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COSMONAUTA

Susanna Nicchiarelli

Story of COSMONAUTA
COSMONAUTA

Lors de sa première communion, Luciana s'enfuit de l'église et se réfugie chez elle. Elle explique à sa mère bouleversée qu'elle ne voulait pas faire sa communion car elle est communiste. Comme son père récemment décédé, comme son frère, passionné par la conquête de l’espace, domaine où les exploits des Soviétiques ébahissent le monde entier.

Nous sommes dans un quartier populaire de Rome à la fin des années 50. Luciana grandit dans la fascination pour ces champions du prolétariat mondial qui vont coloniser le cosmos pour la plus grande gloire de la Révolution. Elle fréquente assidûment la section du PCI, se lie d’amitié avec Marisa, une militante exemplaire, elle s’investit dans toutes les campagnes, mais supporte de moins en moins le rôle qui est dévolu aux femmes au sein du Parti. Aussi suit-elle avec une grande ferveur le vol de Valentina Tereskova, la première femme dans l’espace, à qui elle voue un véritable culte.

Luciana a grandi et elle s’intéresse aux garçons. Or on est en pleine guerre froide et le parti entend donner plus que quiconque une image de moralité inattaquable, un peu trop contraignante pour les premiers émois d’une jeune adolescente.

 

« À quel genre de film appartient Cosmonauta ? Avec quel registre aborde-t-il le récit d'une époque mouvementée et importante comme le début des années 60 ? »

C'est un roman d'éducation sous forme de comédie avec aussi de nombreux passages dramatiques. L'histoire se déroule entre 1957 et 1963. A travers le récit de la conquête de l'espace, le film raconte comment une jeune fille arrive à s'affirmer sur le plan politique comme sur le plan personnel, tout en relatant aussi un moment de l'Histoire de l'Italie. A cette époque, les Italiens acceptaient naïvement le mythe de la Russie conquérant l'espace, croyant assister à une grande conquête pour le prolétariat, à tel point que lors du lancement du Spoutnik le journal l'Unità avait choisi comme gros titre "La technologie socialiste défie la gravité". L'écart entre cette vision innocente et le désenchantement actuel crée un court-circuit ironique et amusant. […]

« Comment une réalisatrice de 33 ans est-elle amenée à faire un premier film relatant une époque qu'elle n'a pas vécue en personne ? »

L’idée m'est venue en visitant le Musée de l'astronautique de Saint-Pétersbourg. J'ai été impressionnée de voir qu’à l'époque la moitié de notre pays s’exaltait à l’idée que le prolétariat puisse arriver le premier dans l'espace. Pour mon premier film, j'ai pensé qu'au lieu de faire dans l'autobiographique, il valait mieux travailler sur un imaginaire fort et le ritualiser. Je parle d'un monde proche de nous dans le temps mais aussi très lointain parce qu'il a disparu. Naturellement, pour faire ce film j'ai dû faire un gros travail de recherche, qu'on voit dans les diverses images d'archives présentes dans le film : Gagarine, Valentina Tereskova, l'émotion de la foule...

Propos de Susanna Nicchiarelli recueillis par Michela Greco, cineuropa, 14 juillet 2009

  • COSMONAUTA

    1957, dans un quartier populaire de Rome. Lors de sa première communion, Luciana Proietti (Miriana Raschillà) s'enfuit de l'église et se réfugie chez elle. Elle explique à sa mère (Claudia Pandolfi) bouleversée qu'elle ne voulait pas faire sa communion car elle est communiste. Comme son père récemment décédé, comme son frère Arturo (Pietro Del Giudice), passionné par la conquête de l’espace, domaine où les exploits des Soviétiques ébahissent le monde entier.
    1963. Luciana a grandi dans la fascination pour ces champions du prolétariat mondial qui vont coloniser le cosmos pour la plus grande gloire de la Révolution. Elle rejette l’autorité de son beau-père réactionnaire (Sergio Rubini) et fréquente assidûment la section locale du PCI. Elle se lie d’amitié avec Marisa (Susanna Nicchiarelli), une militante exemplaire, et s’investit dans toutes les campagnes, mais supporte de moins en moins le rôle qui est dévolu aux femmes au sein du Parti. Elle suit avec une grande ferveur le vol de Valentina Tereskova, la première femme dans l’espace, à qui elle voue un véritable culte. Or on est en pleine guerre froide et le parti entend donner plus que quiconque une image de moralité inattaquable, un peu trop contraignante pour les premiers émois d’une jeune adolescente.

     

    « À quel genre de film appartient Cosmonauta ? Avec quel registre aborde-t-il le récit d'une époque mouvementée et importante comme le début des années 60 ? »

    C'est un roman d'éducation sous forme de comédie avec aussi de nombreux passages dramatiques. L'histoire se déroule entre 1957 et 1963. A travers le récit de la conquête de l'espace, le film raconte comment une jeune fille arrive à s'affirmer sur le plan politique comme sur le plan personnel, tout en relatant aussi un moment de l'Histoire de l'Italie. A cette époque, les Italiens acceptaient naïvement le mythe de la Russie conquérant l'espace, croyant assister à une grande conquête pour le prolétariat, à tel point que lors du lancement du Spoutnik le journal l'Unità avait choisi comme gros titre "La technologie socialiste défie la gravité". L'écart entre cette vision innocente et le désenchantement actuel crée un court-circuit ironique et amusant. […]

    « Comment une réalisatrice de 33 ans est-elle amenée à faire un premier film relatant une époque qu'elle n'a pas vécue en personne ? »

    L’idée m'est venue en visitant le Musée de l'astronautique de Saint-Pétersbourg. J'ai été impressionnée de voir qu’à l'époque la moitié de notre pays s’exaltait à l’idée que le prolétariat puisse arriver le premier dans l'espace. Pour mon premier film, j'ai pensé qu'au lieu de faire dans l'autobiographique, il valait mieux travailler sur un imaginaire fort et le ritualiser. Je parle d'un monde proche de nous dans le temps mais aussi très lointain parce qu'il a disparu. Naturellement, pour faire ce film j'ai dû faire un gros travail de recherche, qu'on voit dans les diverses images d'archives présentes dans le film : Gagarine, Valentina Tereskova, l'émotion de la foule...

    Propos de Susanna Nicchiarelli recueillis par Michela Greco, cineuropa, 14 juillet 2009

  • Réalisation
    Susanna Nicchiarelli
  • Scénario
    Susanna Nicchiarelli, Teresa Ciabatti
  • Image
    Gherardo Gossi
  • Montage
    Stefano Cravero
  • Musique
    Gatto Ciliegia e il Grande Freddo, Max Casacci
  • Producteur (s)
    Domenico Procacci
  • Productions
    Fandango, Rai Cinema, avec la contribution du MiBAC
  • Vente à l’étranger
    Fandango Portobello Sales
  • Interprètes
    Claudia Pandolfi, Sergio Rubini, Pietro Del Giudice, Miriana Raschillà, Susanna Nicchiarelli, Angelo Orlando
  • Année
    2009
  • Durée
    1h 25
  • Pays de production
    Italie
  • Citation
    Tu veux être astronaute ?- Maman, on dit cosmonaute ! Astronaute, c'est les Américains
Et vous, qu’en pensez-vous ?

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