Story of TODO MODO
TODO MODO
Tous les ans, les principaux membre du parti catholique au pouvoir se retrouvent pour une retraite spirituelle au "Centro Zafer", un lieu qui tient à la fois du couvent et de l'hôtel de luxe. Cette fois encore il sont une centaine à avoir répondu à l'invitation de Don Gaetano, le directeur du centre. Parmi eux il a le Président, un homme de pouvoir qui préfère se tenir dans l'ombre. Le thème de la retraite est d'ailleurs le pouvoir et son exercice. Des conflits éclatent, avec leur cortège de menaces, de rixes, de chantages plus ou moins voilés. Le Président tente des médiations, sans grand succès et une ambiance de suspicion et de crainte s'installe. Un premier mort, abattu pendant qu'il priait en déambulant en compagnie de tout un groupe d'amis, puis un second, un troisième, un quatrième. Un magistrat est nommé pour mener l'enquête, mais il n'arrive pas à comprendre ce qui est en train de se passer. Un dirigeant, depuis Rome, ordonne à tous de demeurer sur place et le Président continue à parler de médiations, d'accords, de convergences parallèles...
C'est lui qui le premier comprend la règle de ce jeu mystérieux : on assassine des dirigeants d'entreprises ou d'organisations selon un anagramme fourni par une phrase de Saint Ignace : Todo modo para buscar la voluntad divina... La phrase est longue, il faut s'attendre à d'autres morts. Le suivant, étonnamment, c'est Don Gaetano lui-même qui s'est suicidé. Il détenait des dossiers compromettants sur tous ces hommes de pouvoir. Le Président décide de remettre à chacun celui qui le concerne et renvoie tout le monde. Mais lorsqu'à son tour il quitte les lieux, le dernier, il découvre dans la pinède les cadavres de ses amis politiques. Il les identifie un par un, puis il se rend compte que c'est son tour..."Todo modo est en fait le point de convergence des grandes lignes thématiques de l'œuvre entière d'Elio Petri, un de ces films rares, exceptionnels, où se concentrent les ambitions d'un auteur. Et, comme un volcan dont l'éruption a été longtemps retardée, longtemps mûrie, le film explose littéralement en déversant sa lave brûlante sur un pouvoir corrompu, moribond et sur les piliers de son ordre. [...]
Petri n'en reste plus à démonter les rouages d'un type de société mais dénonce publiquement les années d'exaction de la politique gouvernementale italienne et désigne sans équivoque les responsables : la démocratie chrétienne et l'Eglise. Jamais le cinéma italien - dont on connaît pourtant la maturité, la virulence et l'engagement - n'était allé aussi loin dans des accusations précises."André CORNAND, La revue du cinéma, n° 315, 03 77
- RéalisationElio Petri
- ScénarioElio Petri, Berto Pelosso, d'après le roman de Leonardo Sciascia
- ImageLuigi Kuveiller
- MontageRuggero Mastroianni
- MusiqueEnnio Morricone
- Producteur (s)Daniele Senatore
- ProductionsCinevera
- Distribution FranceWarner Bros. France
- InterprètesGian Maria Volonté, Marcello Mastroianni, Mariangela Melato, Michel Piccoli, Ciccio Ingrassia, Franco Citti, Renato Salvatori, Cesare Gelli, Tino Scotti
- Année1976
- Durée2h 10
- Pays de productionItalie
- Citation"Todo modo para buscar la voluntad divina."