Story of PASOLINI, UN DELITTO ITALIANO
Le 2 novembre 1975 au matin, à Ostie, on retrouvait le cadavre de Pier Paolo Pasolini, le poète homosexuel si dérangeant. L'enquête et le procès concluent à la culpabilité de Pino Pelosi, l'un des ragazzi di Borgata, un sous-prolétaire, que Pasolini fréquentait. C'est ce qu'affirmait Pelosi et que confirmait la magistrature. Vérité commode, qui permettait de classer ce meurtre sous la rubrique des histoires de mœurs et d'associer dans la même condamnation le criminel et sa victime "qui l'avait bien cherché". Mêlant à la fiction beaucoup d'images de l'époque des faits, le film n'entend pas proposer et défendre une hypothèse d'explication, mais plutôt s'interroger sur les mœurs politiques et sociales d'une époque marquée par beaucoup de drames restés mystérieux.
À ce propos, Marco Tullio Giordana dit : "J'ai déjà fait un film sur Pasolini. En 1980, il s'appelait Maledetti vi amero, c'était mon premier film. J'ai déjà vu ces images horribles du cadavre, je les ai déjà filmées. Avec celui d'Aldo Moro, l'autre grand crime éponyme de la décennie, l'assassinat de Pasolini planait sur le film pour circonscrire le désarroi, la confusion et la fureur des années 70, pour en symboliser les tendances criminelles et vénéneuses. À certains, il paraissait hasardeux d'associer deux personnages différents et deux crimes de caractères tout à fait opposés : je me souviens encore des reproches sur le choix de ces deux images paternelles virtuelles, des sarcasmes à propos de l'ingénuité de ma passion civique, de mon œdipe confus et schizoïde.
Encore aujourd'hui, je ne crois pas avoir commis la gaffe. Presque quinze ans après ce film, je me suis demandé s'il était encore possible, je ne dit pas de connaître la vérité, mais au moins de savoir pourquoi on ne l'a pas connue et, pourquoi, peut-être, on ne la connaîtra jamais.
"Savoir si nos institutions se taisent par dessein insondable, par fatalité, par dérive, ou par connivence. Et même si les institutions ne sont pas à leur tour un magma volcanique où agissent des pulsions opposées, jalousies, rivalités, guerres de clans. Et si aujourd'hui ce n'est pas plutôt évident et visible par tous - et donc inacceptable - ce que Pasolini a proclamé infatigablement lorsqu'il était parmi les seuls - sinon le seul - à voir et à savoir."
PASOLINI, UN DELITTO ITALIANO
PASOLINI, MORT D'UN POÈTE
Le 2 novembre 1975 au matin, à Ostie, on retrouvait le cadavre de Pier Paolo Pasolini, le poète homosexuel si dérangeant. L'enquête et le procès concluent à la culpabilité de Pino Pelosi, l'un des ragazzi di Borgata, un sous-prolétaire, que Pasolini fréquentait. C'est ce qu'affirmait Pelosi et que confirmait la magistrature. Vérité commode, qui permettait de classer ce meurtre sous la rubrique des histoires de mœurs et d'associer dans la même condamnation le criminel et sa victime "qui l'avait bien cherché".
Mêlant à la fiction beaucoup d'images de l'époque des faits, le film n'entend pas proposer et défendre une hypothèse d'explication, mais plutôt s'interroger sur les mœurs politiques et sociales d'une époque marquée par beaucoup de drames restés mystérieux.À ce propos, Marco Tullio Giordana dit : "J'ai déjà fait un film sur Pasolini. En 1980, il s'appelait Maledetti vi amero, c'était mon premier film. J'ai déjà vu ces images horribles du cadavre, je les ai déjà filmées. Avec celui d'Aldo Moro, l'autre grand crime éponyme de la décennie, l'assassinat de Pasolini planait sur le film pour circonscrire le désarroi, la confusion et la fureur des années 70, pour en symboliser les tendances criminelles et vénéneuses. À certains, il paraissait hasardeux d'associer deux personnages différents et deux crimes de caractères tout à fait opposés : je me souviens encore des reproches sur le choix de ces deux images paternelles virtuelles, des sarcasmes à propos de l'ingénuité de ma passion civique, de mon œdipe confus et schizoïde.
Encore aujourd'hui, je ne crois pas avoir commis la gaffe. Presque quinze ans après ce film, je me suis demandé s'il était encore possible, je ne dit pas de connaître la vérité, mais au moins de savoir pourquoi on ne l'a pas connue et, pourquoi, peut-être, on ne la connaîtra jamais."Savoir si nos institutions se taisent par dessein insondable, par fatalité, par dérive, ou par connivence. Et même si les institutions ne sont pas à leur tour un magma volcanique où agissent des pulsions opposées, jalousies, rivalités, guerres de clans. Et si aujourd'hui ce n'est pas plutôt évident et visible par tous - et donc inacceptable - ce que Pasolini a proclamé infatigablement lorsqu'il était parmi les seuls - sinon le seul - à voir et à savoir."
- RéalisationMarco Tullio Giordana
- ScénarioSandro Petraglia, Stefano Rulli, Marco Tullio Giordana
- ImageFranco Lecca
- MontageCecilia Zanuso
- MusiqueEnnio Morricone
- Producteur (s)Claudio Bonivento, Rita et Vittorio Cecchi Gori, Jean-François Lepetit
- ProductionsNumero Cinque, Cecchi Gori Group Tiger Cinematografica, Flach Film (France)
- Distribution FranceLes Films Number One
- InterprètesCarlo De Filippi, Nicoletta Braschi, Toni Bertorelli, Andrea Occhipinti, Victor Cavallo, Rosa Pianetti, Giulio Scarpati, Francesco Siciliano, Umberto Orsini, Claudio Amendola, Ivano Marescotti, Claudio Bigagli
- Année1995
- Durée1h 39
- Pays de productionItalie, France