OSSESSIONE

OSSESSIONE

LES AMANTS DIABOLIQUES

Luchino Visconti

0h 2min
2023
Story of OSSESSIONE
OSSESSIONE LES AMANTS DIABOLIQUES Gino Costa, est un jeune chômeur, presque un vagabond. Un jour sa route s'arrête dans une modeste trattoria de la basse plaine du Pô. L'auberge est tenue par un couple inassorti. Giovanna a épousé Giuseppe Bragana parce qu'elle en avait assez de traîner sur le pavé. Elle essaie d'être pour lui une bonne épouse, mais elle est jeune et il est vieux. Entre Gino et Giovanna, s'exerce aussitôt une puissante attirance. Gino sympathise avec Giuseppe qui accepte de l'héberger en échange de quelques menus travaux. Pour Gino et Giovanna, la situation est bientôt intenable. Ils décident de partir, mais pas besoin de sécurité matérielle, Giovanna revient sur sa décision. Gino continue sa route. Dans le train vers Ancône, il lie connaissance avec un saltimbanque, l'Espagnol, dont il devient l'ami et le partenaire. Quelque temps plus tard, au cours d'une fête populaire, le destin réunit à nouveau Gino, Giovanna et Giuseppe. Mus par leur irrésistible passion, les deux amants décident, à l'instigation de Giovanna, de se débarrasser du mari gênant en simulant un accident de voiture. Le bonheur sera de courte durée. Par remords et par aspiration à une vie libre Gino ne peut se résoudre à s'installer dans la maison du mort. Il se met à boire et devient violent. Puis le doute l'assaille : Giovanna ne l'aurait-elle pas poussé au crime que pour toucher la prime d'assurance ? II la quitte pour une jeune fille de Ferrare mais lorsqu'il découvre que la police est à sa recherche il retourne la rejoindre. Giovanna lui annonce qu'elle va être mère : une nouvelle vie peut recommencer ailleurs. Le destin frappera une seconde fois. Au cours de la fuite des amants, la voiture s'écrase dans l'eau boueuse du Pô ; Giovanna est tuée tandis que Gino est arrêté.   Réalisé en cinq mois de 1942, Ossessione fut une révolution du cinéma italien. "Grâce à un artiste, écrit Pietrangeli, toute une Italie prenait vie : celle de Ferrare avec ses places vides et ses rues grouillantes, d'Ancône avec sa foire de Saint-Cyriaque, du Pô avec ses larges grèves de sable ; paysage sillonné de routes poudreuses où les autos et les humains circulent comme un sang noir... Humanité misérable, avide, sensuelle, obstinée, esclave de la lutte quotidienne et d'instincts qu 'elle ne peut dominer. " Dans un cinéma encore privé de substance, le film de Visconti apportait et annonçait quelque chose de neuf, qui allait être le néoréalisme, bien que le style propre à Ossessione s'en différencie dans un sens naturaliste par l'abondance des notations du décor, le vérisme des dialogues, les thèmes croisés de la sexualité et de la déchéance sociale. En 1943, Ossessione était aussi le manifeste d'un groupe de scénaristes et de cinéastes dont Luchino Visconti faisait partie avec son ami De Santis, avec Gianni Puccini, Mario Alicata, Antonioni, Pietrangeli, Lizzani, venus à l'antifascisme moins par tradition dogmatique qu'en réaction à l'expérience vécue d'une jeunesse asphyxiée — dans une attitude comparable à celle de Bardem dans le régime franquiste — réformateurs acerbes en cinéma comme en politique, pressés d'en finir avec les téléphones blancs et le filon historique. Exprimées dans les revues "Cinéma " et "Bianco e Nero ", anciennes séries, les préoccupations du groupe tendaient une fois renvoyés les cadavres au cimetière à chercher une émotion, une vérité nouvelle dans une présentation réaliste de la réalité dans la société italienne du moment, tentative dont l'une des intentions immédiates était d'apporter une antithèse critique aux mensonges du régime fasciste. Cahiers du Cinéma, n°57 mars 1956
    • OSSESSIONE

      LES AMANTS DIABOLIQUES

      Gino Costa, est un jeune chômeur, presque un vagabond. Un jour sa route s'arrête dans une modeste trattoria de la basse plaine du Pô. L'auberge est tenue par un couple inassorti.

