Story of CHE STRANO CHIAMARSI FEDERICO
Le titre Che strano chiamarsi Federico ! est un clin d’œil à un vers d’un poème de Garcia Lorca, qui partage avec Fellini le même prénom : Federico.
Comme dans Amarcord, il y a un narrateur (Vittorio Viviani) qui nous introduit dans l’univers du film et qui va nous accompagner tout au long de cette histoire. Il nous raconte comment le jeune Fellini (Tommaso Lazotti) à 19 ans débarque à Rome et se présente à la rédaction du Marc’Aurelio, la revue satirique mythique qui parut de 1931 à 1958. On est en avril 1939, il faut faire attention à ce que l’on écrit…
En 1946, la famille Scola s’installe à Rome et le jeune Ettore (Giacomo Lazotti) pousse à son tour la porte du Marc’Aurelio pour proposer des dessins humoristiques. Fellini, de 11 ans son aîné, est déjà quelqu’un : il est devenu un scénariste recherché qui a collaboré entre autres avec Roberto Rossellini au scénario de Roma città aperta (1945). Ettore finit par rencontrer Federico et ils deviennent amis. Federico disparaît le 31 octobre 1993. Vingt ans après, son ami Ettore raconte l’amitié et l’admiration qui pendant un demi-siècle l’ont lié à Federico : des témoignages, des reconstitutions, des extraits de films pour nous dire qui était ce grand génie du cinéma.
« J'avais envie de parler avec Federico. De convoquer des souvenirs, de retrouver des conversations, des documents, des dessins qu'il avait faits. Mon film n'est pas structuré narrativement. C'est plutôt quelque chose d'impressionniste, des moments dont je me rappelle et qui montrent, comment dit-on en français l'allegria de Federico ? C'est un beau mot italien, non, allegria ? Vous dites allégresse ? Pas tout à fait... Enfin, on riait beaucoup avec Federico. De la vie, du monde et de lui-même.
C'était un visionnaire qui aimait la vie et qui aimait montrer la réalité mieux qu'elle n'était. La réalité n'était pas assez amusante pour Federico, alors il l'embellissait. Il mentait, oui, mais avec philosophie.
Chacun de ses films touche une zone particulière de mon cœur. Cela dépend des moments. Parfois, c'est Huit et demi, d'autres fois Amarcord, ou encore Le Cheik blanc, Intervista... »
Ettore SCOLA, propos recueillis par Franck NOUCHI, Le Monde, 8 septembre 2013
Après Gente di Roma (2003) Ettore Scola avait annoncé qu’il ne ferait plus de films. Pour rendre hommage à son ami Federico, il est sorti de sa retraite. Fellini-Scola, on ne pourrait imaginer deux cinématographies aussi formellement différentes et pourtant aussi proches thématiquement : le même goût pour les espaces clos et les grands voyages, l’envie de raconter l’histoire pour se raconter, parfois presque simultanément (Amarcord, 1973 et C’eravamo tanto amati, 1974…).
CHE STRANO CHIAMARSI FEDERICO - SCOLA RACCONTA FELLINI
QU'IL EST ÉTRANGE DE S’APPELER FEDERICO
Le titre Che strano chiamarsi Federico est un clin d’œil à un vers d’un poème de Garcia Lorca, qui partage avec Fellini le même prénom : Federico.
Comme dans Amarcord, il y a un narrateur (Vittorio Viviani) qui nous introduit dans l’univers du film et qui va nous accompagner tout au long de cette histoire. Il nous raconte comment le jeune Fellini (Tommaso Lazotti) à 19 ans débarque à Rome et se présente à la rédaction du Marc’Aurelio, la revue satirique mythique qui parut de 1931 à 1958. On est en avril 1939, il faut faire attention à ce que l’on écrit…
En 1946, la famille Scola s’installe à Rome et le jeune Ettore (Giacomo Lazotti) pousse à son tour la porte du Marc’Aurelio pour proposer des dessins humoristiques. Fellini, de 11 ans son aîné, est déjà quelqu’un : il est devenu un scénariste recherché qui a collaboré entre autres avec Roberto Rossellini au scénario de Roma città aperta (1945). Ettore finit par rencontrer Federico et ils deviennent amis. Federico disparaît le 31 octobre 1993. Vingt ans après, son ami Ettore raconte l’amitié et l’admiration qui pendant un demi-siècle l’ont lié à Federico : des témoignages, des reconstitutions, des extraits de films pour nous dire qui était ce grand génie du cinéma.Après Gente di Roma (2003) Ettore Scola avait annoncé qu’il ne ferait plus de films. Pour rendre hommage à son ami Federico, décédé il y a vingt ans, il est sorti de sa retraite. Fellini-Scola, on ne pourrait imaginer deux cinématographies aussi formellement différentes et pourtant aussi proches thématiquement : le même goût pour les espaces clos et les grands voyages, l’envie de raconter l’histoire pour se raconter, parfois presque simultanément (Amarcord, 1973 et C’eravamo tanto amati, 1974…).
