Story of THE DREAMERS – I SOGNATORI
THE DREAMERS
«Oublier mai 68 est une grave erreur historique, car ce que nous sommes aujourd'hui, nos comportements, nos passions nos idées, est né à cette époque de rêves et d'espoir. »
Bernardo Bertolucci
Nous sommes en 1968. André Malraux «démissionne »Henri Langlois, le fondateur de la Cinémathèque Française Pour certains, c'est le début des événements qui vont marquer toute une
génération. C'est en effet à la Cinémathèque Française, que Matthew, un jeune américain passionné de cinéma venu du Midwest, rencontre Isabelle et de son frère jumeau Théo.
Alors qu'au dehors la révolution semble en marche, dans l'appartement les trois jeunes cinéphiles se lancent dans une exploration poussée du sexe et des sentiments. Ils semblent insensibles à l'écho du monde extérieur. Pourtant, arrivés au bout de leur itinéraire, plus mûrs, ils descendent dans la rue et se joignent aux manifestants.
«Pourquoi vous paraissait-il opportun de tourner The Dreamers aujourd'hui?
- J'avais une terrible envie de me replonger dans un monde où on allait se coucher le soir en sachant que le lendemain n'était pas le lendemain mais le futur. Il y avait un sens de la projection dans un monde où le mot futur voulait dire espoir, changement, un monde changé par nous, la génération des jeunes. De voudrais que les jeunes d'aujourd'hui se rendent comptent qu'ils ne sont pas condamnés. Si on pouvait se rebeller en 68, et que c'était juste, on peut se rebeller aujourd'hui, c'est toujours juste.
- Pourquoi avoir demandé à Jean-Pierre Léaud de rejouer son rôle de l'époque?
- Je voulais montrer que The Dreamers se passe dans le présent et dans le passé. Les trois enfants terribles du film sont d'aujourd'hui. Ils appartiennent au présent. De les ai mis dans une machine à remonter le temps, et nous sommes tous allés en 68. Jean-Pierre a lu le tract écrit par ceux qu'on appelait les enfants de la Cinémathèque, Godard, Truffaut, Rivette, Rohmer... J'ai trouvé des archives où il lisait ce tract, et j'ai voulu montrer passé et présent ensemble. Voilà pourquoi on passe des archives noir et blanc avec Jean-Pierre Léaud au film, à la fiction, tournée aujourd'hui, et qu'on le voit en 68 et maintenant. Je voulais faire une sorte de court-circuit entre passé et présent. »
Propos recueillis par Jean-François Pluijgers,
La Libre Belgique,, 4 septembre 2003
- RéalisationBernardo Bertolucci
- ScénarioGilbert Adair, Bernardo Bertolucci
- ImageFabio Cianchetti
- MontageJacopo Quadri
- MusiqueRenzo Rossellini, Mario Vitale
- Producteur (s)Jeremy Thomas John Bernard
- ProductionsMédusa Film, Recorded Picture Company, Peninsula Films
- Distribution FranceFilms Sans Frontières
- InterprètesLouis Garrel, Eva Green, Michael Pitt, Robin Renucci, Anna Chancellor, Florian Cadiou, Jean-Pierre Léaud, Anna Karina, Jean-Pierre Kalfon
- Année2003
- Durée2h 10
- Pays de productionItalie, France, Grande Bretagne