les trois derniers jours

GLI ULTIMI TRE GIORNI

LES TROIS DERNIERS JOURS

Gianfranco Mingozzi

0h 2min
1977
Story of GLI ULTIMI TRE GIORNI
GLI ULTIMI TRE GIORNI LES TROIS DERNIERS JOURS  

Je me rappelle une image. Le marbre d'une morgue. La tête d'un jeune garçon aux traits gonflés appuyée contre une pierre qui la maintient soulevée. Un buste maigre tâché de sang coagulé autour de profonds coups de couteau. Un petit trou rond laissé par un projectile sur l'épaule gauche. Des traces bleuâtres d'étranglement autour du cou (…)

La violence meurtrière, visible et révoltante sur cette vieille photo officielle de 1926. L'image tragique d'un mort d'une quinzaine d'années, Anteo Zamboni, héros d'un des épisodes les plus obscurs de l'histoire de l'Italie du fascisme.

Episode véridique qui avait souvent hanté mon enfance et dont le récit entendu tant de fois de la bouche des grands s'était mêlé dans mon imagination à d'autres images inventées qui venaient de loin.

Images qui m'avaient impressionné à l'aube de ma carrière de spectateur : cohue du public dans le petit cinéma du village, même les allées pleines de chaises qu'on apportait de la maison, et nous les petits au premier rang, les yeux levés vers le grand écran tout blanc. Échange entre invention et réalité. […]

Mais le récit comportait d'autres données qui alors échappaient à ma compréhension d'enfant. À la maison on parlait d'un complot, d'une conjuration, que cet attentat c'était les fascistes qui l'avaient tramé pour s'emparer complètement du pouvoir. Un mot - le pouvoir - que je ne comprenais pas…

Je ne savais presque pas lire mais le mot DUX m'était familier à première vue : désormais, c'était un signe, un symbole, un sceau. Le sceau de mon enfance.

C'est pourquoi DUX est l'image qui ouvre mon film sur Anteo Zamboni et son geste de révolte. Et le film est comme un voyage de retour à la maison, en Emilie, l'Emilie de mes premières années. C'est aussi une réponse à ceux qui m'ont demandé souvent pourquoi je n'ai jamais rien raconté sur ma terre et les miens, pourquoi j'ai toujours refusé l'autobiographisme direct.

Gianfranco Mingozzi

    • GLI ULTIMI TRE GIORNI

      LES TROIS DERNIERS JOURS

       

      Je me rappelle une image. Le marbre d'une morgue. La tête d'un jeune garçon aux traits gonflés appuyée contre une pierre qui la maintient soulevée. Un buste maigre tâché de sang coagulé autour de profonds coups de couteau. Un petit trou rond laissé par un projectile sur l'épaule gauche. Des traces bleuâtres d'étranglement autour du cou (…)

      La violence meurtrière, visible et révoltante sur cette vieille photo officielle de 1926. L'image tragique d'un mort d'une quinzaine d'années, Anteo Zamboni, héros d'un des épisodes les plus obscurs de l'histoire de l'Italie du fascisme.

      Episode véridique qui avait souvent hanté mon enfance et dont le récit entendu tant de fois de la bouche des grands s'était mêlé dans mon imagination à d'autres images inventées qui venaient de loin.

      Images qui m'avaient impressionné à l'aube de ma carrière de spectateur : cohue du public dans le petit cinéma du village, même les allées pleines de chaises qu'on apportait de la maison, et nous les petits au premier rang, les yeux levés vers le grand écran tout blanc. Échange entre invention et réalité. […]

      Mais le récit comportait d'autres données qui alors échappaient à ma compréhension d'enfant. À la maison on parlait d'un complot, d'une conjuration, que cet attentat c'était les fascistes qui l'avaient tramé pour s'emparer complètement du pouvoir. Un mot - le pouvoir - que je ne comprenais pas…

      Je ne savais presque pas lire mais le mot DUX m'était familier à première vue : désormais, c'était un signe, un symbole, un sceau. Le sceau de mon enfance.

      C'est pourquoi DUX est l'image qui ouvre mon film sur Anteo Zamboni et son geste de révolte. Et le film est comme un voyage de retour à la maison, en Emilie, l'Emilie de mes premières années. C'est aussi une réponse à ceux qui m'ont demandé souvent pourquoi je n'ai jamais rien raconté sur ma terre et les miens, pourquoi j'ai toujours refusé l'autobiographisme direct.

      Gianfranco Mingozzi

    • Réalisation
      Gianfranco Mingozzi
    • Scénario
      Lucia Drudi Demby, Gianfranco Mingozzi, Tommaso Chiaretti
    • Image
      Safai Teherani
    • Montage
      Sergio Nuti
    • Musique
      Nicola Piovani
    • Producteur (s)
      Enzo Porcelli
    • Productions
      Antea Coop. Cinematografica, RAI Radiotelevisione Italiana
    • Interprètes
      Claudio Cassinelli, Lina Sastri, Franco Lotterio, Benedetto Simonelli, Luigi Casellato, Mara Mariani
    • Année
      1977
    • Durée
      2h 00
    • Pays de production
      Italie
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