« J'avais envie de parler avec Federico. De convoquer des souvenirs, de retrouver des conversations, des documents, des dessins qu'il avait faits. Mon film n'est pas structuré narrativement. C'est plutôt quelque chose d'impressionniste, des moments dont je me rappelle et qui montrent, comment dit-on en français l'allegria de Federico ? C'est un beau mot italien, non, allegria ? Vous dites allégresse ? Pas tout à fait... Enfin, on riait beaucoup avec Federico. De la vie, du monde et de lui-même.
C'était un visionnaire qui aimait la vie et qui aimait montrer la réalité mieux qu'elle n'était. La réalité n'était pas assez amusante pour Federico, alors il l'embellissait. Il mentait, oui, mais avec philosophie.
Chacun de ses films touche une zone particulière de mon cœur. Cela dépend des moments. Parfois, c'est Huit et demi, d'autres fois Amarcord, ou encore Le Cheik blanc, Intervista... »
Ettore Scola, propos recueillis par Franck Nouchi, Le Monde, 8 septembre 2013« Che strano chiamarsi Federico révèle la connivence affective qui s’est établie entre Fellini et Scola et entre tous ceux qui ont participé à la magnifique aventure du cinéma italien à son zénith. La démarche de Scola repose sur l’idée qu’en évoquant Fellini, c’est un peu comme si on lui offrait une nouvelle vie. Et, dans ce sens de transmission d’un créateur à l’autre, il entre une part d’enjambement générationnel qui conduit Scola à convoquer toute sa famille, ses filles d’abord, Paola et Silvia, pour le scénario mais aussi ses petits-fils pour les rôles des protagonistes jeunes. Entièrement réalisé à Cinecittà dans le mythique Teatro 5, le film est aussi l’occasion de réunir les vieux amis, Luciano Tovoli pour la photographie, Luciano Ricceri pour les décors, Raimondo Crociani pour le montage. Certes, il n’y a plus Ruggero Maccari ou Armando Trovaioli, mais leur esprit est bien là. Ainsi, Che strano chiamarsi Federico donne à voir un Fellini bien vivant. Même les images de son cercueil exposé à Cinecittà ne peuvent évoquer la mort : Fellini s’enfuie dans les dédales des studios, il échappe comme Pinocchio aux deux carabiniers lancés à sa poursuite… »
Jean Gili, Villerupt, octobre 2023
- RéalisationEttore Scola
- ScénarioEttore Scola, Silvia Scola, Paola Scola
- ImageLuciano Tovoli
- MontageRaimondo Crociani
- MusiqueAndrea Guerra
- Producteur (s)Mario Mauri, Carlo Degli Esposti, Roberto Cicutto
- ProductionsPayperMoon Italia, Palomar, Istituto Luce Cinecittà, Rai Cinema, avec la contribution du Ministero della Cultura
- Distribution FranceCarlotta Films
- InterprètesTommaso Lazotti, Vittorio Viviani, Sergio Pierattini, Antonella Attili, Giacomo Lazotti, Sergio Rubini, Vittorio Marsiglia, Maurizio De Santis, Giulio Forges Davanzati, Emiliano De Martino, Ernesto D'Argenio, Andrea Salerno
- Année2013
- Durée1h 33
- Pays de productionItalie
- FormatVOST
- CitationLui c’est Federico, moi c’est Ettore, on fait du cinéma