Story of LA CLASSE OPERAIA VA IN PARADISO
Lulù Massa (Gian Maria Volonté) travaille aux pièces aux usines BAN à Milan. Obsédé du rendement, champion des cadences infernales, il améliore ainsi ses primes mais provoque l’inimitié de ses camarades de travail. Il est insensible tant aux syndicalistes qui demandent une juste rémunération du travail qu’aux gauchistes assemblés devant les grilles et qui essaient de faire prendre conscience aux ouvriers de leur condition d’aliénation. Pris dans l’engrenage production-gain-consommation, il a négligé trop de choses essentielles : sa santé, sa femme qui l’a quitté, et Lidia (Mariangela Melato), sa nouvelle compagne. Un jour, c’est l’accident : il se coupe un doigt dans une machine. Son rapport au travail et à l’usine en est bouleversé. Il s’unit d'abord aux collègues qui se sont mis en grève par solidarité, puis, les trouvant trop timorés, il rejoint un groupe d’ouvriers plus radicaux…
Avec La classe ouvrière va au paradis, Petri évoque la condition ouvrière à l’heure du boom économique. Oublié ou refoulé par le mouvement néoréaliste au profit des paysans, des pêcheurs, des retraités ou des chômeurs, le personnage de l'ouvrier n'a que rarement occupé le devant de la scène dans le cinéma italien. Le décor même de l'usine ne figure que très rarement dans les films (par exemple, la cimenterie dans Europe 51 de Rossellini). C'est donc le premier mérite du cinéaste que de cerner une condition pourtant partagée par des centaines de milliers d'individus et d’en souligner l’aliénation.
Jean A. Gili, critique cinématographique et historien du cinéma Rétrospective Elio Petri - Villerupt, octobre 2015« Il était important de faire un film qui montre comment un ouvrier en arrive à la grève. Le point de départ du film a été l'idée du travail à la chaîne qui rend les hommes esclaves d'un même travail, pendant des années, sans même qu'ils sachent à quoi ça sert. Le "miracle italien" n'a eu lieu que parce qu'on a fait faire en huit heures des travaux qui devraient être faits en quinze. Les ouvriers sont des esclaves : on dirait des singes qui répètent le même geste d'une manière obsessionnelle. Ce problème est aussi vieux que le marxisme. C'est pour cela que le film est très simple. Le travail à la chaîne a aussi été employé comme exemple de la vie bourgeoise : les ouvriers sont les premières victimes, mais je crois que quiconque travaille en système capitaliste, basé sur la productivité, souffre des mêmes déchirements, des mêmes aliénations ; même les intellectuels et les petits bourgeois, heureux de leurs privilèges étriqués, ne se rendent pas compte de leur situation. »
Elio PetriLA CLASSE OPERAIA VA IN PARADISO
LA CLASSE OUVRIÈRE VA AU PARADIS
Lulù Massa (Gian Maria Volonté) travaille aux pièces aux usines BAN à Milan. Obsédé du rendement, champion des cadences infernales, il améliore ainsi ses primes mais provoque l’inimitié de ses camarades de travail. Il est insensible tant aux syndicalistes qui demandent une juste rémunération du travail qu’aux gauchistes assemblés devant les grilles et qui essaient de faire prendre conscience aux ouvriers de leur condition d’aliénation. Pris dans l’engrenage production-gain-consommation, il a négligé trop de choses essentielles : sa santé, sa femme qui l’a quitté, et Lidia (Mariangela Melato), sa nouvelle compagne. Un jour, c’est l’accident : il se coupe un doigt dans une machine. Son rapport au travail et à l’usine en est bouleversé. Il s’unit d'abord aux collègues qui se sont mis en grève par solidarité, puis, les trouvant trop timorés, il rejoint un groupe d’ouvriers plus radicaux…
Avec La classe ouvrière va au paradis, Petri évoque la condition ouvrière à l’heure du boom économique. Oublié ou refoulé par le mouvement néoréaliste au profit des paysans, des pêcheurs, des retraités ou des chômeurs, le personnage de l'ouvrier n'a que rarement occupé le devant de la scène dans le cinéma italien. Le décor même de l'usine ne figure que très rarement dans les films (par exemple, la cimenterie dans Europe 51 de Rossellini). C'est donc le premier mérite du cinéaste que de cerner une condition pourtant partagée par des centaines de milliers d'individus et d’en souligner l’aliénation.
Jean A. Gili, critique cinématographique et historien du cinéma
Rétrospective Elio Petri - Villerupt, octobre 2015
« Il était important de faire un film qui montre comment un ouvrier en arrive à la grève. Le point de départ du film a été l'idée du travail à la chaîne qui rend les hommes esclaves d'un même travail, pendant des années, sans même qu'ils sachent à quoi ça sert. Le "miracle italien" n'a eu lieu que parce qu'on a fait faire en huit heures des travaux qui devraient être faits en quinze. Les ouvriers sont des esclaves : on dirait des singes qui répètent le même geste d'une manière obsessionnelle. Ce problème est aussi vieux que le marxisme. C'est pour cela que le film est très simple. Le travail à la chaîne a aussi été employé comme exemple de la vie bourgeoise : les ouvriers sont les premières victimes, mais je crois que quiconque travaille en système capitaliste, basé sur la productivité, souffre des mêmes déchirements, des mêmes aliénations ; même les intellectuels et les petits bourgeois, heureux de leurs privilèges étriqués, ne se rendent pas compte de leur situation. »
Elio Petri
- RéalisationElio Petri
- ScénarioElio Petri, Ugo Pirro
- ImageLuigi Kuveiller
- MontageRuggero Mastroianni
- MusiqueEnnio Morricone
- Producteur (s)Ugo Tucci
- ProductionsEuro International Film
- Distribution FranceTamasa Distribution
- InterprètesGian Maria Volonté, Mariangela Melato, Luigi Diberti, Salvo Randone, Gino Pernice, Donato Castellaneta, , Mietta Albertini, Renata Zamengo, Giuseppe Fortis, Flavio Bucci, Ezio Marano, Corrado Solari, Luigi Uzzo, Adriano Amidei Migliano
- Année1971
- Durée2h 05
- Pays de productionItalie
- FormatVOST
- CitationJe suis une machine, une courroie de transmission. Je suis une pompe. Et maintenant la pompe est cassée.