Peter Neal (Anthony Franciosa), un célèbre auteur américain de romans policiers à succès, est invité à Rome à l’occasion de la sortie de son best-seller, Ténèbres, afin d’en assurer la promotion. Il est accompagné de son agent, Bullmer (John Saxon), et de sa fidèle assistante, Ann (Daria Nicolodi). Mais il ignore qu’il est suivi dans son voyage par Jane McKerrow (Veronica Lario), son ex-femme. C’est alors qu’une série de meurtres est commise dans l’entourage de l’écrivain selon le même schéma que ceux qu’il décrit dans son roman. Alors que l’inspecteur Germani (Giuliano Gemma) tente de résoudre l’affaire, l’écrivain décide de mener sa propre enquête…« Dans la filmographie de Dario Argento, Ténèbres succède aux outrances baroques et décoratives de Suspiria et Inferno et entend marquer un retour au giallo, soit le cinéma criminel transalpin, ancré dans la réalité urbaine de l’Italie malgré son sadisme exalté et ses intrigues tarabiscotées. Fidèle à son goût pour l’excès, Argento va appréhender ce retour au thriller sous l’angle de l’ultra violence et de l’introspection. […] (Presque) tous les personnages sont antipathiques et périssent sous des coups de couteau, de rasoir ou de hache, hommes et femmes confondus dans une même rage nihiliste. La misanthropie d’Argento s’exprime surtout à l’égard des personnages masculins, interprétés par des bellâtres sur le retour. Ses actrices incarnent une sexualité charnelle et agressive, impitoyablement punie. Seule la chaste Daria Nicolodi est exclue de ce jeu de massacre érotique et morbide où les meurtres à l’arme blanche sont filmés comme des viols. Il n’est pas seulement question de guerre des sexes et de confusion mentale dans Ténèbres. Le film, le plus sanglant de son auteur, capte au-delà de son intrigue policière absurde le climat de violence terroriste et de contamination du crime dans toutes les strates de la société qui régnaient dans l’Italie du début des années 80. C’est la réponse gore et triviale de Dario Argento à Identification d’une femme de son maître Michelangelo Antonioni. »
Olivier Père, arte.tv, 4 juillet 2019
- RéalisationDario Argento
- ScénarioDario Argento
- ImageLuciano Tovoli
- MontageFranco Fraticelli
- MusiqueGoblin (Claudio Simonetti, Fabio Pignatelli, Massimo Morante)
- Producteur (s)Claudio et Salvatore Argento
- ProductionsSigma Cinematografica
- Distribution FranceLes Films du Camélia
- Année1982
- Durée110 min
- Pays de productionItalie