Story of PADRE PADRONE
Dans un village de bergers en Sardaigne à la fin des années 1940. Gavino (Fabrizio Forte) n'a que six ans lorsque son père (Omero Antonutti) le retire de l'école : il a besoin de lui pour garder les moutons pendant qu'il travaille la terre. Jusqu'à l'âge de vingt ans, Gavino reste seul et silencieux dans la montagne. Son père lui a appris, avec violence, à accepter la dure vie des bergers. Un jour, deux jeunes passent en jouant de l'accordéon. C'est le premier contact de Gavino (Saverio Marconi) avec la musique. Son désir de posséder l'instrument est si fort qu'il ose, pour la première fois, parler et transgresser la loi du père en offrant deux agneaux en échange de l'accordéon. Avide de sortir de sa condition, Gavino tente de partir, avec d'autres jeunes, travailler en Allemagne. Son père s'y oppose et le contraint à s'engager dans l'armée. Là, grâce à un compagnon (Nanni Moretti) il apprend à lire et se passionne pour les lettres classiques. De retour au pays, tout en aidant aux travaux des champs, Gavino veut continuer à étudier. Il se heurte à son père et finit par se rebeller. Diplômé de linguistique, il se fixe en Sardaigne pour assumer ses racines culturelles.
« Le film des Taviani s’avère être magnifique, de la trempe des plus grands classiques européens des années 70. Cette œuvre allait imposer leur style unique. Avec sa dose de réalisme (le casting partiellement amateur, le choix d’un dialecte comme langue de tournage) et d’onirisme fantaisiste au service d’une volonté politique subtile et pertinente, Padre padrone dresse un portrait effroyable de leur pays, une Italie à deux vitesses où l’archaïsme de certaines régions rurales, dominées par la tyrannie du patriarche patron, se heurtait à l’ascension d’une nation moderne aux impératifs et aux ambitions économiques incompatibles. Les premières victimes du système, des jeunes gens de la campagne profonde, sans éducation, qui ne maîtrisaient même pas la langue nationale, reclus, voire emprisonnés dans leur famille. Le film traite de leur incompréhension. De leur amertume. De leur frustration aussi. Mais surtout de leur haine absolue envers cette société patriarcale qu’ils ont appris à abhorrer dans leur chair. »
Frédéric Mignard, avoir-alire.com, 10 avril 2005
Histoire de la révolte d'un jeune Sarde d'aujourd'hui contre une conception inhumaine de l'autorité et contre une mise au ban sociale et culturelle, Padre padrone est surtout un film sur la découverte de la communication à travers l'acquisition de la parole et de la culture. Aldo Tassone, Le cinéma italien parle, Edilig, 192PADRE PADRONE
Dans un village de bergers en Sardaigne à la fin des années 1940. Gavino (Fabrizio Forte) n'a que six ans lorsque son père (Omero Antonutti) le retire de l'école : il a besoin de lui pour garder les moutons pendant qu'il travaille la terre. Jusqu'à l'âge de vingt ans, Gavino reste seul et silencieux dans la montagne. Son père lui a appris, avec violence, à accepter la dure vie des bergers. Un jour, deux jeunes passent en jouant de l'accordéon. C'est le premier contact de Gavino (Saverio Marconi) avec la musique. Son désir de posséder l'instrument est si fort qu'il ose, pour la première fois, parler et transgresser la loi du père en offrant deux agneaux en échange de l'accordéon. Avide de sortir de sa condition, Gavino tente de partir, avec d'autres jeunes, travailler en Allemagne. Son père s'y oppose et le contraint à s'engager dans l'armée. Là, grâce à un compagnon (Nanni Moretti) il apprend à lire et se passionne pour les lettres classiques. De retour au pays, tout en aidant aux travaux des champs, Gavino veut continuer à étudier. Il se heurte à son père et finit par se rebeller. Diplômé de linguistique, il se fixe en Sardaigne pour assumer ses racines culturelles.
« Le film des Taviani s’avère être magnifique, de la trempe des plus grands classiques européens des années 70. Cette œuvre allait imposer leur style unique. Avec sa dose de réalisme (le casting partiellement amateur, le choix d’un dialecte comme langue de tournage) et d’onirisme fantaisiste au service d’une volonté politique subtile et pertinente, Padre padrone dresse un portrait effroyable de leur pays, une Italie à deux vitesses où l’archaïsme de certaines régions rurales, dominées par la tyrannie du patriarche patron, se heurtait à l’ascension d’une nation moderne aux impératifs et aux ambitions économiques incompatibles. Les premières victimes du système, des jeunes gens de la campagne profonde, sans éducation, qui ne maîtrisaient même pas la langue nationale, reclus, voire emprisonnés dans leur famille. Le film traite de leur incompréhension. De leur amertume. De leur frustration aussi. Mais surtout de leur haine absolue envers cette société patriarcale qu’ils ont appris à abhorrer dans leur chair. »
Frédéric Mignard, avoir-alire.com, 10 avril 2005
Histoire de la révolte d'un jeune Sarde d'aujourd'hui contre une conception inhumaine de l'autorité et contre une mise au ban sociale et culturelle, Padre padrone est surtout un film sur la découverte de la communication à travers l'acquisition de la parole et de la culture.
Aldo Tassone, Le cinéma italien parle, Edilig, 192
- RéalisationPaolo Taviani, Vittorio Taviani
- ScénarioPaolo Taviani, Vittorio Taviani, d'après le roman de Gavino Ledda, Padre padrone, l'educazione di un pastore
- ImageMario Masini
- MontageRoberto Perpignani
- MusiqueEgisto Macchi
- Producteur (s)Giuliani G. De Negri
- ProductionsRai Due Radiotelevisione Italiana, Cinema S.R.L.
- InterprètesSaverio Marconi, Omero Antenutti, Marcella Michelangeli, Fabrizio Forte, Stanko Molnar, Marino Cena, Nanni Moretti, Gavino Ledda
- Année1977
- Durée1h 55
- Pays de productionItalie
- CitationJ'avais six ans quand mon père m'a retiré de l'école.