Entre Ferrare et Rovigo, un groupe de braconniers roumains a quitté le Danube pour se livrer à la pêche illégale dans le delta du Po. Parmi eux se trouve Elia (Alessandro Borghi), un homme qui est né sur ces terres et qui était parti des années plus tôt. Son chemin croise bientôt celui d'Osso (Luigi Lo Cascio). Avec sa jeune sœur, qu’il a élevé après la mort de leur père, et son association, Osso s'occupe de défendre l'écosystème local. Il est toujours amoureux de la belle et revêche Anna, qui l'a quitté deux ans plus tôt et qui s’est rapproché d’Elia. Emportés par une violence aveugle, les deux hommes vont s’affronter dans les brumes du delta et découvrir leurs véritables natures, dans un duel sans héros.
« Je ne connais qu’une seule façon de faire des films : être avec des gens qui vivent sur un territoire et les écouter, puis essayer de les recréer par l’imagination dans des histoires universelles qui m’impliquent émotionnellement, et pour lesquelles je suis prêt à partir avec juste un téléphone portable pour préparer un film. Après avoir trouvé ce noyau, amener deux acteurs sur ce territoire, les faire rester sur la rivière avec les gens qui l’habitent. À ce moment-là, je disparais comme un filtre et ils s’immergent dans cette communauté qui m’avait fasciné. Luigi et Alessandro étaient tous deux de véritables éponges. Le film dépeint cette vie comme s’il s’agissait d’une frontière, d’un endroit inexploré où les deux protagonistes vont et se font engloutir par la rivière.
Delta est un film très ambitieux. Le défi était de créer de nouvelles images de l’Italie, un pays qui est souvent victime de figurations banales d’un film à l’autre, comme s’il s’agissait d’une grande série. L’objectif était de développer un nouveau lieu de cet imaginaire. La rivière m’a fasciné, car elle est ignorée par la production cinématographique italienne, tout autant que la possibilité d’insérer Alessandro Borghi et Luigi Lo Cascio dans cet environnement, si puissant visuellement que dans Delta nous essayons de reproduire dans une tonalité contemporaine. »
Michele Vannucci, propos recueillis par Mauro Donzelli, locarnofestival.ch, 7 août 2022« Le réalisateur italien Michele Vannucci livre un western particulièrement humide situé dans un monde que même le soleil a oublié » (Cineuropa)
- RéalisationMichele Vannucci
- ScénarioMassimo Gaudioso, Fabio Natale, Anita Otto, Michele Vannucci
- ImageMatteo Vieille
- MontageFrancesco Di Stefano
- MusiqueTeho Teardo
- Producteur (s)Matteo Rovere, Giovanni Pompili
- ProductionsGroenlandia, Kino Produzioni, Rai Cinema, avec le soutien d’Emilia-Romagna Film Commission
- Vente à l’étrangerTrue Colours – Glorious Films
- InterprètesAlessandro Borghi, Luigi Lo Cascio, Emilia Scarpati Fanetti, Greta Esposito, Marius Bizau, Denis Fasolo, Sergio Romano
- Année2022
- Durée105 min
- Pays de productionItalie
- Citation« Pourquoi faut-il que tu souffres ? »