par les Allemands parce que, dans le village, un traître l'a dénoncé. Mais il ne connaît pas le nom du délateur. Dans le village tout le monde semble être au courant, mais personne ne veut donner ce nom à Bruno. Pas même sa mère. La même question posée à ses amis d'enfance, à son ex fiancée reste toujours sans réponse
Bruno perd confiance dans les siens et ne garde son estime qu'à Maître Antonio, un menuisier mystique. Pour se punir d'une faute ancienne, celui-ci se déclare coupable et Bruno accomplit sa vengeance. Mais juste avant de mourir, Maître Antonio lui dit qu'il a donné sa vie pour le salut du coupable.
Lorsque la mère de Bruno le voit rentrer les mains ensanglantées, elle croit qu'il a tué le vrai coupable et, sans le vouloir, elle livre son nom, Pinin. Pinin attend Bruno, une mitraillette àla main, une mitraillette qu'il lui donne. Mais, au dernier moment, Bruno jette l'arme à terre. Il lance au ciel : "Pourquoi rien ne se fait sans répandre du sang innocent ? Pourquoi ? Pourquoi ?"
"Malaparte, romancier célèbre, n 'a réalisé qu'un seul film dans sa vie, mais avec beaucoup d'ambition esthétique et un savoir-faire surprenant. Le ton oscille entre le mélodrame et la tragédie spirituelle. Le menuisier est un personnage étrange, habité, rongé par un complexe christique. Il veut assumer les fautes de l'humanité et offre sa vie pour sauver ce qui peut l'être. Ce parallèle a choqué des chrétiens. On ne peut nier cependant qu'il s'agit d'une œuvre forte, originale, lyrique et poignante."
Gilbert Salachas, Dictionnaire des films, Larousse, 1990
"Cet ouvrage de Malaparte donne l'illusion, au cours d'une première phase, de s'identifier à une approche néo-réaliste, puis il ne tarde pas à révéler sa signification profonde qui est sans rapport avec les préoccupations des élèves de Barbara [...]
"Cette fable [...] est-elle teintée d'hérésie ? C'est une interrogation qui ne peut intéresser que les théologiens. En virant à la tragédie du rachat, elle montre que le cinéma italien s'oriente dans une direction nouvelle et qu'il va renoncer à ce qui fit sa force. Les considérations métaphysiques, à leur tour, ne tarderont pas à s'estomper."
Freddy Buache, Le cinéma italien 1945-1979, L'Age d'Homme, Lausane
- RéalisationCurzio Malaparte
- ScénarioCurzio Malaparte, d'après son roman homonyme
- ImageGabor Pogany
- MontageGiancarlo Cappelli
- MusiqueCurzio Malaparte
- ProductionsExcelsa Film
- Distribution FranceConnaissance du cinéma
- InterprètesRalf Vallone, Elena Varzi, Alain Cuny, Gino Cervi, Annamaria Ferrero, Philippe Lemaire
- Année1951
- Durée1h 40
- Pays de productionItalie