Story of CONFESSIONE DI UN COMMISSARIO DI POLIZIA AL PROCURATORE DELLA REPUBBLICA
À Palerme, au début des années 70, le commissaire Bonavia et le procureur Traini sont engagés dans le combat contre la criminalité organisée
Traini est un jeune magistrat idéaliste qui croit aveuglément en la toute-puissance des lois de la république et qui est inflexible quant à leur application. Tout le contraire du commissaire Bonavia qui est un policier à la longue carrière qui a subi bien des défaites et des déconvenues. Il en est arrivé à la conclusion que l'on ne peut pas lutter contre la mafia avec les seules armes de la légalité. Il vise en particulier Ferdinando Lo Mummo, un boss mafieux, qu'il n'a jamais pu faire condamner à cause des appuis politiques dont il jouit. Il en arrive par conséquent à l'éliminer grâce à une machination perfide et bien au-delà des limites imposées par la légalité. Il s'en ouvre à Traini qui, inflexible, le fait arrêter. En prison, Bonavia est assassiné.
Traini, qui perd aussi son témoin principal, se rend compte de son isolement. Il admet que les lois de la république sont inadaptées pour combattre la criminalité organisée dont les ramifications atteignent même le palais de justice et les instances les plus hautes de l'État.
L'auteur voulait mettre en évidence les difficultés que rencontre objectivement la Loi pour se faire respecter. Il a donc volontairement forcé le ton de l'épilogue, amenant ainsi le spectateur à être presque d'accord avec le crime du Commissaire. Mais ce crime n'est pas une solution. C'est plutôt l'acceptation fataliste des schémas éthiques que la mafia impose : on règle ses problèmes soi-même, sans recourir aux tribunaux. De toute façon, la conclusion tragique et ambiguë devrait amener le spectateur à ne pas considérer le problème comme résolu, mais à en discuter. La morale que l'on peut tirer de cette histoire de meurtres doit dépasser le film et déboucher sur un débat.
Ernesto G. Lauro, L'Osservatore romano, 17 mai 1971
« Confessione… est un film qui m'appartient vraiment. Je commençais à exprimer plus clairement l'idéologie qui a toujours été la mienne, celle de la démocratie en opposition avec une situation antidémocratique qui est de fait celle de la Sicile. Je parle de la Sicile mais je pourrais parler de l'Italie continentale. Ce point de comparaison me donne une échelle des valeurs qui guide mes choix. Je veux défendre tout ce qui est démocratique et combattre tout ce qui est antidémocratique et du domaine de l'intolérance...
Confessione… est né après le rapport Bevivino sur la mainmise de la mafia à Palerme, lorsqu'elle a abandonné la terre et le marché agricole au profit de l'immobilier. L'avenue Lazio : 96 morts, peut-être davantage, et beaucoup sont encore dans le béton. Avec Confessioni… je prenais acte de ce changement. La mafia était entrée dans le monde des affaires, elle créait des emplois et distribuait du "bien-être". C'est pourquoi aujourd'hui encore on voit des manifestations de chômeurs avec des banderoles : "Vive la mafia qui nous donne du travail". »
Damiano Damiani e la Sicilia, propos recueillis par Sebastiano Gesu, 1989
CONFESSIONE DI UN COMMISSARIO DI POLIZIA AL PROCURATORE DELLA REPUBBLICA
CONFESSION D'UN COMMISSAIRE DE POLICE AU PROCUREUR DE LA RÉPUBLIQUE
À Palerme, au début des années 70, le commissaire Bonavia et le procureur Traini sont engagés dans le combat contre la criminalité organisée
Traini est un jeune magistrat idéaliste qui croit aveuglément en la toute-puissance des lois de la république et qui est inflexible quant à leur application. Tout le contraire du commissaire Bonavia qui est un policier à la longue carrière qui a subi bien des défaites et des déconvenues. Il en est arrivé à la conclusion que l'on ne peut pas lutter contre la mafia avec les seules armes de la légalité. Il vise en particulier Ferdinando Lo Mummo, un boss mafieux, qu'il n'a jamais pu faire condamner à cause des appuis politiques dont il jouit. Il en arrive par conséquent à l'éliminer grâce à une machination perfide et bien au-delà des limites imposées par la légalité. Il s'en ouvre à Traini qui, inflexible, le fait arrêter. En prison, Bonavia est assassiné.
Traini, qui perd aussi son témoin principal, se rend compte de son isolement. Il admet que les lois de la république sont inadaptées pour combattre la criminalité organisée dont les ramifications atteignent même le palais de justice et les instances les plus hautes de l'État.
L'auteur voulait mettre en évidence les difficultés que rencontre objectivement la Loi pour se faire respecter. Il a donc volontairement forcé le ton de l'épilogue, amenant ainsi le spectateur à être presque d'accord avec le crime du Commissaire. Mais ce crime n'est pas une solution. C'est plutôt l'acceptation fataliste des schémas éthiques que la mafia impose : on règle ses problèmes soi-même, sans recourir aux tribunaux. De toute façon, la conclusion tragique et ambiguë devrait amener le spectateur à ne pas considérer le problème comme résolu, mais à en discuter. La morale que l'on peut tirer de cette histoire de meurtres doit dépasser le film et déboucher sur un débat.
Ernesto G. Lauro, L'Osservatore romano, 17 mai 1971
« Confessione… est un film qui m'appartient vraiment. Je commençais à exprimer plus clairement l'idéologie qui a toujours été la mienne, celle de la démocratie en opposition avec une situation antidémocratique qui est de fait celle de la Sicile. Je parle de la Sicile mais je pourrais parler de l'Italie continentale. Ce point de comparaison me donne une échelle des valeurs qui guide mes choix. Je veux défendre tout ce qui est démocratique et combattre tout ce qui est antidémocratique et du domaine de l'intolérance...
Confessione… est né après le rapport Bevivino sur la mainmise de la mafia à Palerme, lorsqu'elle a abandonné la terre et le marché agricole au profit de l'immobilier. L'avenue Lazio : 96 morts, peut-être davantage, et beaucoup sont encore dans le béton. Avec Confessioni… je prenais acte de ce changement. La mafia était entrée dans le monde des affaires, elle créait des emplois et distribuait du "bien-être". C'est pourquoi aujourd'hui encore on voit des manifestations de chômeurs avec des banderoles : "Vive la mafia qui nous donne du travail". »
Damiano Damiani e la Sicilia, propos recueillis par Sebastiano Gesu, 1989
- RéalisationDamiano Damiani
- ScénarioFulvio Gicca Palli, Damiano Damiani, Salvatore Laurani
- ImageClaudio Ragona
- MontageAntonio Siciliano
- MusiqueRiz Ortolani
- Producteur (s)Mario Montanari, Bruno Turchetto
- ProductionsEuro International Films, Explorer Film' 58
- InterprètesFranco Nero, Martin Balsam, Arturo Dominici, Michèle Gammino, Claudio Gora, Adolfo Lastretti, Luciano Lorcas, Giancarlo Prête, Marilu' Tolo
- Année1971
- Durée1h 46
- Pays de productionItalie
- FormatVOST