Story of SIGNORE E SIGNORI
Trois histoires d'adultère dans le cercle d'amis de la bourgeoisie de Trévise, ville bien-pensante de la Vénétie catholique.
Toni Gasparini, un astucieux Don Juan, a projeté de séduire la femme de son ami le docteur Castellan. Il fait croire à ce dernier qu'il est devenu impuissant. Le médecin peu discret répand la nouvelle et Toni devient la risée de son milieu. Au cours d'une surprise-partie, le docteur découvre la supercherie, mais trop tard : il est cocu.
Osvaldo Bisigato, le comptable timoré de la Banque Catholique, las de la tyrannie de sa femme, s'éprend de Milena, la belle caissière d'un bar. Il quitte le domicile conjugal, s'affiche avec elle et est prêt à entamer une procédure de séparation. Les efforts conjugués de son entourage et surtout d'Ippolita, la femme bigote de Toni Gasparini, lui font reprendre le chemin de la maison.
Une jolie paysanne venue faire des achats en ville est attirée par la vitrine d'un magasin de chaussures. Le commerçant, Lino Benedetti, l'entraîne dans l'arrière-boutique… et la jeune fille s'en retourne bien chaussée. Lino signale l'occasion à quelques amis qui en profitent. Mais la fille est mineure et son père menace les notables d'un procès. Ippolita prend l'affaire en main. En échange du retrait de la plainte elle lui offre une jolie somme d’argent. Mais ça ne suffit pas à calmer le père blessé dans son honneur.
Signore e signori est un fleuron virtuose de la pure comédie all'italiana. Cela se passe dans une petite ville de province, à Trévise en Vénétie. Le film suit un groupe de notables (un médecin, un comptable, un pharmacien...) et leurs épouses, dans le train train de leur vie quotidienne et leurs relations amoureuses. Celles-ci sont basées sur le mensonge, l'hypocrisie, la domination des hommes sur les femmes et l'oppression sociale sur les sentiments. […]
À ces histoires de coucheries qui peuvent sembler triviales, Pietro Germi donne une forme d'une grande élégance, que ce soit la photographie en noir et blanc d'Aiace Parolin, la musique entêtante et légère de Carlo Rustichelli une nouvelle fois et la virtuosité du travail de la caméra, valsant au sein des groupes avec une sûreté, une précision d'horloger. La première partie, avec la présentation des couples et leur départ pour la fête, est placée sous le signe d'un rythme effréné. La seconde, l'histoire du comptable, délaisse un temps les larges plans de groupe pour un portrait plus délicat des deux héros, laissant les scènes durer pour faire naître l'émotion, comme lors du dialogue auprès du canal. La troisième partie, un peu plus sombre, est plus découpée, Germi s'employant à faire monter la tension pour mieux enfermer son groupe dans sa bassesse avant de résoudre son récit par une pirouette plutôt leste. Mais toujours élégante.
Vincent Jourdan, kinok.com, 23 février 2010
SIGNORE E SIGNORI
CES MESSIEURS DAMES
Trois histoires d'adultère dans le cercle d'amis de la bourgeoisie de Trévise, ville bien-pensante de la Vénétie catholique.
Toni Gasparini, un astucieux Don Juan, a projeté de séduire la femme de son ami le docteur Castellan. Il fait croire à ce dernier qu'il est devenu impuissant. Le médecin peu discret répand la nouvelle et Toni devient la risée de son milieu. Au cours d'une surprise-partie, le docteur découvre la supercherie, mais trop tard : il est cocu.
Osvaldo Bisigato, le comptable timoré de la Banque Catholique, las de la tyrannie de sa femme, s'éprend de Milena, la belle caissière d'un bar. Il quitte le domicile conjugal, s'affiche avec elle et est prêt à entamer une procédure de séparation. Les efforts conjugués de son entourage et surtout d'Ippolita, la femme bigote de Toni Gasparini, lui font reprendre le chemin de la maison.
Une jolie paysanne venue faire des achats en ville est attirée par la vitrine d'un magasin de chaussures. Le commerçant, Lino Benedetti, l'entraîne dans l'arrière-boutique… et la jeune fille s'en retourne bien chaussée. Lino signale l'occasion à quelques amis qui en profitent. Mais la fille est mineure et son père menace les notables d'un procès. Ippolita prend l'affaire en main. En échange du retrait de la plainte elle lui offre une jolie somme d’argent. Mais ça ne suffit pas à calmer le père blessé dans son honneur.
Signore e signori est un fleuron virtuose de la pure comédie all'italiana. Cela se passe dans une petite ville de province, à Trévise en Vénétie. Le film suit un groupe de notables (un médecin, un comptable, un pharmacien...) et leurs épouses, dans le train train de leur vie quotidienne et leurs relations amoureuses. Celles-ci sont basées sur le mensonge, l'hypocrisie, la domination des hommes sur les femmes et l'oppression sociale sur les sentiments. […]
À ces histoires de coucheries qui peuvent sembler triviales, Pietro Germi donne une forme d'une grande élégance, que ce soit la photographie en noir et blanc d'Aiace Parolin, la musique entêtante et légère de Carlo Rustichelli une nouvelle fois et la virtuosité du travail de la caméra, valsant au sein des groupes avec une sûreté, une précision d'horloger. La première partie, avec la présentation des couples et leur départ pour la fête, est placée sous le signe d'un rythme effréné. La seconde, l'histoire du comptable, délaisse un temps les larges plans de groupe pour un portrait plus délicat des deux héros, laissant les scènes durer pour faire naître l'émotion, comme lors du dialogue auprès du canal. La troisième partie, un peu plus sombre, est plus découpée, Germi s'employant à faire monter la tension pour mieux enfermer son groupe dans sa bassesse avant de résoudre son récit par une pirouette plutôt leste. Mais toujours élégante.
Vincent Jourdan, kinok.com, 23 février 2010
- RéalisationPietro Germi
- ScénarioLuciano Vincenzoni, Pietro Germi, Age (Agenore Incrocci), Furio Scarpelli
- ImageAiace Parolin
- MontageSergio Montanari
- MusiqueCarlo Rustichelli
- Producteur (s)Robert Haggiag, Pietro Germi
- ProductionsDear Film Produzione, RPA Cinematografica, Les Films du Siècle
- Distribution FranceCarlotta Film
- InterprètesGastone Moschin, Virna Lisi, Alberto Lionello, Olga Villi, Franco Fabrizi, Nora Ricci, Beba Loncar, Gigi Ballista
- Année1965
- Durée1h 58
- Pays de productionItalie, France