Story of LA PROPRIETÀ NON È PIÙ UN FURTO
Total (Flavio Bucci) est un modeste employé de banque qui, comble de paradoxe, est allergique à l’argent et à son contact - il doit se ganter les mains pour éviter les démangeaisons. Un jour, se voyant refuser par son directeur le prêt qu'il sollicitait, écœuré, il décide de quitter son emploi et de s'attaquer au système. Il choisit pour victime un boucher (Ugo Tognazzi), un riche client de la banque à l'opulence clinquante et de surcroît malhonnête. Étape après étape, il va s'acharner à le tourmenter et lui voler ses biens - son couteau de boucherie, sa voiture, sa femme (Daria Nicolodi) - afin de le déposséder de tout ce qui assoit sa position sociale.
La propriété est non seulement le fondement de l’ordre économique mais aussi la base de la définition de la personnalité. Le possédant est contenu tout entier dans l’objet de sa possession, il se définit par rapport à ce qu’il possède. Ainsi, La propriété c’est plus le vol ne laisse entrevoir aucune échappatoire. Le sentiment de possession détruit tout : l’avoir s’empare de l’être et le phagocyte, méthodiquement. Le boucher possède des boucheries, des immeubles, une voiture, un chapeau, un couteau, une femme (un objet parmi d’autres). Lorsqu’on touche à ses biens, on altère sa personne ; d’où une lutte de reconquête qui le conduira jusqu’à la destruction physique du voleur. Dans un monde dominé par l’argent, la propriété et le vol sont comme les deux faces d’une même maladie incurable.
Jean A. Gili, critique cinématographique et historien du cinéma Rétrospective Elio Petri - Villerupt, octobre 2015« Si on entre dans la chambre fermée de la propriété et de l’argent, on est gazé par les miasmes qu’exhale notre inconscient : cette chambre ne peut qu’être détruite, il n’existe pas de possibilité de la changer. Dans la propriété apparaissent tous les aspects négatifs de notre formation socio-psychologique. […] On peut conserver une forme de respect et d’optimisme pour le mot production ; cela n’est pas possible à l’égard de la propriété. La propriété ne peut rien donner d’autre que la maladie et les malades, elle ne peut qu’emblématiser toute la série des frustrations sexuelles et tenir l’homme prisonnier de celles-ci. Elle est la clef de cette espèce de ceinture de chasteté dans laquelle la société capitaliste a emprisonné l’homme. »
Elio PetriLA PROPRIETÀ NON È PIÙ UN FURTO
LA PROPRIÉTÉ, C'EST PLUS LE VOL
Total (Flavio Bucci) est un modeste employé de banque qui, comble de paradoxe, est allergique à l’argent et à son contact - il doit se ganter les mains pour éviter les démangeaisons. Un jour, se voyant refuser par son directeur le prêt qu'il sollicitait, écœuré, il décide de quitter son emploi et de s'attaquer au système. Il choisit pour victime un boucher (Ugo Tognazzi), un riche client de la banque à l'opulence clinquante et de surcroît malhonnête. Étape après étape, il va s'acharner à le tourmenter et lui voler ses biens - son couteau de boucherie, sa voiture, sa femme (Daria Nicolodi) - afin de le déposséder de tout ce qui assoit sa position sociale.
La propriété est non seulement le fondement de l’ordre économique mais aussi la base de la définition de la personnalité. Le possédant est contenu tout entier dans l’objet de sa possession, il se définit par rapport à ce qu’il possède. Ainsi, La propriété c’est plus le vol ne laisse entrevoir aucune échappatoire. Le sentiment de possession détruit tout : l’avoir s’empare de l’être et le phagocyte, méthodiquement. Le boucher possède des boucheries, des immeubles, une voiture, un chapeau, un couteau, une femme (un objet parmi d’autres). Lorsqu’on touche à ses biens, on altère sa personne ; d’où une lutte de reconquête qui le conduira jusqu’à la destruction physique du voleur. Dans un monde dominé par l’argent, la propriété et le vol sont comme les deux faces d’une même maladie incurable.
Jean A. Gili, critique cinématographique et historien du cinéma
Rétrospective Elio Petri - Villerupt, octobre 2015
« Si on entre dans la chambre fermée de la propriété et de l’argent, on est gazé par les miasmes qu’exhale notre inconscient : cette chambre ne peut qu’être détruite, il n’existe pas de possibilité de la changer. Dans la propriété apparaissent tous les aspects négatifs de notre formation socio-psychologique. […] On peut conserver une forme de respect et d’optimisme pour le mot production ; cela n’est pas possible à l’égard de la propriété. La propriété ne peut rien donner d’autre que la maladie et les malades, elle ne peut qu’emblématiser toute la série des frustrations sexuelles et tenir l’homme prisonnier de celles-ci. Elle est la clef de cette espèce de ceinture de chasteté dans laquelle la société capitaliste a emprisonné l’homme. »
Elio Petri
- RéalisationElio Petri
- ScénarioElio Petri, Ugo Pirro
- ImageLuigi Kuveiller
- MontageRuggero Mastroianni
- MusiqueEnnio Morricone
- Producteur (s)Claudio Mancini
- ProductionsQuasars Film Company, Labrador Films (Paris)
- Distribution FranceTamasa Distribution
- InterprètesUgo Tognazzi, Flavio Bucci, Daria Nicolodi, Salvo Randone, Mario Scaccia, Orazio Orlando, Julien Guiomar, Luigi Proietti, Cecilia Polizzi, Jacques Herlin, Gino Milli, Ada Pometti, Ettore Garofalo
- Année1973
- Durée2h 05
- Pays de productionItalie
- FormatVOST
- CitationVole pour être riche, comme tout le monde.