ROGOPAG

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Pier Paolo Pasolini

0h 2min
1963
Story of ROGOPAG
ROGOPAG Le film est composé de quatre segments : Pureté (Illibatezza), Roberto Rossellini Une hôtesse de l'air, Anna Maria, rencontre, lors d’une escale à Bangkok, un jeune américain. Celui-ci voit en elle la femme de sa vie et leurs rencontres se multiplient… ce qui déplait au fiancé d'Anna Maria. Le Nouveau Monde (Il mondo nuovo), Jean-Luc Godard Une explosion atomique s’est produite au-dessus de Paris. La pollution et la contamination menacent la population… Les comportements se modifient et Jean perd l’amour d’Alexandra… La ricotta, Pier Paolo Pasolini Stracci a décroché un emploi de figurant : il interprète l’un des larrons crucifiés au côté du Christ. Et au terme d’une indigestion de fromage, il mourra sur la croix. Le Poulet de grain (Il pollo ruspante), Ugo Gregoretti Togni, victime d'une société qui pousse de manière de plus en plus agressive a la consommation, s'endette afin d'acquérir les produits dont lui et sa famille rêvent. Ebloui par des néons publicitaires, il finit par se tuer au volant de sa voiture alors que s'achève une conférence organisée par des compagnies commerciales.   Illibattezza (Virginité) est particulièrement significatif de l’art de Rossellini et de son évolution. Il est probable que Rossellini fut entre 1945 et 1960 le cinéaste, au moins en Europe, le plus important, quel qu’ait été le degré de réussite de chacun de ses films pris un a un. […] Ce modeste court métrage clôt avec un art discret mais réel la production si souvent bouleversante de celui qui fut le grand Rossellini, et même l’unique, comme le fut Godard après lui, phare d’une époque... Dans Illibattezza on voit encore la tendresse nimber la contemplation sereine de postures ridicules : il conduit ses comédiens à jouer des situations avec naturel là où les autres cinéastes italiens auraient donné du relief. Ici Rosanna Schiaffino et Bruce Balaban s’amusent en prenant garde de ne pas franchir les limites grâce auxquelles la crédibilité de l’histoire peut être maintenue. […] Rossellini […] suggère rapidement, comme s’il nous lisait le scénario, quelques scènes qu’il veut bien diriger parce qu’il croit encore à la valeur d’un contrat mais avec cette idée que si n’importe qui lui en proposait d’autres, il les dirigerait bien volontiers, pour autant que l’idée centrale y serait clairement lisible. Désormais l’idée seule importe. Pour ce qui est de l’investissement émotionnel, Pasolini donne, comme presque toujours, le maximum. La ricotta est un film parfait et qui dégage une vraie violence. Le trajet contrasté d’un metteur en scène glorieux qui fabrique sa version glacée et esthétisante de la Passion et d’un sous-prolétaire qui est poussé par la faim à se gaver de ricotta au point de mourir sur la croix d’un des voleurs en plein tournage, ce double effet est signifié par une variété et une richesse d’effets qui relèvent a la fois d’une démarche poétique et d’une démarche critique. […] Dans La ricotta les thèmes centraux, notamment ceux de la croix et de la couronne, donnent lieu à un ensemble de figurations variées qui transgressent les sens habituels imposés par le conformisme chrétien. La plus scandaleuse réalité vient ici salir et donc stylistiquement régénérer une symbolique figée. L’interview du metteur en scène (Orson Welles) s’inscrit de manière ambigüe entre la première personne (Pasolini) et la troisième personne du metteur en scène, glorieux et routinier, de tableaux moins vivants que les multiples éléments triviaux qui les composent. […]La force des sens distribués dans ce film est moins d’origine cinématographique que d’origine poétique, ou plutôt c’est d’une révolte profonde contre le cinéma qu’elle relève, d’un geste sacrilège qui aujourd’hui encore fait mal. Le nouveau monde de Godard montre ceci : une femme se refuse à l’homme qui l’aime (et qu’elle aimait) après une explosion atomique au-dessus de Paris. Dans les rues, des gens pressés avalent des pilules. L’homme ne comprend plus et flippe. On reconnaît les cadrages de Godard, ça oui, sa manière de faire baisser la tête à une femme pour qu’on voie ses beaux cheveux, de lui faire tourner la tête d’un air indifférent pour que l’homme qui l’aime flippe définitivement. Le moins qu’on puisse dire est que la collusion entre l’explosion atomique et le changement affectif ne se fait pas. Ça a l’air fabriqué par un imitateur de Godard à qui on concéderait un soupçon d’élégance. Jean-Claude BIETTE Cahiers du cinéma n° 309, mars 1980
    • ROGOPAG

      Le film est composé de quatre segments :

      Pureté (Illibatezza), Roberto Rossellini

      Une hôtesse de l'air, Anna Maria, rencontre, lors d’une escale à Bangkok, un jeune américain. Celui-ci voit en elle la femme de sa vie et leurs rencontres se multiplient… ce qui déplait au fiancé d'Anna Maria.

      Le Nouveau Monde (Il mondo nuovo), Jean-Luc Godard

      Une explosion atomique s’est produite au-dessus de Paris. La pollution et la contamination menacent la population… Les comportements se modifient et Jean perd l’amour d’Alexandra…

      La ricotta, Pier Paolo Pasolini

      Stracci a décroché un emploi de figurant : il interprète l’un des larrons crucifiés au côté du Christ. Et au terme d’une indigestion de fromage, il mourra sur la croix.

