Story of MARCIA TRIONFALE
MARCIA TRIONFALE
LA MARCHE TRIOMPHALE
Depuis des années, Bellocchio voulait « essayer d'interpréter la réalité d'une institution répressive par laquelle tout le monde passe, et qui soit moins aristocratique que le collège ». C'est d'une telle exigence que naît Marcia trionfale, violent pamphlet contre « une certaine mentalité, autoritaire et fasciste, encore fréquente dans les casernes ».
Le document-pamphlet sur la vie de caserne devient ainsi un cadre, tandis que vient au premier plan la réflexion psychanalytique sur le pouvoir. Le film raconte les étapes d'un piège et d'une révolte. Une jeune recrue, le soldat Passeri (Michele Placido), rebelle à la vie de groupe plus qu'à l'autorité, est manipulée par un capitaine sadique qui croit à la manière forte. Le capitaine Asciutto (Franco Nero), satisfait de la métamorphose exemplaire de son disciple, lui demande de servir de médiateur entre lui et sa femme Rosanna (Miou Miou) et de "filer" cette dernière. Sans le savoir, il lui offre un moyen inespéré de se libérer. Fatalement une connivence s'établit entre le soldat manipulé et la femme objet parce qu'ils sont esclaves du même maître. Au contact de cet être contradictoire qui incarne à ses yeux la vie, la passion, l'amour, les certitudes du soldat Passeri sont ébranlées. Il est incapable de briser les liens qui l'assujettissent au capitaine et tente de mener sa barque entre mari et femme. Il ne veut pas trahir la confiance de son supérieur mais il ne peut refuser l'amour de la femme qui, pour lui, a rompu une relation sordide et humiliante avec un lieutenant cynique. Le départ définitif de Rosanna, que Passeri n'a pas le courage de suivre, précipite les événements. Le capitaine, désespéré, "se suicide" en se faisant tirer dessus par une sentinelle qui, pour la première fois, n'en reste pas au jeu de la provocation (tendre des guet-apens aux sentinelles pour les mettre à l'épreuve était l'une de ses vieilles habitudes). Le soldat aura le courage de se mettre avec ses compagnons d'aventure, retrouvant in extremis une dimension sociale qu'il avait toujours dénigrée.
Aldo Tasone, Le cinéma italien parle, Ed. Edilig 1982
- RéalisationMarco Bellocchio
- ScénarioMarco Bellocchio, Sergio Bazzini, Peter Berling
- ImageFranco Di Giacomo
- MontageSergio Montanari
- MusiqueNicola Piovani
- Producteur (s)Silvio Clementelli
- ProductionsClesi Cinematografica, Lisa Film, Renn Production
- InterprètesMichele Placido, Franco Nero, Miou-Miou, Patrick Dewaere. Alessandro Haber
- Année1977
- Durée1h 58
- Pays de productionItalie, France, Allemagne
- FormatVO