Story of CADAVERI ECCELLENTI
L'inspecteur Rogas est appelé à enquêter sur une série de trois meurtres dont les victimes sont des magistrats, dans une province non précisée, seule une carte de la Sicile apparaît à un détour d'une image mais ni le nom de l'île ni celui de l'Italie ne sont prononcés.
D'emblée les instances judiciaires envoient des signaux pour orienter l'enquête du côté de la mafia, alors que le chef de la police prétend que "seul un fou furieux peut tuer des juges". Rogas, quant à lui, est persuadé qu'il s'agit de la vengeance d'un innocent injustement condamné.
L'assassinat d'un quatrième magistrat puis d'un cinquième accroît dans les milieux judiciaires et politiques une psychose du complot accentuée par l'intensification des mouvements contestataires.
L'initiative de l'enquête est alors retirée à Rogas qui doit désormais se mettre à la disposition de la section politique de la police. Il manifeste d'abord son scepticisme, puis décide de poursuivre l'enquête pour son propre compte. L'évidence du complot s'impose de plus en plus à lui aussi, non pas cependant du complot "contre l'ordre (établi)" de la part de groupuscules politiques révolutionnaires ou anarchistes, mais de celui, beaucoup plus grave à ses yeux, des détenteurs du pouvoir en place qui, utilisant la psychose dans laquelle vit le pays, ne reculeraient pas devant le coup d'état ou le putsch pour maintenir ou rétablir "leur" ordre.
Privé d'identité nationale explicitement déclarée, Rogas apparaît comme un inspecteur relativement abstrait, rejoignant à certains égard dans sa manière d'être et dans son comportement l'archétype du policier "vertueux" de la tradition anglo-saxonne : il ne vit que pour la découverte de la vérité et se montre longtemps insensible aux pressions multiples et insistantes qu'exercent sur lui les différents pouvoirs. Il mène son enquête à sa manière, selon ses méthodes qui, à défaut d'être modernes et techniquement sophistiquées, se fondent sur un patience méticuleuse, une grande capacité d'observation et de mise en relation de faits apparemment dissociés qui, au bout du compte, se révèlent très efficaces. Et de ce point de vue aussi il reste proche des détectives du récit policier canonique qui misent avant tout sur l'analyse, l'induction et la déduction.
Ce qui le distingue de l'archétype du policier enquêteur, c'est le "contexte" dans lequel il évolue et, de ce point de vue, le titre du roman de Sciascia est plus explicite que celui du film. Sa mission s'avère d'autant plus compliquée qu'il ne se mesure pas à un meurtrier, mais à un complot qu 'il parvient à éventer en partie, mais dont certains tenants et aboutissants le dépassent.
Bruno Toppan, 22… Les carabiniers !
CADAVERI ECCELLENTI
CADAVRES EXQUIS
L'inspecteur Rogas est appelé à enquêter sur une série de trois meurtres dont les victimes sont des magistrats, dans une province non précisée, seule une carte de la Sicile apparaît à un détour d'une image mais ni le nom de l'île ni celui de l'Italie ne sont prononcés.
D'emblée les instances judiciaires envoient des signaux pour orienter l'enquête du côté de la mafia, alors que le chef de la police prétend que "seul un fou furieux peut tuer des juges". Rogas, quant à lui, est persuadé qu'il s'agit de la vengeance d'un innocent injustement condamné.
L'assassinat d'un quatrième magistrat puis d'un cinquième accroît dans les milieux judiciaires et politiques une psychose du complot accentuée par l'intensification des mouvements contestataires.
L'initiative de l'enquête est alors retirée à Rogas qui doit désormais se mettre à la disposition de la section politique de la police. Il manifeste d'abord son scepticisme, puis décide de poursuivre l'enquête pour son propre compte. L'évidence du complot s'impose de plus en plus à lui aussi, non pas cependant du complot "contre l'ordre (établi)" de la part de groupuscules politiques révolutionnaires ou anarchistes, mais de celui, beaucoup plus grave à ses yeux, des détenteurs du pouvoir en place qui, utilisant la psychose dans laquelle vit le pays, ne reculeraient pas devant le coup d'état ou le putsch pour maintenir ou rétablir "leur" ordre.
Privé d'identité nationale explicitement déclarée, Rogas apparaît comme un inspecteur relativement abstrait, rejoignant à certains égard dans sa manière d'être et dans son comportement l'archétype du policier "vertueux" de la tradition anglo-saxonne : il ne vit que pour la découverte de la vérité et se montre longtemps insensible aux pressions multiples et insistantes qu'exercent sur lui les différents pouvoirs. Il mène son enquête à sa manière, selon ses méthodes qui, à défaut d'être modernes et techniquement sophistiquées, se fondent sur un patience méticuleuse, une grande capacité d'observation et de mise en relation de faits apparemment dissociés qui, au bout du compte, se révèlent très efficaces. Et de ce point de vue aussi il reste proche des détectives du récit policier canonique qui misent avant tout sur l'analyse, l'induction et la déduction.
Ce qui le distingue de l'archétype du policier enquêteur, c'est le "contexte" dans lequel il évolue et, de ce point de vue, le titre du roman de Sciascia est plus explicite que celui du film. Sa mission s'avère d'autant plus compliquée qu'il ne se mesure pas à un meurtrier, mais à un complot qu 'il parvient à éventer en partie, mais dont certains tenants et aboutissants le dépassent.
Bruno Toppan, 22… Les carabiniers !
- RéalisationFrancesco Rosi
- ScénarioFrancesco Rosi, Tonino Guerra, lino Jannuzzi, tiré du roman Il contesto de Leonardo Sciasca
- ImagePasqualino De Santis
- MontageRuggero Mastroianni
- MusiquePiero Piccioni, tango "Jeanne y Paul" par Astor Piazzolla
- Producteur (s)Alberto Grimaldi
- ProductionsLa Pea (Rome), Les Artistes Associés (Paris)
- InterprètesLino Ventura, Marcel Bozzuffi, Alain Cuny, Charles Vanel, Tino Carraro, Max Von Sydow, Fernando Rey, Tina Aumont, Renato Salvatori, Paolo Bonacelli, Luigi Pistilli, Enrico Ragusa, Florestano Vancini, Mario Meniconi, Paolo Graziosi
- Année1976
- Durée2h 00
- Pays de productionItalie, France