PASSAPORTO ROSSO

PASSAPORTO ROSSO

0h 1min
2023
Story of PASSAPORTO ROSSO
PASSAPORTO ROSSO Passaporto rosso commence en 1890. Sur un bateau rempli d'émigrés italiens, une jeune fille (Isa Miranda) et son père rencontrent un médecin qui fuit la terre natale, découragé par les vaines luttes parlementaires qui épuisent son pays. Poseur de rails dans une contrée perdue d'Amérique du Sud, le père participera à la construction d'une importante ligne ferroviaire avant de mourir, comme beaucoup de se frères, victime d'une épidémie. Sa fille, d'abord institutrice auprès des enfants d'émigrés, connaîtra une brève et humiliante expérience de chanteuse de cabaret. Après quoi, elle reprendra le chemin de la mission locale où elle retrouve le docteur. Au milieu de nombreux et complexes conflits sociaux mettant aux prises paysans expropriés par la compagnie ferroviaire, ouvriers exploités, gros propriétaires, affairistes de tout poil, sans oublier l'armée appelée par le gouverneur pour rétablir l'ordre, l'héroïne et le docteur apprendront à se connaître et à s'aimer. Leur mariage sera célébré à l'église, peu avant l'inauguration officielle de la nouvelle ligne de chemin de fer. Les années passent. Le couple a un fils, ingénieur brillant qui se déclare américain à100 %, ce qui provoque, quand ces questions sont remuées en famille, la colère du père, resté profondément italien de cœur. La Première Guerre Mondiale arrive. Le père veut se porter volontaire. Désolée, sa femme soupire : «Au moment où nous connaissions enfin un peu de paix, il faut que tu partes.»Finalement, c'est le fils, gagné sur le tard par la fièvre patriotique, qui partira et ira mourir dans les tranchées après s'être conduit en héros.   A travers son foisonnement d'épisodes, le film est animé d'un double mouvement qui lui donne sa richesse spécifique. En tant que film d'aventures, Passaporto rosso présente une conquête de l'Ouest bien insolite d'Amérique du Sud figurant dans le film renvoie allégoriquement à l'Amérique entière ainsi qu'à toute terre promise, puisque décrite dans une atmosphère d'échec, de non-participation, de malaise et de désespoir. Dans cette épopée à rebours, les hommes qui façonnent la terre nouvelle et y apportent le progrès ne participent pas, sentimentalement ni moralement, à sa réussite. Ils gardent en effet au plus profond d'eux-mêmes une mentalité d'exilés, un sentiment amer de frustration... Montré du point de vue de la femme, le voyage aux Amériques, aussi aventureux soit-il, est vécu surtout comme un mélodrame, c'est-à-dire une suite ininterrompue d'heurs et de malheurs sur laquelle la volonté n'a guère de prise. L'histoire, ses conflits et ses guerres correspondent pour la jeune émigrante, femme mariée puis mère de famille, à une fatalité qui façonne son destin, sans guère lui laisser d'initiative. La famille unie dont elle rêvait, solide comme un roc, se détruira à peine édifiée, dans un enchaînement irréversible de malheurs de plus en plus graves : brouille, séparation et mort. Car sa génération, selon le message du film, est une génération sacrifiée, coincée entre celle des pionniers (représentés par son père) qui auront envers et contre tout, et souvent contre eux-mêmes, bâti quelque chose et celle qui survivra à son fils et connaîtra, dans un futur non représenté sur l'écran et non vécu par l'héroïne, la paix et le bonheur au sein d'une patrie réunifiée. Une fois de plus, l'histoire joue à plein son rôle de métaphore et invite à se sacrifier pour des lendemains qui chantent... Sobre, mouvementé, chaotique à cause de ses multiples ruptures de ton, tantôt épique et tantôt désenchanté, secrètement miné de l'intérieur, Passaporto rosso est en tout cas un film qui mérite d'être redécouvert comme l'un des plus étranges et des plus significatifs de la période. Jacques Lourcelles - «Le cinéma italien 1905-1945» sous la direction d'Aldo Bernardini et Jean A. Gili - Editions Centre Georges Pompidou Guido Brignone (1886, Milan - 1959, Rome) débuta comme réalisateur à l'époque du muet. Avec l'arrivée du parlant il réalisa de nombreux films, notamment des peplum, qui connurent un grand succès public. En 1934 il fut le premier réalisateur italien à être couronné à la Mostra de Venise, lors de la deuxième édition, dans la catégorie « meilleur film italien » avec Teresa Confalonieri. Après la guerre il poursuivit son intense activité de réalisateur avec des films de genre - films mythologiques, films en costumes, comédies légères - et réalisa son dernier film en 1959, Sous le signe de Rome.
    • PASSAPORTO ROSSO