      Le Poulet de grain (Il pollo ruspante), Ugo Gregoretti

      Togni, victime d'une société qui pousse de manière de plus en plus agressive a la consommation, s'endette afin d'acquérir les produits dont lui et sa famille rêvent. Ebloui par des néons publicitaires, il finit par se tuer au volant de sa voiture alors que s'achève une conférence organisée par des compagnies commerciales.

       

      Illibattezza (Virginité) est particulièrement significatif de l’art de Rossellini et de son évolution. Il est probable que Rossellini fut entre 1945 et 1960 le cinéaste, au moins en Europe, le plus important, quel qu’ait été le degré de réussite de chacun de ses films pris un a un. […] Ce modeste court métrage clôt avec un art discret mais réel la production si souvent bouleversante de celui qui fut le grand Rossellini, et même l’unique, comme le fut Godard après lui, phare d’une époque... Dans Illibattezza on voit encore la tendresse nimber la contemplation sereine de postures ridicules : il conduit ses comédiens à jouer des situations avec naturel là où les autres cinéastes italiens auraient donné du relief. Ici Rosanna Schiaffino et Bruce Balaban s’amusent en prenant garde de ne pas franchir les limites grâce auxquelles la crédibilité de l’histoire peut être maintenue. […] Rossellini […] suggère rapidement, comme s’il nous lisait le scénario, quelques scènes qu’il veut bien diriger parce qu’il croit encore à la valeur d’un contrat mais avec cette idée que si n’importe qui lui en proposait d’autres, il les dirigerait bien volontiers, pour autant que l’idée centrale y serait clairement lisible. Désormais l’idée seule importe. Pour ce qui est de l’investissement émotionnel, Pasolini donne, comme presque toujours, le maximum. La ricotta est un film parfait et qui dégage une vraie violence. Le trajet contrasté d’un metteur en scène glorieux qui fabrique sa version glacée et esthétisante de la Passion et d’un sous-prolétaire qui est poussé par la faim à se
      gaver de ricotta au point de mourir sur la croix d’un des voleurs en plein tournage, ce double effet est signifié par une variété et une richesse d’effets qui relèvent a la fois d’une démarche poétique et d’une démarche critique. […] Dans La ricotta les thèmes centraux, notamment ceux de la croix et de la couronne, donnent lieu à un ensemble de figurations variées qui transgressent les sens habituels imposés par le conformisme chrétien. La plus scandaleuse réalité vient ici salir et donc stylistiquement régénérer une symbolique figée. L’interview du metteur en scène (Orson Welles) s’inscrit de manière ambigüe entre la première personne (Pasolini) et la troisième personne du metteur en scène, glorieux et routinier, de tableaux moins vivants que les multiples éléments triviaux qui les composent. […]La force des sens distribués dans ce film est moins d’origine cinématographique que d’origine poétique, ou plutôt c’est d’une révolte profonde contre le cinéma qu’elle relève, d’un geste sacrilège qui aujourd’hui encore fait mal. Le nouveau monde de Godard montre ceci : une femme se refuse à l’homme qui l’aime (et qu’elle aimait) après une explosion atomique au-dessus de Paris. Dans les rues, des gens pressés avalent des pilules. L’homme ne comprend plus et flippe. On reconnaît les cadrages de Godard, ça oui, sa manière de faire baisser la tête à une femme pour qu’on voie ses beaux cheveux, de lui faire tourner la tête d’un air indifférent pour que l’homme qui l’aime flippe définitivement. Le moins qu’on puisse dire est que la collusion entre l’explosion atomique et le changement affectif ne se fait pas. Ça a l’air fabriqué par un imitateur de Godard à qui on concéderait un soupçon d’élégance.

      Jean-Claude BIETTE
      Cahiers du cinéma n° 309, mars 1980

    • Réalisation
      Roberto Rossellini, Jean-Luc Godard, Pier Paolo Pasolini, Ugo Gregoretti
    • Scénario
      Roberto Rossellini, Jean-Luc Godard, Pier Paolo Pasolini, Ugo Gregoretti
    • Image
      Jean Rabier, Tonino Delli Colli
    • Montage
      Nino Baragli
    • Musique
      Carlo Rustichelli
    • Producteur (s)
      Angelo Rizzoli, Alfredo Bini, Alberto Barsanti
    • Productions
      Arco Film (1960), Cineriz di Angelo Rizzoli, Société Cinématographique Lyre
    • Distribution France
      Carlotta Films
    • Interprètes
      Rosanna Schiaffino, Bruce Balaban, Gianrico Tedeschi, Carlo Zappavigna, Maria Pia Schiaffino ; Jean Marc Bory, Alexandra Stewart ; Orson Welles, Mario Cipriani, Laura Betti, Ettore Garofolo, Lamberto Maggiorani, Tomas Milian ; Ugo Tognazzi, Lisa Gastoni, Ricky Tognazzi, Antonella Taito
    • Année
      1963
    • Durée
      2h 03
    • Pays de production
      Italie, France
    • Format
      VOST
    • Citation
      L’année avait été une année de peur, pleine de sentiments plus intenses que la peur.
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