Story of VAGHE STELLE DELL’ORSA
VAGHE STELLE DELL'ORSA
SANDRA
Pâles étoiles de la grande ourse, ce vers de Leopardi choisi par Visconti est aussi le titre du roman de Gianni, le frère de Sandra qui raconte l’étrange passion amoureuse d’un frère et d’une sœur…
Le film débute à Genève, au cours d’une brillante soirée mondaine donnée par Andrew, un fonctionnaire international et son épouse Sandra. Tout serait parfait si, entendant le prélude de César Franck, la jeune femme ne s’abandonnait à une étrange rêverie. Le lendemain, le couple part dans une puissante BMW (celle de Visconti !) pour Volterra où Sandra doit inaugurer la statue de son père mort en déportation. La nuit venue, Sandra retrouve son frère, son enfance, leur complicité, leur haine aussi, contre leur mère…
N’est-elle pas elle qui, avec son amant de l’époque, devenu son mari, l’avocat Gilardini aurait dénoncé leur père, un savant juif ? Sandra veut savoir, tandis qu’Andrew veut comprendre la nature des liens qui l’unissent à Gianni. Gilardini insinue de troublants sous-entendus…quant à Gianni il veut retrouver Sandra. Il lui donne rendez-vous comme autrefois en abandonnant un billet dans une de leurs anciennes cachettes : "ton fidèle esclave t’attend près de la citerne". Sandra s’y rendra, et comme dans la pièce de Ford Dommage qu’elle soit une P…que Visconti avait montée en 1961, Gianni lui empruntera son alliance. Mais au cours du dîner organisé par Andrew pour tenter d’y voir clair, tout basculera. Gilardini les accusera cette fois explicitement d’inventer des "monstruosités" pour cacher leur propre liaison, Gianni s’effondrera pitoyablement. Andrew, ébranlé s’en ira. Comme Volterra, Vaghe stelle dell’orsa gardera son mystère. Gianni brûlera son manuscrit à la demande de sa sœur et se suicidera plutôt que de perdre celle qu’il aime. Sandra partira elle aussi, abandonnant son passé pour rejoindre son mari. (…)
Sandra illustre parfaitement la comédie des apparences sociales que Visconti ne cessa de dénoncer. Sandra, c’est aussi l’exigence de la vérité, celle du Prince Salina ou du professeur. C’est enfin l’évocation d’un amour qui, transgressant les interdits ne pouvait que conduire à la mort, comme celui de Martin et de Sophie dans les Damnés.
Alain Sanzio / Paul-Louis Thirard
Luchino Visconti, cinéaste, ed Persona
- RéalisationLuchino Visconti
- ScénarioSuso Cecchi d’Amico, Enrico Medioli, Luchino Visconti
- ImageArmando Nannuzzi
- MontageMario Serandrei
- Musiquede César Franck dirigée par Augusto d’Ottavi
- Producteur (s)Franco Cristaldi
- ProductionsVides Cinematografica
- Distribution FranceColumbia
- InterprètesClaudia Cardinale, Jean Sorel, Michael Craig, Marie Bell, Renzo Ricci, Fred Williams, Amalia Troiani
- Année1965
- Durée1h 45
- Pays de productionItalie