      Giovanna a épousé Giuseppe Bragana parce qu'elle en avait assez de traîner sur le pavé. Elle essaie d'être pour lui une bonne épouse, mais elle est jeune et il est vieux.

      Entre Gino et Giovanna, s'exerce aussitôt une puissante attirance. Gino sympathise avec Giuseppe qui accepte de l'héberger en échange de quelques menus travaux. Pour Gino et Giovanna, la situation est bientôt intenable. Ils décident de partir, mais pas besoin de sécurité matérielle, Giovanna revient sur sa décision. Gino continue sa route. Dans le train vers Ancône, il lie connaissance avec un saltimbanque, l'Espagnol, dont il devient l'ami et le partenaire. Quelque temps plus tard, au cours d'une fête populaire, le destin réunit à nouveau Gino, Giovanna et Giuseppe. Mus par leur irrésistible passion, les deux amants décident, à l'instigation de Giovanna, de se débarrasser du mari gênant en simulant un accident de voiture. Le bonheur sera de courte durée. Par remords et par aspiration à une vie libre Gino ne peut se résoudre à s'installer dans la maison du mort. Il se met à boire et devient violent. Puis le doute l'assaille : Giovanna ne l'aurait-elle pas poussé au crime que pour toucher la prime d'assurance ? II la quitte pour une jeune fille de Ferrare mais lorsqu'il découvre que la police est à sa recherche il retourne la rejoindre. Giovanna lui annonce qu'elle va être mère : une nouvelle vie peut recommencer ailleurs.

      Le destin frappera une seconde fois. Au cours de la fuite des amants, la voiture s'écrase dans l'eau boueuse du Pô ; Giovanna est tuée tandis que Gino est arrêté.

       

      Réalisé en cinq mois de 1942, Ossessione fut une révolution du cinéma italien. "Grâce à un artiste, écrit Pietrangeli, toute une Italie prenait vie : celle de Ferrare avec ses places vides et ses rues grouillantes, d'Ancône avec sa foire de Saint-Cyriaque, du Pô avec ses larges grèves de sable ; paysage sillonné de routes poudreuses où les autos et les humains circulent comme un sang noir... Humanité misérable, avide, sensuelle, obstinée, esclave de la lutte quotidienne et d'instincts qu 'elle ne peut dominer. "

      Dans un cinéma encore privé de substance, le film de Visconti apportait et annonçait quelque chose de neuf, qui allait être le néoréalisme, bien que le style propre à Ossessione s'en différencie dans un sens naturaliste par l'abondance des notations du décor, le vérisme des dialogues, les thèmes croisés de la sexualité et de la déchéance sociale.

      En 1943, Ossessione était aussi le manifeste d'un groupe de scénaristes et de cinéastes dont Luchino Visconti faisait partie avec son ami De Santis, avec Gianni Puccini, Mario Alicata, Antonioni, Pietrangeli, Lizzani, venus à l'antifascisme moins par tradition dogmatique qu'en réaction à l'expérience vécue d'une jeunesse asphyxiée — dans une attitude comparable à celle de Bardem dans le régime franquiste — réformateurs acerbes en cinéma comme en politique, pressés d'en finir avec les téléphones blancs et le filon historique. Exprimées dans les revues "Cinéma " et "Bianco e Nero ", anciennes séries, les préoccupations du groupe tendaient une fois renvoyés les cadavres au cimetière à chercher une émotion, une vérité nouvelle dans une présentation réaliste de la réalité dans la société italienne du moment, tentative dont l'une des intentions immédiates était d'apporter une antithèse critique aux mensonges du régime fasciste.

      Cahiers du Cinéma, n°57 mars 1956

    • Réalisation
      Luchino Visconti
    • Scénario
      Luchino Visconti, Mario Alicata, Antonio Pietrangeli, Gianni Puccini, Giuseppe De Santis, d'après le roman de James Cain Le facteur sonne toujours deux fois
    • Image
      Aldo Tonti
    • Montage
      Mario Sarandrei
    • Musique
      Giuseppe Rosati
    • Producteur (s)
      Salvo D'Angelo
    • Productions
      I. C. I.,
    • Distribution France
      Films Sans Frontières
    • Interprètes
      Clara Calamai, Massimo Girotti, Juan De Landa, Elio Marcuzzo, Dhia Cristiani, Vittorio Duse, Michele Riccardini
    • Année
      1942/1943
    • Durée
      2h 15
    • Pays de production
      Italie
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