Story of CON GLI OCCHI CHIUSI
Sienne, au début du siècle, respire à la fois la puissance du Moyen Âge et la misère de la province. Pietro a treize ans. Son père, le brutal Domenico s'est enrichi avec un petit restaurant, situé en plein centre ville, "Il pesce azzuro" et possède un superbe domaine à Poggio a' Meli, dans la région âpre et romantique du Chianti, qui fait sa fierté. C'est au domaine que Pietro retrouve Ghisola, douze ans, petite fille des vieux gardiens. Leur amitié d'enfance se transforme, à l'approche de l'adolescence, en un amour confus, fait d'innocence et de désir mêlés. Ghisola est orgueilleuse ; elle fait de Pietro son esclave - l'exact inverse de leurs positions sociales.
Autour de Pietro règne une perception confuse de la vie, mue par des éléments mystérieux, extérieurs aux hommes, mais aussi par les forces obscures qui les habitent. Il y a la sensualité déjà très forte de Ghisola et son besoin d'amour ; il y a la rébellion des paysans contre leur patron ; il y a la lutte de la nature, végétale ou animale, et des hommes. Mais Pietro ne voit clairement aucune de ces forces hostiles ou souterraines ; il porte un regard de myope sur la vie, sa violence et son injustice. Il n'a d'yeux que pour Ghisola. Les deux adolescents ont scellé un pacte d'amour. Mais leur première étreinte nocturne, maladroite et pure, est découverte : Ghisola est chassée de Poggio a' Meli.
Cinq ans plus tard, sur la Piazza del Campo, à Sienne, Pietro retrouve Ghisola par hasard. Il ne remarque rien, ni sa coquetterie forcée, ni l'entremetteuse qui l'accompagne. Ghisola est pourtant à présent une fille entretenue, qui vit dans un petit pavillon de la banlieue de Sienne où son protecteur, le riche Alberto, l'a installée. Et même si elle ne cache rien à Pietro, qui vient lui rendre visite, celui-ci refuse de voir, la croit encore innocente et pure. Quand Ghisola tombe enceinte d'Alberto, Pietro paraît le candide idéal pour être le père de l'enfant... Mais Ghisola ne veut plus profiter de celui qui ne l'a jamais imaginée autre que ce qu'il voulait qu'elle fut. Elle disparaît à nouveau. Pietro la retrouve dans un bordel et est prêt à lui demander de le suivre. Mais lorsqu'il voit le ventre gonflé de Ghisola, c'est la fin de la tromperie ; son cœur s'éteint ; il ne l'aime plus.
"Après Mignon é partita, Verso Sera, et II Grande Cocomero (la quotidienneté et les problèmes sociaux), voici le roman d'époque, avec les sentiments mis en pleine lumière, même s'ils sont contrastés. Comme décor, le monde paysan de la Toscane du début du siècle, avec ses coutumes d'une extrême dureté (de la castration des animaux à la naissance des veaux) montrées avec un réalisme cru. Le tableau de la vie d'une communauté opprimée par le père-patron et le récit des conflits entre les différents protagonistes.Vu le parcours artistique de Francesca Archibugi, son choix de porter à l'écran le roman vériste de Federigo Tozzi, publié en 1920, peut sembler contradictoire pour une réalisatrice qui écrit toujours le scénario de ses films. Elle n'a pas cédé à la tentation de le dénaturer mais le repropose dans son intégrité ; elle ne s'abandonne pas à des coloriages arbitraires et n'atténue pas la tonalité du langage. Elle a réalisé son premier film en costumes avec les désir de nous transmettre ce qu'elle a ressenti à la lecture du roman. "
Extraits CIAK, décembre 94, février 95
" II a été nécessaire pour moi d'entrer dans la vision de l'auteur, de la comprendre pour en donner ensuite une lecture personnelle. Il m'aurait été impossible d'adhérer à une vision des choses qui ne soit pas précisément mienne. "
Francesca Archibugi
CON GLI OCCHI CHIUSI
LES YEUX FERMÉS
Sienne, au début du siècle, respire à la fois la puissance du Moyen Âge et la misère de la province. Pietro a treize ans. Son père, le brutal Domenico s'est enrichi avec un petit restaurant, situé en plein centre ville, "Il pesce azzuro" et possède un superbe domaine à Poggio a' Meli, dans la région âpre et romantique du Chianti, qui fait sa fierté. C'est au domaine que Pietro retrouve Ghisola, douze ans, petite fille des vieux gardiens. Leur amitié d'enfance se transforme, à l'approche de l'adolescence, en un amour confus, fait d'innocence et de désir mêlés. Ghisola est orgueilleuse ; elle fait de Pietro son esclave - l'exact inverse de leurs positions sociales.
