Story of CESARE DEVE MORIRE
Théâtre de la prison de Rebibbia à Rome. La représentation de Jules César de Shakespeare s’achève sous les applaudissements. Les lumières s’éteignent sur les acteurs redevenus des détenus. Sous bonne escorte, ils regagnent leurs cellules.
Mais qui sont ces acteurs d’un jour ? Pour quelle faute ont-ils été condamnés et comment ont-ils vécu cette expérience de création artistique en commun ?
La caméra des frères Taviani suit les six mois de travail du metteur en scène Fabio Cavalli : l’élaboration de la pièce, depuis les essais et la découverte du texte, jusqu’à la représentation ?nale.
En 76 minutes, 2 formidables cinéastes ont offert au public berlinois en mariant plusieurs poignants récits sa première grande émotion depuis le début de la compétition. Cesare deve morire sublime sans conteste le genre cinématographique qui consiste à montrer une mise en scène théâtrale d'une pièce de Shakespeare. […] Si ces mafieux et camorristes font corps avec la tragédie entièrement masculine du Barde, c'est que les tenants et aboutissants des actes de Brutus et des autres "hommes d'honneur" qui conspirent et tuent leur ami César en arguant qu'ils en avaient le "devoir" ne leur sont pas étrangers, de sorte qu'ils intègrent pleinement (chacun dans son dialecte) la tragédie shakespearienne, l'insoutenable tragédie qui transpire, qui fait pleurer, qui emplit la poitrine de son immensité. L'histoire de cette mise en scène, c'est aussi l'histoire de chacun d'eux, ce qui permet à l'art du dramaturge élisabéthain de donner toute sa mesure.
Cesare...est à la fois le récit d'une expérience carcérale fascinante, cathartique, rédemptrice (certains des criminels montrés ont changé de vie depuis leur rencontre avec le théâtre, comme l'ancien délinquant devenu acteur Salvatore Striano, vu dans Gomorra), l'histoire d'Italiens découvrant soudain une figure centrale dans leur culture, le portrait de la grande douleur de celui qui a tué et se retrouve enfermé à jamais face à ses crimes et le bel hommage qui soit à Shakespeare. C'est aussi, surtout, un hymne retentissant à la puissance de l'art, soudain révélée à ces hommes auparavant enfermés dans l'ignorance de toute cette beauté. Et quand la représentation s'achève, quand après six mois lumineux, le rideau retombe, un des détenus a ces mots bouleversants : « Maintenant que je connais l'art, cette cellule est devenue une prison ».
Bénédicte Prot, cineuropa.org, 11 février2012
CESARE DEVE MORIRE
CÉSAR DOIT MOURIR
Théâtre de la prison de Rebibbia à Rome. La représentation de Jules César de Shakespeare s’achève sous les applaudissements. Les lumières s’éteignent sur les acteurs redevenus des détenus. Sous bonne escorte, ils regagnent leurs cellules.
Mais qui sont ces acteurs d’un jour ? Pour quelle faute ont-ils été condamnés et comment ont-ils vécu cette expérience de création artistique en commun ?
La caméra des frères Taviani suit les six mois de travail du metteur en scène Fabio Cavalli : l’élaboration de la pièce, depuis les essais et la découverte du texte, jusqu’à la représentation ?nale.
En 76 minutes, 2 formidables cinéastes ont offert au public berlinois en mariant plusieurs poignants récits sa première grande émotion depuis le début de la compétition. Cesare deve morire sublime sans conteste le genre cinématographique qui consiste à montrer une mise en scène théâtrale d'une pièce de Shakespeare. […] Si ces mafieux et camorristes font corps avec la tragédie entièrement masculine du Barde, c'est que les tenants et aboutissants des actes de Brutus et des autres "hommes d'honneur" qui conspirent et tuent leur ami César en arguant qu'ils en avaient le "devoir" ne leur sont pas étrangers, de sorte qu'ils intègrent pleinement (chacun dans son dialecte) la tragédie shakespearienne, l'insoutenable tragédie qui transpire, qui fait pleurer, qui emplit la poitrine de son immensité. L'histoire de cette mise en scène, c'est aussi l'histoire de chacun d'eux, ce qui permet à l'art du dramaturge élisabéthain de donner toute sa mesure.
Cesare...est à la fois le récit d'une expérience carcérale fascinante, cathartique, rédemptrice (certains des criminels montrés ont changé de vie depuis leur rencontre avec le théâtre, comme l'ancien délinquant devenu acteur Salvatore Striano, vu dans Gomorra), l'histoire d'Italiens découvrant soudain une figure centrale dans leur culture, le portrait de la grande douleur de celui qui a tué et se retrouve enfermé à jamais face à ses crimes et le bel hommage qui soit à Shakespeare. C'est aussi, surtout, un hymne retentissant à la puissance de l'art, soudain révélée à ces hommes auparavant enfermés dans l'ignorance de toute cette beauté. Et quand la représentation s'achève, quand après six mois lumineux, le rideau retombe, un des détenus a ces mots bouleversants : « Maintenant que je connais l'art, cette cellule est devenue une prison ».
Bénédicte Prot, cineuropa.org, 11 février2012
- RéalisationPaolo Taviani, Vittorio Taviani
- ScénarioPaolo et Vittorio Taviani, avec la collaboration de Fabio Cavalli, librement adapté de Jules César de William Shakespeare
- ImageSimone Zampagni
- MontageRoberto Perpignani
- MusiqueGiuliano Taviani, Carmelo Travia
- Producteur (s)Grazia Volpi
- ProductionsKaos Cinematografica, avec la contribution du MiBAC, Rai Cinema
- Distribution FranceBellissima Films
- InterprètesFabio Cavalli,Salvatore Striano, Cosimo Rega, Giovanni Arcuri, Antonio Frasca, Juan Dario Bonetti, Vincenzo Gallo, Rosario Majorana, Francesco De Masi
- Année2012
- Durée1h 16
- Pays de productionItalie
- FormatVOST
- CitationMaintenant que je connais l'art, cette cellule est devenue une prison