Story of GLI ULTIMI TRE GIORNI
Je me rappelle une image. Le marbre d'une morgue. La tête d'un jeune garçon aux traits gonflés appuyée contre une pierre qui la maintient soulevée. Un buste maigre tâché de sang coagulé autour de profonds coups de couteau. Un petit trou rond laissé par un projectile sur l'épaule gauche. Des traces bleuâtres d'étranglement autour du cou (…)
La violence meurtrière, visible et révoltante sur cette vieille photo officielle de 1926. L'image tragique d'un mort d'une quinzaine d'années, Anteo Zamboni, héros d'un des épisodes les plus obscurs de l'histoire de l'Italie du fascisme.
Episode véridique qui avait souvent hanté mon enfance et dont le récit entendu tant de fois de la bouche des grands s'était mêlé dans mon imagination à d'autres images inventées qui venaient de loin.
Images qui m'avaient impressionné à l'aube de ma carrière de spectateur : cohue du public dans le petit cinéma du village, même les allées pleines de chaises qu'on apportait de la maison, et nous les petits au premier rang, les yeux levés vers le grand écran tout blanc. Échange entre invention et réalité. […]
Mais le récit comportait d'autres données qui alors échappaient à ma compréhension d'enfant. À la maison on parlait d'un complot, d'une conjuration, que cet attentat c'était les fascistes qui l'avaient tramé pour s'emparer complètement du pouvoir. Un mot - le pouvoir - que je ne comprenais pas…
Je ne savais presque pas lire mais le mot DUX m'était familier à première vue : désormais, c'était un signe, un symbole, un sceau. Le sceau de mon enfance.
C'est pourquoi DUX est l'image qui ouvre mon film sur Anteo Zamboni et son geste de révolte. Et le film est comme un voyage de retour à la maison, en Emilie, l'Emilie de mes premières années. C'est aussi une réponse à ceux qui m'ont demandé souvent pourquoi je n'ai jamais rien raconté sur ma terre et les miens, pourquoi j'ai toujours refusé l'autobiographisme direct.
Gianfranco Mingozzi
GLI ULTIMI TRE GIORNI
LES TROIS DERNIERS JOURS
Je me rappelle une image. Le marbre d'une morgue. La tête d'un jeune garçon aux traits gonflés appuyée contre une pierre qui la maintient soulevée. Un buste maigre tâché de sang coagulé autour de profonds coups de couteau. Un petit trou rond laissé par un projectile sur l'épaule gauche. Des traces bleuâtres d'étranglement autour du cou (…)
La violence meurtrière, visible et révoltante sur cette vieille photo officielle de 1926. L'image tragique d'un mort d'une quinzaine d'années, Anteo Zamboni, héros d'un des épisodes les plus obscurs de l'histoire de l'Italie du fascisme.
Episode véridique qui avait souvent hanté mon enfance et dont le récit entendu tant de fois de la bouche des grands s'était mêlé dans mon imagination à d'autres images inventées qui venaient de loin.
Images qui m'avaient impressionné à l'aube de ma carrière de spectateur : cohue du public dans le petit cinéma du village, même les allées pleines de chaises qu'on apportait de la maison, et nous les petits au premier rang, les yeux levés vers le grand écran tout blanc. Échange entre invention et réalité. […]
Mais le récit comportait d'autres données qui alors échappaient à ma compréhension d'enfant. À la maison on parlait d'un complot, d'une conjuration, que cet attentat c'était les fascistes qui l'avaient tramé pour s'emparer complètement du pouvoir. Un mot - le pouvoir - que je ne comprenais pas…
Je ne savais presque pas lire mais le mot DUX m'était familier à première vue : désormais, c'était un signe, un symbole, un sceau. Le sceau de mon enfance.
C'est pourquoi DUX est l'image qui ouvre mon film sur Anteo Zamboni et son geste de révolte. Et le film est comme un voyage de retour à la maison, en Emilie, l'Emilie de mes premières années. C'est aussi une réponse à ceux qui m'ont demandé souvent pourquoi je n'ai jamais rien raconté sur ma terre et les miens, pourquoi j'ai toujours refusé l'autobiographisme direct.
Gianfranco Mingozzi
- RéalisationGianfranco Mingozzi
- ScénarioLucia Drudi Demby, Gianfranco Mingozzi, Tommaso Chiaretti
- ImageSafai Teherani
- MontageSergio Nuti
- MusiqueNicola Piovani
- Producteur (s)Enzo Porcelli
- ProductionsAntea Coop. Cinematografica, RAI Radiotelevisione Italiana
- InterprètesClaudio Cassinelli, Lina Sastri, Franco Lotterio, Benedetto Simonelli, Luigi Casellato, Mara Mariani
- Année1977
- Durée2h 00
- Pays de productionItalie