Story of IL RACCONTO DEI RACCONTI
Il était une fois trois royaumes voisins où dans de merveilleux châteaux régnaient rois et reines, princes et princesses : un roi fornicateur et libertin, un autre captivé par un étrange animal, une reine obsédée par son désir d'enfant... Sorciers et fées, monstres redoutables, ogre et vieilles lavandières, saltimbanques et courtisans sont les héros de cette libre interprétation des célèbres contes de Giambattista Basile.
Sorcières, ogres, rois et princesses, dragons et animaux enchantés ont cependant dans ces récits un aspect extrêmement réaliste et agissent dans un monde populaire, à la fois riche et miséreux, très physique et sanguin : le décor des contes est donc celui de la vie quotidienne d’hommes et femmes en chair et en os, où un beau jour font brusquement irruption l’élément extraordinaire, la magie, le monstrueux, le miracle.
Comme dans tous contes, il existe plusieurs niveaux de lecture et l’on prend un malin plaisir à suivre les péripéties des protagonistes. La porte d’entrée la plus évidente du film est liée à l’imagerie fantastique dont le spectateur se délectera volontiers s’il a gardé un peu de son âme d’enfant. De rebondissements en rebondissements, Tale of Tales ne déçoit jamais, tant sur le plan visuel que narratif. La profusion fellinienne du récit nous transporte au-delà des rêves, un cinéma baroque comme il s’en fait aujourd’hui trop peu. Seulement trois histoires ont été adaptées de l’ouvrage original de Giambattista Basile qui regorge encore de récits inexploités au cinéma mais qui ont inspiré les chefs d’œuvre des frères Grimm, Hans Christian Andersen et Charles Perrault. Les ingrédients sont là : les jeux de pouvoir et la puissance évocatrice de la fresque antique, un monde improbable que convoque régulièrement le cinéma mais aussi la télévision qui, avec Game of Thrones, a atteint le panthéon de la création. Car la forme narrative du film est sa plus grande force, en usant du montage parallèle pour insuffler un contre-rythme propre à celui des séries. Le Conte des Contes creuse ainsi son sillon, à la fois hyper-réaliste et artificiel, horrifique et flamboyant, renouant avec le spectacle pur du cinéma de Méliès.
Guillaume Louradour, aVoir-aLire, 1er juillet 2015
Matteo Garrone (1968) réalise son premier long-métrage, Terra di mezzo, en 1996, trois histoires d’immigration, thème repris dans Ospiti en 1998. L’imbalsamatore (2002), son quatrième film, le fait connaître du grand public. Le succès international arrive en 2008 avec Gomorra, Grand prix spécial du Jury à Cannes, et Reality lui aussi primé à Cannes en 2012.
IL RACCONTO DEI RACCONTI
TALE OF TALES
Il était une fois trois royaumes voisins où dans de merveilleux châteaux régnaient rois et reines, princes et princesses : un roi fornicateur et libertin, un autre captivé par un étrange animal, une reine obsédée par son désir d'enfant... Sorciers et fées, monstres redoutables, ogre et vieilles lavandières, saltimbanques et courtisans sont les héros de cette libre interprétation des célèbres contes de Giambattista Basile.
Sorcières, ogres, rois et princesses, dragons et animaux enchantés ont cependant dans ces récits un aspect extrêmement réaliste et agissent dans un monde populaire, à la fois riche et miséreux, très physique et sanguin : le décor des contes est donc celui de la vie quotidienne d’hommes et femmes en chair et en os, où un beau jour font brusquement irruption l’élément extraordinaire, la magie, le monstrueux, le miracle.
Comme dans tous contes, il existe plusieurs niveaux de lecture et l’on prend un malin plaisir à suivre les péripéties des protagonistes. La porte d’entrée la plus évidente du film est liée à l’imagerie fantastique dont le spectateur se délectera volontiers s’il a gardé un peu de son âme d’enfant. De rebondissements en rebondissements, Tale of Tales ne déçoit jamais, tant sur le plan visuel que narratif. La profusion fellinienne du récit nous transporte au-delà des rêves, un cinéma baroque comme il s’en fait aujourd’hui trop peu. Seulement trois histoires ont été adaptées de l’ouvrage original de Giambattista Basile qui regorge encore de récits inexploités au cinéma mais qui ont inspiré les chefs d’œuvre des frères Grimm, Hans Christian Andersen et Charles Perrault. Les ingrédients sont là : les jeux de pouvoir et la puissance évocatrice de la fresque antique, un monde improbable que convoque régulièrement le cinéma mais aussi la télévision qui, avec Game of Thrones, a atteint le panthéon de la création. Car la forme narrative du film est sa plus grande force, en usant du montage parallèle pour insuffler un contre-rythme propre à celui des séries. Le Conte des Contes creuse ainsi son sillon, à la fois hyper-réaliste et artificiel, horrifique et flamboyant, renouant avec le spectacle pur du cinéma de Méliès.
Guillaume Louradour, aVoir-aLire, 1er juillet 2015
Matteo Garrone (1968) réalise son premier long-métrage, Terra di mezzo, en 1996, trois histoires d’immigration, thème repris dans Ospiti en 1998. L’imbalsamatore (2002), son quatrième film, le fait connaître du grand public. Le succès international arrive en 2008 avec Gomorra, Grand prix spécial du Jury à Cannes, et Reality lui aussi primé à Cannes en 2012.
- RéalisationMatteo Garrone
- ScénarioEdoardo Albinati, Ugo Chiti, Matteo Garrone, Massimo Gaudioso, d’après l’œuvre de Giambattista Basile
- ImagePeter Suschitzky
- MontageMarco Spoletini
- MusiqueCarlo Crivelli
- Producteur (s)Matteo Garrone, Jeremy Thomas, Jean et Anne-Laure Labadie
- ProductionsArchimede et Le Pacte, Rai Cinema, Recorded Pictures Company avec la contribution du MiBACT, avec le soutien d’Apulia Film Commission
- Distribution FranceLe Pacte
- InterprètesSalma Hayek, Vincent Cassel, Alba Rohrwacher, Toby Jones, John C. Reilly, Massimo Ceccherini
- Année2015
- Durée2h 05
- Pays de productionItalie, France
- FormatVO anglaise ST
- CitationToute vie nouvelle exige une vie perdue. L’équilibre du monde doit être maintenu.