      Passaporto rosso commence en 1890. Sur un bateau rempli d'émigrés italiens, une jeune fille (Isa Miranda) et son père rencontrent un médecin qui fuit la terre natale, découragé par les vaines luttes parlementaires qui épuisent son pays. Poseur de rails dans une contrée perdue d'Amérique du Sud, le père participera à la construction d'une importante ligne ferroviaire avant de mourir, comme beaucoup de se frères, victime d'une épidémie. Sa fille, d'abord institutrice auprès des enfants d'émigrés, connaîtra une brève et humiliante expérience de chanteuse de cabaret. Après quoi, elle reprendra le chemin de la mission locale où elle retrouve le docteur. Au milieu de nombreux et complexes conflits sociaux mettant aux prises paysans expropriés par la compagnie ferroviaire, ouvriers exploités, gros propriétaires, affairistes de tout poil, sans oublier l'armée appelée par le gouverneur pour rétablir l'ordre, l'héroïne et le docteur apprendront à se connaître et à s'aimer. Leur mariage sera célébré à l'église, peu avant l'inauguration officielle de la nouvelle ligne de chemin de fer. Les années passent. Le couple a un fils, ingénieur brillant qui se déclare américain à100 %, ce qui provoque, quand ces questions sont remuées en famille, la colère du père, resté profondément italien de cœur. La Première Guerre Mondiale arrive. Le père veut se porter volontaire. Désolée, sa femme soupire : «Au moment où nous connaissions enfin un peu de paix, il faut que tu partes.»Finalement, c'est le fils, gagné sur le tard par la fièvre patriotique, qui partira et ira mourir dans les tranchées après s'être conduit en héros.

       

      A travers son foisonnement d'épisodes, le film est animé d'un double mouvement qui lui donne sa richesse spécifique. En tant que film d'aventures, Passaporto rosso présente une conquête de l'Ouest bien insolite d'Amérique du Sud figurant dans le film renvoie allégoriquement à l'Amérique entière ainsi qu'à toute terre promise, puisque décrite dans une atmosphère d'échec, de non-participation, de malaise et de désespoir. Dans cette épopée à rebours, les hommes qui façonnent la terre nouvelle et y apportent le progrès ne participent pas, sentimentalement ni moralement, à sa réussite. Ils gardent en effet au plus profond d'eux-mêmes une mentalité d'exilés, un sentiment amer de frustration... Montré du point de vue de la femme, le voyage aux Amériques, aussi aventureux soit-il, est vécu surtout comme un mélodrame, c'est-à-dire une suite ininterrompue d'heurs et de malheurs sur laquelle la volonté n'a guère de prise. L'histoire, ses conflits et ses guerres correspondent pour la jeune émigrante, femme mariée puis mère de famille, à une fatalité qui façonne son destin, sans guère lui laisser d'initiative. La famille unie dont elle rêvait, solide comme un roc, se détruira à peine édifiée, dans un enchaînement irréversible de malheurs de plus en plus graves : brouille, séparation et mort. Car sa génération, selon le message du film, est une génération sacrifiée, coincée entre celle des pionniers (représentés par son père) qui auront envers et contre tout, et souvent contre eux-mêmes, bâti quelque chose et celle qui survivra à son fils et connaîtra, dans un futur non représenté sur l'écran et non vécu par l'héroïne, la paix et le bonheur au sein d'une patrie réunifiée. Une fois de plus, l'histoire joue à plein son rôle de métaphore et invite à se sacrifier pour des lendemains qui chantent... Sobre, mouvementé, chaotique à cause de ses multiples ruptures de ton, tantôt épique et tantôt désenchanté, secrètement miné de l'intérieur, Passaporto rosso est en tout cas un film qui mérite d'être redécouvert comme l'un des plus étranges et des plus significatifs de la période.

      Jacques Lourcelles - «Le cinéma italien 1905-1945» sous la direction d'Aldo Bernardini et Jean A. Gili - Editions Centre Georges Pompidou

      Guido Brignone (1886, Milan - 1959, Rome) débuta comme réalisateur à l'époque du muet. Avec l'arrivée du parlant il réalisa de nombreux films, notamment des peplum, qui connurent un grand succès public. En 1934 il fut le premier réalisateur italien à être couronné à la Mostra de Venise, lors de la deuxième édition, dans la catégorie « meilleur film italien » avec Teresa Confalonieri. Après la guerre il poursuivit son intense activité de réalisateur avec des films de genre - films mythologiques, films en costumes, comédies légères - et réalisa son dernier film en 1959, Sous le signe de Rome.

    • Réalisation
      Guido Brignone
    • Scénario
      Alfredo Guarini, Gian Gaspare Napolitano
    • Image
      Ubaldo Arata
    • Montage
      Giuseppe Fatigati
    • Musique
      Emilio Gragnani
    • Productions
      Titanus
    • Interprètes
      Isa Miranda, Tina Lattanzi, Filippo Scelzo, Ugo Ceseri, Mario Ferrari,, Mario Pisu
    • Année
      1935
    • Durée
      1h 34
    • Pays de production
      Italie
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