Story of IL MOSTRO
IL MOSTRO
LE MONSTRE
Loris, une quarantaine d'années et un type extravagant qui voudrait bien s'adapter à la société qui l'entoure, mais en vain. Il vit dans un triste et sinistre immeuble de banlieue et son quotidien est un éternel contraste avec tous les gens qu'il rencontre.
Ses problèmes s'aggravent avec la découverte du cadavre d'une femme, la énième victime d'un dangereux maniaque sexuel, un monstre qui a déjà commis une série de meurtres épouvantables. A la suite d'une incroyable succession de quiproquos et sur les conseils d'un célèbre expert-psychiatre, la police le soupçonne d'être le "monstre". Une ravissante auxiliaire est chargée de servir d'appât et de le harceler, mais Loris en tombe amoureux. Pour le pincer les grands moyens sont utilisés : hélicoptère, voitures blindées, poursuite à la Rambo, jusqu'à impliquer le quartier entier dans des malentendus et dés conspirations.
Pour faire passer des gags aussi énormes, voire douteux, il faut un interprète exceptionnel. Comme toutes les grandes figures du cinéma comique, Roberto Benigni est "typé" : dans ses propres films (Le Petit Diable, Johnny Stecchino) ou dans ceux des autres (Pipicacadodo, de Marco FERRERI, Down by law, de Jim JARMUSCH, La Voce délia luna, de FELLINI), c'est un personnage lunaire, aux cheveux ébouriffés, la tête dans les nuages. Trop bon, trop naïf, trop rêveur... Hors du monde. Hors normes. Dans ce film, il vit sans argent, sans femme, sans amis ou presque. A sa façon, pleine de poésie, il est bien un "monstre " ! Dans la version italienne, vous aurez le plaisir d'entendre la voix extraordinaire et irremplaçable de Benigni... mais dommage pour Michel Blanc, Jean-Claude Brialy et Dominique Lavanant. La voix d'un grand acteur est indissociable du bonheur que procure un film. Elle est aussi importante au 'un mouvement de caméra. Les Français font fête à Woody Allen, mais principalement dans les salles qui projettent ses films en version originale. Comme pour les Marx Brothers. Pour un comique de l'envergure de Benigni, ce n 'est même pas un purisme de cinéphile... Sans sa voix, le film perd carrément la moitié de sa puissance !
Philippe Piazzo, Télérama, 29 mars 1995
Le Monstre de Roberto Benigni a été boudé par la critique de bon goût en France alors qu 'il avait suscité en Italie un enthousiasme étonnant. Le succès public a dépassé celui de Jurassic Park et la critique — à quelques réticences près — y a pris un vif plaisir. Certains n'ont pas craint de citer Lang et ses foules lyncheuses, Zavattini et son Toto milanais. Bref, ce film comique a été pris au sérieux. On appelle "monstres" en Italie les maniaques sexuels aux pulsions criminelles. Le dernier en date, le Monstre de Florence, s'est attaqué pendant huit ans à des couples buissonniers dont il découpait les organes sexuels. Un présumé coupable a été inculpé de l'affaire qui occupe encorer la "une" des journaux. C'est ainsi qu'une actualité inquiétante offre un contexte grave à la comédie de Benigni : les mésaventures d'un timide que la police et les médecins confondent avec un tueur et que cherche à traquer une foule de braves gens façon Brassens, toujours passionnés par une partie de lynchage.
Andrée Tournés, Jeune Cinéma, juin 1995
- RéalisationRoberto Benigni
- ScénarioVincenzo Cerami Roberto Benigni
- ImageCarlo Di Palma
- MontageNino Baragli
- MusiqueEvan Lurie
- Producteur (s)Roberto Benigni, Yves Attal
- ProductionsMelampo, Iris Film, UGC Image, La sept cinéma
- Distribution FranceUGC
- InterprètesRoberto Benigni, Michel Blanc, Nicoletta Braschi, Jean-Claude Brialy, Dominique Lavanant, Ivano Marescotti, Massimo Girotti, Franco Mescolini, Laurent Spielvogel
- Année1994
- Durée1h 50
- Pays de productionItalie, France