Autour de Pietro règne une perception confuse de la vie, mue par des éléments mystérieux, extérieurs aux hommes, mais aussi par les forces obscures qui les habitent. Il y a la sensualité déjà très forte de Ghisola et son besoin d'amour ; il y a la rébellion des paysans contre leur patron ; il y a la lutte de la nature, végétale ou animale, et des hommes. Mais Pietro ne voit clairement aucune de ces forces hostiles ou souterraines ; il porte un regard de myope sur la vie, sa violence et son injustice. Il n'a d'yeux que pour Ghisola. Les deux adolescents ont scellé un pacte d'amour. Mais leur première étreinte nocturne, maladroite et pure, est découverte : Ghisola est chassée de Poggio a' Meli.
Cinq ans plus tard, sur la Piazza del Campo, à Sienne, Pietro retrouve Ghisola par hasard. Il ne remarque rien, ni sa coquetterie forcée, ni l'entremetteuse qui l'accompagne. Ghisola est pourtant à présent une fille entretenue, qui vit dans un petit pavillon de la banlieue de Sienne où son protecteur, le riche Alberto, l'a installée. Et même si elle ne cache rien à Pietro, qui vient lui rendre visite, celui-ci refuse de voir, la croit encore innocente et pure. Quand Ghisola tombe enceinte d'Alberto, Pietro paraît le candide idéal pour être le père de l'enfant... Mais Ghisola ne veut plus profiter de celui qui ne l'a jamais imaginée autre que ce qu'il voulait qu'elle fut. Elle disparaît à nouveau. Pietro la retrouve dans un bordel et est prêt à lui demander de le suivre. Mais lorsqu'il voit le ventre gonflé de Ghisola, c'est la fin de la tromperie ; son cœur s'éteint ; il ne l'aime plus.
"Après Mignon é partita, Verso Sera, et II Grande Cocomero (la quotidienneté et les problèmes sociaux), voici le roman d'époque, avec les sentiments mis en pleine lumière, même s'ils sont contrastés. Comme décor, le monde paysan de la Toscane du début du siècle, avec ses coutumes d'une extrême dureté (de la castration des animaux à la naissance des veaux) montrées avec un réalisme cru. Le tableau de la vie d'une communauté opprimée par le père-patron et le récit des conflits entre les différents protagonistes.
Vu le parcours artistique de Francesca Archibugi, son choix de porter à l'écran le roman vériste de Federigo Tozzi, publié en 1920, peut sembler contradictoire pour une réalisatrice qui écrit toujours le scénario de ses films. Elle n'a pas cédé à la tentation de le dénaturer mais le repropose dans son intégrité ; elle ne s'abandonne pas à des coloriages arbitraires et n'atténue pas la tonalité du langage. Elle a réalisé son premier film en costumes avec les désir de nous transmettre ce qu'elle a ressenti à la lecture du roman. "
Extraits CIAK, décembre 94, février 95
" II a été nécessaire pour moi d'entrer dans la vision de l'auteur, de la comprendre pour en donner ensuite une lecture personnelle. Il m'aurait été impossible d'adhérer à une vision des choses qui ne soit pas précisément mienne. "
Francesca Archibugi
- RéalisationFrancesca Archibugi
- ScénarioFrancesca Archibugi d'après le roman de Federigo Tozzi
- ImageGiuseppe Lanci
- MontageRoberto Perpignani
- MusiqueBattista Lena
- Producteur (s)Guido De Laurentiis, Raffaele Donato, Fulvio Lucisano, Leo Pescarolo
- ProductionsMG Srl, IIF, Paradis Films, Cartel
- Distribution FranceBAC Films
- InterprètesBattista Lena, Debora Caprioglio, Alessia Fugardi, Fabio Modesti, Gabriele Bocciarelli, Stefania Sandrelli, Marco Messeri, Angela Molina, LauraBetti, Margherita Lozano, Sergio Castellitto
- Année1994
- Durée1h 50
- Pays de productionItalie, France, Espagne
- FormatVOST