Story of IN GRAZIA DI DIO
Leuca, tout à l’extrémité des Pouilles. Ici comme ailleurs la crise frappe et la petite entreprise familiale n’a plus de commandes. Adele (Celeste Casciaro) doit donc se résoudre à fermer. Ce n’est pas pour déplaire à sa sœur Maria Concetta (Barbara De Matteis) qui y travaillait aussi, mais qui rêve d’être comédienne et qui voit peut-être là sa chance. Salvatrice (Anna Boccadamo), leur mère, est toujours restée une paysanne et du coup toute la famille se transfère dans la maison vétuste à la campagne. Une fois la maison habitable, les femmes travaillent la terre afin d’avoir quelque chose à vendre ou à échanger contre ce qu’elles ne peuvent produire. Ce retour à la terre n’est pas vécu positivement. Pour Adele c’est simplement la seule possibilité de continuer à vivre, pour Ina (Laura Licchetta), sa fille, c’est l’enfer, et pour Maria Concetta, la fin de son rêve. Seule Salvatrice continue d’avoir confiance.
Des critiques ont reproché à Winspeare son passéisme, une accusation qu’il a réfutée à juste titre. Le film en fait remet en cause les mythes trompeurs d’une certaine modernisation, il en dissout le clinquant superficiel derrière lequel réapparaissent les constantes anthropologiques chères à Braudel. Il convient toutefois d’ajouter qu’une grand-mère comme Salvatrice serait impensable sans mai 68 et le féminisme. Malgré tout son savoir ancien elle a été touchée par les ferments nouveaux. On pourrait en revanche se demander pourquoi ces ferments ne sont pas passés d’une génération à l’autre lorsque sa petite-fille Ina parle d’elle avec mépris et s’avère incapable de concevoir qu’une femme de 65 ans puisse être amoureuse et coucher avec un homme de son âge. Mais c’est justement Ina la plus fragile des quatre. Pour elle comme pour tous ceux de son âge, la crise qui a débuté dans les années 1980 a pour conséquence que leur génération vivra moins bien que celle de leurs parents, après plus d’un siècle d’amélioration du niveau de vie.
Franco Romanò, wsimag.com, 2 juin 2014
Winspeare a réalisé In grazia di Dio, son 6e film, conformément à ses principes éthiques : il a tourné tout près de chez lui, avec un très petit budget, en utilisant des personnes du lieu, en échangeant les produits que les sponsors lui fournissaient contre les services nécessaires. Un film qui croise le mode de production et l’histoire qu’il raconte, avec un impact minimal sur l’environnement.
IN GRAZIA DI DIO
Leuca, tout à l’extrémité des Pouilles. Ici comme ailleurs la crise frappe et la petite entreprise familiale n’a plus de commandes. Adele (Celeste Casciaro) doit donc se résoudre à fermer. Ce n’est pas pour déplaire à sa sœur Maria Concetta (Barbara De Matteis) qui y travaillait aussi, mais qui rêve d’être comédienne et qui voit peut-être là sa chance. Salvatrice (Anna Boccadamo), leur mère, est toujours restée une paysanne et du coup toute la famille se transfère dans la maison vétuste à la campagne. Une fois la maison habitable, les femmes travaillent la terre afin d’avoir quelque chose à vendre ou à échanger contre ce qu’elles ne peuvent produire. Ce retour à la terre n’est pas vécu positivement. Pour Adele c’est simplement la seule possibilité de continuer à vivre, pour Ina (Laura Licchetta), sa fille, c’est l’enfer, et pour Maria Concetta, la fin de son rêve. Seule Salvatrice continue d’avoir confiance.
Des critiques ont reproché à Winspeare son passéisme, une accusation qu’il a réfutée à juste titre. Le film en fait remet en cause les mythes trompeurs d’une certaine modernisation, il en dissout le clinquant superficiel derrière lequel réapparaissent les constantes anthropologiques chères à Braudel. Il convient toutefois d’ajouter qu’une grand-mère comme Salvatrice serait impensable sans mai 68 et le féminisme. Malgré tout son savoir ancien elle a été touchée par les ferments nouveaux. On pourrait en revanche se demander pourquoi ces ferments ne sont pas passés d’une génération à l’autre lorsque sa petite-fille Ina parle d’elle avec mépris et s’avère incapable de concevoir qu’une femme de 65 ans puisse être amoureuse et coucher avec un homme de son âge. Mais c’est justement Ina la plus fragile des quatre. Pour elle comme pour tous ceux de son âge, la crise qui a débuté dans les années 1980 a pour conséquence que leur génération vivra moins bien que celle de leurs parents, après plus d’un siècle d’amélioration du niveau de vie.
Franco Romanò, wsimag.com, 2 juin 2014
Winspeare a réalisé In grazia di Dio, son 6e film, conformément à ses principes éthiques : il a tourné tout près de chez lui, avec un très petit budget, en utilisant des personnes du lieu, en échangeant les produits que les sponsors lui fournissaient contre les services nécessaires. Un film qui croise le mode de production et l’histoire qu’il raconte, avec un impact minimal sur l’environnement.
- RéalisationEdoardo Winspeare
- ScénarioEdoardo Winspeare, Alessandro Valenti
- ImageMichele D'Attanasio
- MontageAndrea Facchini
- Producteur (s)Gustavo Caputo, Alessandro Contessa, Edoardo Winspeare
- ProductionsSaietta Film, Rai Cinema, avec le soutien d’Apulia Film Commission
- Vente à l’étrangerIntramovies
- InterprètesCeleste Casciaro, Laura Licchetta, Barbara De Matteis, Gustavo Caputo, Anna Boccadamo, Amerigo Russo, Angelico Ferrarese, Antonio Carluccio
- Année2014
- Durée2h 07
- Pays de productionItalie
- FormatVOST
- CitationAlors, moi je t’apporte de l’essence et toi tu me donnes des légumes